« 2014: Vers une Conférence annuelle francophone provisoire ?" par le pasteur Grégoire Chahinian
Par définition, un billet d’humeur n’engage que son auteur. Ce billet ne déroge pas à la règle. Le Comité directeur de l’UEEMF n’a pas débattu de la proposition du pasteur Grégoire Chahinian : la création dans un avenir plus ou moins proche d’une Conférence Annuelle francophone provisoire. L'article a le mérite d'ouvrir le débat.
Je dis bonjour à Urs (le secrétaire de l’évêque) et à Urs (le précédent surintendant de notre district), puis à Stefan et à Stefan ; je salue Dorothée, Ursula, Caroline ; quelques fois je me trompe, en inversant les prénoms : mais qu’importe je continue : Martin, Felix, Mario, Andreas, Markus et Walter… J’échange avec eux quelques mots : notre conversation est sincère, joyeuse, soucieuse l’un de l’autre ; mais elle n’ira pas bien loin : mon allemand comme leur français sont fébriles…
Au fait, les connaissez-vous, ceux que j’ai cités ou d’autres, pasteurs ou délégués de notre Conférence Annuelle (CA) Suisse-France ? Et eux, vous connaissent-ils ? Nommément ?
Notre CA, c’est 300 délégués environ et la francophonie représente à peine un peu plus de 10 %. Et pourtant, ce 10 % est réellement pris en compte :
– Par l’amitié fraternelle évoquée au début de ces lignes ;
– Par la traduction en français de tout ce qui se dit et se passe (merci à vous, Barbara et Frédy !) ;
– Par leur confiance de nous introduire aux postes clés : en effet, toutes les instances dirigeantes de la CA sont désormais dédoublées et le District francophone possède aussi les siennes à un niveau d’autorité égal à celui des instances germanophones (Comité Directeur, Commission des Ministères, CMFT, Connexio, Carrefour des Femmes, y compris dans le tout nouveau Conseil stratégique de la CA).
Ainsi, de par la volonté délibérée du Cabinet de notre actuelle CA, le District francophone possède tous les organes nécessaires (1) pour conduire et diriger l’Église « francophone » (2). Et de fait, notre District fonctionne déjà comme une CA ! (3)
La Conférence annuelle !
La Conférence annuelle est la structure de base de l’Église méthodiste. Le Règlement de l’Église le spécifie, en son article 10 : « Les différentes Conférences annuelles sont les organismes fondamentaux de l’Église ».
Et on le comprend bien, puisque la CA manifeste alors l’unité indispensable, relevant d’une identité linguistique, géographique, peut-être aussi historique, tant au niveau sociologique qu’ecclésiastique. Elle pousse aussi vers une identité théologique et des projets sociaux éthiques communs.
Une CA pleine est composée d’au moins 35 pasteurs anciens. Lorsque le nombre de pasteurs est inférieur à 35 et supérieur à 10, alors une CA provisoire peut être créée (4). Le nombre de nos pasteurs consacrés se situe dans cette fourchette (14 exactement si j’inclus le surintendant et une demi-douzaine à venir). Tout en restant liés à la CA Suisse (comme c’est le cas à l’heure actuelle), nous pourrions créer une CA francophone provisoire, vivant de façon autonome et responsable, visant croissances qualitative et quantitative.
Une CA provisoire se crée avec l’accord de la Conférence Centrale. La CC de 2010 étant bien trop proche, c’est celle de 2014 qu’il nous faut viser. Et pour viser juste et loin, il nous faut nous y préparer sans trop tarder…
Pourquoi moi ?
Je me suis posé la question de savoir si j’étais le mieux placé pour écrire ces lignes et pour nous inciter à répondre positivement à la confiance de nos partenaires suisses. Je n’ai pas de vécu historique au sein des conférences méthodistes ; je viens de l’ex-EMF (Union alors indépendante de toute structure internationale), alors que bon nombre parmi nous, pasteurs et/ou laïques, ont été à la fois les témoins et les acteurs de l’histoire de l’UEEM.
Mais qu’importe, je suis réellement convaincu que cette CA francophone provisoire est une étape incontournable pour notre propre développement et aussi un gage de reconnaissance à la confiance que nous ont témoignée nos sœurs et nos frères suisses. Merci à eux !
(1) Actuellement, le ministère du surintendant et une part importante du fonctionnement du CMFT sont prises financièrement en charge par le côté germanophone.
(2) Du point de vue ecclésiastique, notre District francophone comprend : l’UEEMF, la Suisse romande et les Églises du Maghreb.
(3) L’AG ordinaire annuelle de l’UEEMF fait déjà office d’une rencontre équivalente à une Conférence annuelle.
(4) Notre CC en compte déjà : l’Autriche, la Hongrie, par exemple.