Jésus et la femme adultère (Jn 8) Pasteur Robert Gillet
L’histoire de Jésus et de la femme adultère, surprise en flagrant délit et amenée par les pharisiens devant Jésus pour être lapidée, est pleine d’enseignements. Face à l'excitation des gens, face à leur colère, Jésus écoute, cherche à comprendre, manifeste son attachement et propose un regard d'amour. Pas de condamnation, pas de jugement, mais une parole d'espoir, une parole vraie !
Nous avons d’un côté les pharisiens, pleins de leur savoir théologique, de leur suffisance doctrinale, rassasiés de leur pureté et sainteté, donneurs de leçon et pourfendeurs du péché… chez les autres. Pour eux, il n’y a pas photo : cette femme doit mourir selon la loi de Dieu. Ils sont sûrs de leur bon droit, convaincus de leur bonne raison, pleins de zèle au service de Dieu et défenseurs de sa parole ; leur jugement est tombé et sans équivoque, infaillible et irrémédiable : la mort par lapidation.
Jésus refuse d’entrer dans un tel système de logique et de pensées. Certes la Loi de Dieu est là et ce n’est pas Lui qui va la contredire. Mais il va aborder ses contemporains d’une autre manière nous laissant là un exemple à suivre. Il aborde cette femme avec amour sans la condamner ni la juger ni la lapider. Ils sont tous là, les pierres à la main pour tuer. Il est là devant cette femme sans lui faire un reproche mais dans une attitude de compassion, d’amour et d’accueil. Une fois que les pourfendeurs de vérité mis en face de leur propre péché auront tous quitté les lieux, il dira à cette femme : Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. Jésus ne fait aucun compromis avec le péché, mais il va aimer et inviter cette femme à le suivre. Pas de longs discours théologiques, bibliques, pas de sermons, pas de reproches, très peu de mots mais beaucoup d’amour passe entre Lui et elle, parce qu’il veut l’amener au salut.
Nombreux sommes-nous à être bien souvent comme ces pharisiens, pleins de zèle, mais d’un zèle amer. Pleins de certitudes et de vérités bibliques à la bouche mais de certitudes et de vérités qui enferment, accusent et emprisonnent. Nous ne savons pas aimer nos contemporains pour ce qu’ils sont. Nous les aimons mais uniquement pour les « évangéliser ». Nous les aimons pour en faire des chrétiens évangéliques comme nous, mais pas pour les amener au Christ. Cela, ce n’est pas aimer. Et au lieu de les amener au salut, nous leur donnons envie de ne pas être, surtout, comme nous. Nos églises évangéliques, et nous-mêmes, nous avons vraiment besoin de redécouvrir ce que c’est qu’aimer, ce que c’est qu’accueillir le pécheur, ce que c’est qu’être miséricordieux et compatissants.