Joie et espérance
Pasteur Pierre Bertololy
« Que Dieu, la source de l’espérance, vous remplisse d’une joie et d’une paix parfaites par votre foi en lui, afin que vous soyez riches d’espérance par la puissance du Saint-Esprit. » Rm 15,13
Par les temps qui courent, il est plutôt délicat d’évoquer, ou d’écrire de joie et d’espérance. Nos gazettes nous parlent à longueur d’articles de la morosité de nos contemporains, sans parler du désespoir de tous ceux qui voient leur pays livré à la guerre et à la violence. Je ne parle pas de tous ceux qui estiment que, décidément, dans notre monde civilisé, il y a de moins en moins de justice et d’équité devant les difficultés quotidiennes. Sachant que les paroles citées ont été écrites par l’apôtre Paul, on peut quand même s’y arrêter un peu. En effet, Paul n’a pas non plus joui de conditions normales pour exercer sa vocation. S’il est un témoin de Jésus-Christ qui a souffert à cause de ses convictions, c’est bien lui. Nous savons qu’il a subi le mépris, le rejet, la persécution, l’emprisonnement à cause de sa foi. Et c’est justement lui qui nous parle d’espérance, de paix, de foi, de richesse, de puissance.
Il doit y avoir chez lui, comme chez les tous chrétiens depuis son époque, quelque chose, ou plutôt quelqu’un de particulier qui lui permet de sortir de l’ordinaire. En effet, Paul se réfère à Dieu, au Dieu de Jésus-Christ qui lui est apparu un jour, alors qu’il combattait le christianisme naissant.
Cette rencontre a changé sa vie, a changé les valeurs sur lesquelles il s’appuyait : la religion, le pouvoir, la force, la violence... Ces “valeurs“ -là peuvent être revues à la lumière de l’amour de Dieu. Il ne s’agit plus de se mettre en avant, de s’imposer envers et contre tout, de vouloir posséder à tout prix. Il s’agit de comprendre que Dieu est la source de toute espérance. Que ce qui nous semble désespérant, vain, inutile, mort en quelque sorte, a de l’avenir. Et c’est Dieu lui-même qui nous ouvre une nouvelle perspective, une vie tout autre, une vie dont nous n’avons rien à craindre. Parce que l’avenir, l’espérance, la joie, la vraie richesse sont à chercher chez Dieu, en Dieu. Pâques nous a rappelé tout cela. Que le Saint-Esprit nous aide à (re)trouver cette espérance, et qu’alors il puisse nous combler de ses richesses qui, elles, ne dépendent pas de la Bourse.