Partir
Evêque Heinrich Bolleter
Le site Internet de notre Église effectue un sondage : « Avez-vous pris de bonnes résolutions pour 2005 ? » 70 % des visiteurs affirment n'avoir pris aucune bonne résolution. Le lecteur connaît, lui aussi, le peu d'effet de ces résolutions sur la vie.
Et pourtant : n'y aurait-il pas là encore autre chose ? Autosatisfaction, perte des repères, léthargie ? Un désir de chercher à conserver l'acquis ? Est-ce cette attitude qui empêche par exemple l'église de grandir, lorsque pour elle, se tourner vers l'autre ou vers du neuf n'est perçu que comme une charge et non comme une opportunité ? Un panneau publicitaire proclame : « Les autres s'améliorent, nous restons bons ! » C'est sans doute un bon slogan pour une eau minérale renommée, mais il n'est pas applicable à la communauté humaine. Celui qui cesse de s'améliorer cessera bientôt d'être bon.
Nous connaissons ce principe qui veut que les projets, à leurs débuts, servent les autres puis, quand ils sont bien établis, c'est nous qui devons servir au maintien du projet. Nous en avons maintes fois fait l'expérience dans l'Église. Nous avons continué, obstinément, parce que nous n'étions pas prêts à prendre un nouveau départ pour être là pour les autres.
Partir est un geste essentiel commun à de nombreux témoins bibliques : Joseph et Marie, Abraham et Hagar, Jésus et ses disciples. Au nom de Dieu, ils sont partis et ont fait l'expérience que la grâce de Dieu voyageait avec eux.
Traduction : Frédy Schmid
Source : Kirche + Welt, n° 2, 20 janvier 2005