La chancelière Angela Merkel témoigne de sa foi — interview accordée à ERF
Dans une interview exclusive accordée à la télévision évangélique ERF1, la chancelière Angela Merkel prend position sur le diagnostic préimplantatoire (PID), l’Afrique du Nord et la persécution des chrétiens.
« Je suis très attachée à la foi chrétienne »
La chancelière Angela Merkel (CDU) a réaffirmé sa position sur l’interdiction du diagnostic génétique préimplantatoire (DPI). Dans une interview exclusive accordée à Jürgen Werth (Evangeliumsrundfunk, ERF 1) Merkel a déclaré : « Je ne veux pas d’une société où les parents aient à décider du sort de leurs enfants handicapés, subissent des pressions pour se justifier ». Ce serait incompatible avec la dignité de l’homme. Consciente de l’extrême difficulté de cette décision, elle a opté pour une ligne très stricte. Elle craint qu’on aille trop loin, même si elle peut fort bien comprendre les contre-arguments.
Aucun homme n’est parfait — ni même la Chancelière
L’interview a également porté sur la foi et la politique, les questions sociales et éthiques. La foi chrétienne va toujours de pair avec l’action politique, selon Mme Merkel, dont le père était pasteur, « je ne peux pas séparer mes convictions chrétiennes de mon engagement politique. Ça, c’est moi ». Elle ramène l’action politique et le traitement des erreurs et de la critique aux fondamentaux de la foi chrétienne : « Pour moi, mon attachement à la foi chrétienne est déjà pour cette seule raison un soulagement, car il est clair que l’homme n’est pas parfait et que moi aussi je peux certainement faire des erreurs ».
Les plus persécutés au monde sont les chrétiens
Dans son interview, Mme Merkel est revenue sur la tourmente politique qui secoue les États d’Afrique du Nord et les pays du Moyen-Orient d’obédience islamiques pour la plupart. « Nous avons d’un côté des signes encourageants. Les gens demandent à ne plus être harcelés et à jouir des libertés fondamentales telles que la liberté d’expression et la liberté de la presse. J’aime ça », a déclaré Mme Merkel. On n’a pas encore montré que cette demande s’accompagne systématiquement de tolérance : tolérer l’autre, c’est le respecter dans sa différence religieuse. « Voilà l’évolution que nous devons encourager. Nous avons des chiffres épouvantables sur la manière dont les chrétiens sont persécutés, dans tant de pays. Objectivement, c’est le groupe religieux le plus persécuté au monde », a déclaré la chancelière.
« Il faut renforcer la quête spirituelle au sein de la chrétienté »
Les Allemands n’ont que peu de liens avec la foi chrétienne. Sur la coexistence des chrétiens et des musulmans en Allemagne, Mme Merkel a déclaré : « Je pense que la présence d’un grand nombre de musulmans dans notre société provoque un sentiment d’insécurité chez beaucoup de gens. En partie, cela a à voir avec notre ignorance ou notre méconnaissance de l’autre religion, de plus il n’est pas si facile d’entrer en discussion avec elle, et enfin il pourrait y avoir aussi des divergences d’opinion ». Mais cette insécurité n’est pas étrangère au fait que de nombreux citoyens allemands n’ont plus de lien avec le christianisme comme il y a 100 ans, ne participent pas activement à la vie chrétienne et, partant, se sentent peut-être encore plus oppressés dans notre monde sécularisé. La réponse ne saurait être dans ce cas dans le rejet des autres, sous prétexte qu’ils ont leur propre foi, mais peut-être faut-il relancer la quête spirituelle au sein de la chrétienté ».
Traduction eemni
Source : ERF