Annoncer pleinement la Bonne Nouvelle qui concerne le Christ - par Rose-May Privet, pasteure
Mariée le 24 février dernier à Mbelualufu Tshitenge, Rose-May Privet vient d’accoucher d’une petite Emma. Félicitations aux heureux parents. Ici, Rose-May revient sur le concept de l’évangélisation développé au Colloque de Sète (janvier 2006).
Allergie à certaines pratiques
Il y a déjà quelques mois, quelques méthodistes se sont rassemblés à Sète ; non pour profiter de la mer et du soleil, mais pour un congrès ayant pour thème l’évangélisation.J’ai beau faire partie des « allergiques » à ce terme, j’y étais et j’avoue avoir beaucoup reçu et être encore en train de bénéficier de tout ce qui y a été semé !Je m’explique… Ce n’est pas tant le terme « évangéliser » en lui-même qui me pose problème, mais bien plutôt certaines méthodes un peu trop insistantes… comme celle de se faire « reconvertir » dans les rues par de jeunes enthousiastes qui pensent avoir tout mieux compris dans leur église que ce que m’offre la mienne !
Complémentarité entre paroles, actes et signes
« Évangéliser » est en fait un verbe en grec qui n’est pas traduit mais écrit à la française et qui signifie simplement « annoncer une bonne nouvelle ». Et c’est vrai que notre monde, aujourd’hui tout autant que dans le passé, a besoin d’entendre une bonne nouvelle… même si chacun semble habitué à n’entendre que les mauvaises que nous transmettent les journaux.Cela vaut la peine de réfléchir toujours à nouveau à ce qu’est cette bonne nouvelle et aussi à la manière qui serait la plus adéquate pour la transmettre. Un des versets clé qui a accompagné ce séminaire de janvier est tiré d’une lettre de Paul aux Romains dans lequel il présente ses principes mis en place pour son ministère. Sans préciser plus en détail comment il s’y prend pour rendre son évangélisation pertinente, il associe néanmoins trois niveaux de communication pour servir le message : la parole, les actes et les signes miraculeux. La cohérence entre eux semble donc indispensable.
Comment les intégrons-nous dans notre annonce de l’évangile ?
Pour la parole, c’est évident ! Nos évangélisations sont même construites autour du message à apporter… pour les actes, pas de soucis ! Nous sommes investis dans différents domaines d’action sociale et au quotidien, nous savons sourire et réconforter ceux qui sont dans la peine… quant aux signes, alors là… c’est plus délicat !
Car si j’ose parler, c’est seulement de ce que le Christ a accompli par mon moyen pour amener les non-Juifs à obéir à Dieu. Il l’a fait par mes paroles et mes actes, par sa puissance qui s’est manifestée dans les miracles et les prodiges, c’est-à-dire par la puissance de l’Esprit de Dieu. (Ro 15,18-19)
Attente de l’Esprit Saint
En effet, comment s’engager à mettre en place une action qui ne dépend que de la puissance de l’Esprit Saint ? Nous y sommes réticents aussi à cause d’autres excès de certains mouvements charismatiques ou prétendus tels. Dans un sens plus pragmatique, poser des signes est à rapprocher de donner une signification aux événements. Et aujourd’hui encore, il y a besoin de libérer les captifs, redonner vue aux aveugles, permettre aux boiteux de marcher droit… que ce soit de manière concrète ou métaphorique ! Notre évangélisation se doit aussi de guérir et relever, de permettre de vrais changements radicaux de vie.Comment le vivre ? En s’attendant à Dieu seul… Il est celui qui veut et peut agir avec nous… Il peut nous étonner aujourd’hui encore !