Face à Dieu... Nous percevons-nous comme de petits enfants ?
(Mc 10.13-16)
par le pasteur Marc Barthélémy
Alors que nous entrons dans le temps de la Passion, une méditation pour se mettre en route :
Pourquoi les petits enfants ont-ils leur place auprès du Maître ?
Ils ne comprennent pas encore les discussions des adultes et leur présence risque de distraire ces derniers… Or c’est justement parce que les enfants sont dans l’impossibilité de comprendre par eux-mêmes quoi que ce soit de Dieu et de la loi qu’il leur est possible d’entrer dans le Royaume de Dieu.*
Un enfant est aussi dépendant de ses parents tant qu’il est petit ; cette dépendance le mène à la confiance. Il sautera avec confiance dans les bras de son papa alors qu’il est en train de marcher sur un muret et que celui-là l’y invite.
J’apprécie cette comparaison car elle me semble rendre compte de ce que sont la foi et la dépendance de l’homme vis-à-vis de son Dieu.
Que veut dire Jésus lorsqu’il appelle à être comme des petits enfants ?
Seuls ceux qui se reconnaissent enfants, c’est-à-dire confiants en Dieu, dépendants de lui, se sachant incapables de comprendre la volonté de Dieu et de la faire sans qu’il se soit révélé, et incompétents à effectuer l’œuvre du Seigneur, sont à même d’accueillir et d’entrer dans le Royaume de Dieu. Et le Royaume de Dieu, c’est dans l’être intérieur qu’il va se déployer en grandissant, en portant du fruit…
Une signification à mesurer
Est-ce que je perçois, au fond de moi et face à Dieu, mon incompétence, le fait que — sans lui — je ne puis agir dans sa volonté, comprendre pleinement la Bible… N’est-ce pas là une attitude à adopter alors que je vais vivre une nouvelle journée, entrer dans la prière, lire ma Bible ?
Est-ce je perçois ma peine à lui faire confiance ?
Est-ce que je perçois le fait que, même si je veux appartenir à Dieu de tout mon cœur, j’ai tendance à l’indépendance ? C’est-à-dire que j’ai tendance à m’éloigner de la volonté de mon Dieu, ce qui m’empêche alors de grandir en une communion avec lui.
Portes ouvertes
« Qui me délivrera de ce corps de péché ? » s’exclame Paul en Romains 7.25 ! La réponse est connue : l’Esprit.
Comment ? Mon honnêteté, mon authenticité, une reconnaissance de mes manques vont permettre à mon être intérieur de s’ouvrir à la révélation de Dieu. Et c’est alors sa volonté qu’il va peu à peu me révéler. Cela commence simplement par un « j’ai besoin de toi » dans mon manque de confiance, mon indépendance, mon incompétence… Cette demande – qui implique une repentance — monte vers Dieu et ouvre peu à peu des portes, celles de mon être qui, peu à peu, s’approfondit en lui.
Est-ce que je souhaite, aujourd’hui, présenter à Dieu mon besoin ?
* TROCMÉ Étienne, « l’Évangile selon Saint Marc », Labor & Fides, Genève, 2000, pp. 260-261.