Le monde est ma paroisse
L'amour rend inventif... en matière d'évangélisation: à la suite de l'apôtre Paul, nous sommes invités à nous faire tout à tous pour gagner quelques-uns au Christ.
Une communauté à la rencontre de la génération postmoderne
Une paroisse méthodiste américaine à Orlando développe une nouvelle approche de la génération postmoderne. Son pasteur Jack JACKSON précise ses objectifs: «Nous cherchons à atteindre la communauté des gens sans Église, urbains, postmodernes. Nous sommes la seule Église Évangélique Méthodiste (EEM) à faire ce que nous faisons . Cette communauté innove de plusieurs manières. L'innovation porte sur la cible visée, un segment donné de la population jusqu'ici délaissé, les «postmodernes. «Nous entrons en contact avec un tas de gens qui ont perdu tout intérêt pour la foi chrétienne, voire qui lui sont hostiles. Si nous parvenons à nous faire une idée de l'effort nécessaire pour aller vers cette communauté et comprendre l'état d'esprit qui y règne, cela nous aidera à relever le défi consistant à atteindre des gens pleins de cynisme et de dédain à l'égard de la foi chrétienne». L'approche est innovante, dans le sens que l'on n'hésite pas à mettre en oeuvre de nouvelles méthodes pour atteindre cette génération éperdue (e-perdue = la génération qui se perd dans les dédales du net). Véritable défi!
En notre France sécularisée et... postmoderne, le défi du pasteur JACKSON deviendra le nôtre: répondre aux besoins spirituels de cette génération sans foi ni loi, sans père ni repères éthiques et spirituels.
Pour atteindre cette génération a-culturée, il importe de revoir en particulier le déroulement du culte. Tout y sera «très interactif et engageant», dit JACKSON. Il sera «branché» ou la génération postmoderne nous évitera. Les nouvelles technologies seront utilisées pour communiquer le message: «Un lecteur DVD projette en boucle une histoire de la Bible. Parfois, c'est le passage biblique de la semaine. D'autres fois, il peut s'agir de quelque chose de très différent. Le but est de raconter une histoire et d'y faire participer les gens par tous les organes des sens».
Autre piste suivie par ces frères d'Orlando (États-Unis) susceptibles de nous inspirer : cette Église utilise en petits groupes les cours Alpha en guise d'initiation à la foi chrétienne «qui permettent aux gens de poser des questions en rapport avec des problèmes qu'ils ont connus », explique JACKSON. «C'est très direct et ne suscite pas la confrontation ». Ce programme disponible en français permet d'atteindre un public éloigné de la foi chrétienne sur le même mode convivial que le programme «La foi - pas à pas».
Et si, à notre humble niveau, nous injections une «Nouvelle Espérance» - titre du programme mis en oeuvre par cette Église d'Orlando - dans la vie de nos cités en réalisant le rêve que Dieu nourrit pour elles?
Un numéro vert pour la prière
«Snooky» au Maryland, c'est un numéro vert, une ligne ouverte 24 heures sur 24 réservée à la prière.
Cent vingt bénévoles à Nashville se relaient au téléphone pour répondre aux appels les jours ouvrables. «Tant de personnes ne savent pas vers qui se tourner», déclare un bénévole.
Cette ligne de prière existe comme une réponse à ce besoin. Elle a 25 années d'existence. Son succès est imputable à la simplicité de l'offre.
«Nous ne voulons pas faire du conseil juridique ni psychologique»,déclare Jim ROY, l'ancien manager du centre. «Nous ne voulons pas faire de prosélytisme ni parler de nos problèmes. Nous prions simplement pour eux.»
Ce Centre de Prière «Upper Room» basé à Nashville est un service interdénominationnel financé par le Forum des Hommes de l'EEM. Il reçoit plus de 25 000 requêtes de prière téléphoniques chaque mois et 5 000 complémentaires par le courrier électronique, le fax ou la poste.
Un exemple d'initiative positive prouvant l'efficacité de la prière à la face du monde postmoderne : « la prière d'un homme juste est puissante » (Jacques 5.16).
Un pasteur ingénieux : il évangélise tout en distribuant à la pelle des montres
Le pasteur Antone DYKES (États-Unis) n'a pas de temps à perdre; il n'a qu'une passion: évangéliser. Et il s'est trouvé un mode opérationnel original: témoigner de sa foi tout en distribuant des montres. Ce frère en a toujours les poches pleines. Avec son sens de la débrouillardise, il en a récupérées un peu partout.
«Les gens sont si reconnaissants de recevoir une montre gratuitement», déclare-t-il. «Je leur dis que le cadeau de Dieu est lui aussi gratuit. Les montres m'aident beaucoup à témoigner. Les montres aident les gens à garder la notion du temps ; mais elles les aident aussi à entamer une relation avec le Christ.»
Ce frère montre du savoir-faire dans la communication et s'en explique: «Pour être un gagneur d'âmes, vous devez être capable de communiquer avec les autres », explique DYKES. « Si vous pouvez obtenir l'attention d'une personne, elle restera pour vous écouter. Quand je me présente à une personne avec une montre, elle est immédiatement attentive. C'est une occasion pour moi de lui parler du Seigneur.»
Aujourd'hui à la retraite, ce pasteur n'a pas perdu sa pêche... céleste et son enthousiasme communicatif : «J'aime parler aux autres de l'amour de Dieu et je projette de le faire aussi longtemps que Dieu me le permettra», conclut-il.
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Le point commun entre ces trois témoignages, c'est d'un côté le souci partagé de la communication de l'Évangile dans un monde plongé dans l'indifférence, l'ignorance et le doute et de l'autre l'inventivité des acteurs : l'Église d'Orlando ne recule devant rien pour rencontrer ses contemporains et répondre à leurs attentes. Ensuite ces frères du Maryland qui inventent un numéro vert où tout un chacun peut appeler et être assuré d'être entendu et soutenu dans la prière. Enfin ce pasteur qui a pris l'habitude de donner des montres tout en faisant connaître l'Évangile. Des exemples à suivre pourquoi pas, à notre petite échelle, modestement et selon nos talents et tempéraments respectifs.
Jean-Philippe WAECHTER
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