Roger Correvon, grand baroudeur devant l’Éternel
Interview réalisée par JP Waechter
Comme promis, voici l’interview d’un autre pasteur ordonné à l’occasion de la Conférence annuelle 2012 : le pasteur Roger Correvon (Algérie) depuis plusieurs années dans le ministère. Dans le prochain numéro sera publiée l’interview du pasteur Freddy Nzambe affecté depuis cet été à l’Église réformée de Tunis.
Cliquez ici pour suivre l’interview
Roger Correvon a sillonné toute Afrique avant de rencontrer son Dieu et d’entendre son appel au service, reconnaît-il : « — Avant de connaître le Seigneur, j’ai été un baroudeur, mais je le suis toujours resté dans l’âme ! ».
Au fil de ses déplacements, ce baroudeur se dit heureux d’avoir pu se mettre au service du Seigneur et de Son Église une et diverse : « S’il est vrai que j’ai toujours travaillé dans l’Église, je ne me suis jamais préoccupé de savoir dans quelle église ; l’important pour moi était que ce soit une église, qu’elle soit réformée, évangélique ou autre… Le plus important étant d’essayer de répondre à ce que le Seigneur me montrait ».
Il n’a pas cherché à faire carrière, mais accepté d’entrer dans celle que Dieu lui ouvrait au fur et à mesure de sa marche. Comme d’autres avant lui, il n’a pas résisté aux appels du Seigneur, non sans opposer de la résistance. Une volonté cependant l’animait, celle de vivre dans un pays musulman, sans cacher sa foi chrétienne, en souvenir de son compagnon musulman qui avait risqué sa vie avec lui pour traverser le Sahara à pied, lors de sa recherche de Dieu. Jamais il n’avait songé à devenir pasteur, mais des circonstances très claires lui ont ouvert le chemin pour vivre tout d’abord 10 ans en Tunisie comme pasteur de l’Église réformée, puis 3 ans au Mali, pays à l’islam noir, comme missionnaire. Il revient ensuite en Suisse, marié avec 3 enfants desservir comme pasteur de l’Église évangélique de la Vallée de Joux pendant 9 ans. Il marqua ensuite un temps d’arrêt dans son ministère pour faire le point à l’écart de l’église et de sa famille. Puis il sera appelé par l’Église méthodiste pour aller en Algérie : « Je ressens ce retour à l’église comme une véritable grâce de Dieu ».
Il vit son intégration dans le corps pastoral de l’EEM comme une balise et une référence dans sa vie, comme une forme de reconnaissance de son parcours, comme si le Seigneur approuvait son implication dans Son œuvre en tant que pasteur.
Pour ce qui est du « courage » à vivre dans un pays musulman, il opine de la tête : « - Du courage je ne sais pas, peut-être une dose d’inconscience ? Je dirai qu’on s’en rend compte après coup, pas sur le moment, à force de vivre la réalité de ces pays tout paraît normal, malgré l’immense contraste entre le monde occidental et le monde musulman ».
Puis il rajoute : « Après toutes ces années (19 ans) passées dans des pays musulmans. Je constate de plus en plus que le mode de pensée et d’action peut être déroutant pour un occidental ». Mais il ne déduit pas que ces différences culturelles, sont une aventure impossible à vivre. Il dit même le contraire : « Je suis étonné de voir comment le Seigneur est là, comment Il manifeste Sa présence et Son action dans tous les contextes possibles et s’émerveille que rien ne puisse Le limiter ».
Ainsi quand il voit le Seigneur à l’œuvre, il a le cœur à l’ouvrage : « Nous, nous obéissons, mais c’est tout de même le Seigneur qui agit ! Et nous découvrons Son action souvent, après coup. Lorsque les gens me disent : « tu as fait ceci ou cela », je sais que c’est Lui qui l’a fait ! »
À Dieu seul soit la gloire !