Méditation

Efforcez-vous de maintenir l'unité que donne l'Esprit Saint par la paix qui vous lie les uns aux autres.

(Eph. 4,3)

Extrait du message de l'évêque William B. ODEN, président du Conseil des évêques, à la conclusion de la Conférence Générale.

Nous sommes appelés à marcher sur la même route et dans la même direction. Alors restez ensemble, intérieurement et extérieurement. Une telle exhortation de l'apôtre est difficile à suivre. Nous vivons à une époque où les hommes vivent déconnectés: déconnectés de leur histoire, de leurs institutions, de leurs prochains. Des conflits font rage à l'intérieur et à l'extérieur à travers l'Église. Nous avons besoin de trouver notre fondement dans ce passage de Ephésiens 4.1-16. Nous sommes appelés à être des 'guides de pont' ("bridge leaders"). Ou comme un méthodiste anglais a dit: "Qui veut être un guide, doit être un pont". Sans guides de pont, il ne peut pas y avoir de connexion, mais seulement des avocats et des adversaires; et des avocats qui font des adversaires des ennemis et mettent le feu aux ponts.

Nous sommes appelés à être des ponts vers le monde, surtout vers les gens démunis, qu'ils vivent au près ou au loin; vers les 1,2 milliards de personnes au monde ayant moins d'un dollar par jour pour vivre; vers ceux qui vivent à l'ombre de notre richesse. Le sujet, ce n'est pas la richesse et les ressources des méthodistes, nous l'avons vu pendant ces deux semaines. Le sujet, c'est la volonté et la détermination d'atteindre les autres et de construire des ponts afin de transmettre l'histoire de la grâce salvatrice de Jésus-Christ.

Nous sommes appelés à être des 'guides de pont'. Nous sommes également appelés à bander les blessés. Les occasions ne manquent pas. Les blessures sont en nous: ceux qui sont à bout de souffle, les fatigués, les usés. Des guerres culturelles demandent leurs dus. Et les pasteurs au front sont souvent les premiers à tomber. Ne soyons pas surpris alors que le nombre d'étudiants dans nos séminaires soit peut-être élevé, mais que le nombre de ceux et celles qui se laissent ordonner baisse rapidement. Les laïcs au front sont également parmi ceux qui tombent les premiers. Il est difficile pour les laïcs de continuer dans les guerres d'Église au milieu des combats de guerres culturelles.

Souvenez-vous de cette image de NOUWEN: le guérisseur blessé. Souvenez-vous de l'image du Messie, du Libérateur qui s'est assis au milieu des pauvres, couvert de blessures, à l'entrée de la ville. Il bande et rebande ses blessures afin qu'il puisse répondre aux cris des nécessiteux. Les guides blessés sont appelés à bander les blessures de ceux qui sont autour d'eux. Et ceci dans le but de servir la mission que Dieu nous a confiée.

Sean SAMMON a fait une étude sur le cycle de vie des institutions religieuses. Premièrement, il y a le temps fondateur avec une forte personnalité de dirigeant dont la vision forme le mouvement. Pensons à WESLEY. Deuxièmement vient un temps d'expansion. C'est l'époque de Francis ASBURY, de l'expansion vers l'Ouest. Troisièmement vient le temps de l'installation. Pensons à l'époque où le méthodisme est devenu la plus importante dénomination protestante aux USA. Des agences générales et des règlements naissent. Mais finalement vient une quatrième période où les structures établies s'écroulent, les mécanismes ne marchent plus, l'autorité est mise en doute et le temps a changé. A ce point de l'évolution, dit SAMMON, trois alternatives sont possibles. Soit l'extinction, lentement et douloureusement. Le mouvement se soucie encore de ceux qui en font partie. Soit la survie minimale où des dirigeants essaient de maintenir l'ordre au-delà des divergences. Soit le temps douloureux de la mise à jour de la vision des fondateurs et l'adaptation au monde actuel. Ce temps de conflit peut alors être créatif et donne une énergie nouvelle à un mouvement.

Alors rentrez à la maison pour être des refondateurs et re-connecteurs de l'EEM, des héritiers du réveil de WESLEY. Rentrez! Vous avez du travail à faire! Soyez des porteurs de grâce. Rentrez et apportez la Bonne Nouvelle. Et que l'Esprit qui nous réconcilie, l'Esprit Saint de Dieu en Jésus-Christ soit avec vous. Amen

Patrick STREIFF