Nouvelles internationales

LE MONDE EST MA PAROISSE

D'un surintendant à l'autre
Alors qu'Urs ESCHBACH a achevé son mandat de surintendant, qu'il a exercé huit ans durant, Daniel NUSSBAUMER prend le relais. Dans les colonnes du journal " Kirche und Welt ", l'un et l'autre ont parlé de leur conception du ministère et partagent leur vision de l'Église pour le futur.

Urs ESCHBACH
Dans l'accomplissement de ma tâche, j'ai toujours visé la fiabilité et la transparence.
J'ai voulu que mes motifs et la façon dont j'aborde et traite une affaire soient prévisibles pour les personnes qui travaillent avec moi. Dans la mesure du possible, j'ai essayé de réagir et d'agir toujours de la même manière, de façon que l'on sache à quoi s'en tenir en ce qui me concerne. Jusqu'à un certain point, il s'agissait de la crédibilité de ma fonction et je m'y suis appliqué.

L'essentiel est d'envisager à la lumière de Jésus-Christ les défis qui se posent, de les relever dans cette optique, de se laisser imprégner et orienter par son attitude et son amour, par sa vision du règne de Dieu. Je crois que c'est le meilleur préalable pour pouvoir tenir dans une telle fonction. Il faut aussi une grande souplesse, une faculté de compréhension rapide, une capacité à faire face rapidement à une situation nouvelle et à s'y adapter.
En fonction des données actuelles, je pense qu'à l'avenir l'EEM aura moins de pasteurs qu'aujourd'hui. Il y aura également moins de communautés se trouvant en situation précaire et luttant pour leur survie. Mais j'ai confiance qu'il y aura aussi plus de paroisses qui grandissent et qui rayonnent vers l'extérieur enthousiasme et attirance, selon la parole de Jésus: vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde.

Daniel Nussbaumer
Je vais m'engager surtout dans la partie francophone de notre Église.
Ces dernières années, diverses choses s'y sont développées et il est important que quelqu'un en assume la coordination. Et puis, nous sommes confrontés à certains problèmes, tels que le Centre de Vacances Landersen ou Bethesda Strasbourg et il faut s'y atteler. D'autre part, la fusion provisoire envisagée en France entre l'UEEM et l'EMF pourrait me donner de nouvelles tâches (NDLR : l'article du journal "Kirche und Welt" est paru bien avant l'Assemblée Générale Extraordinaire du 5/10/02). En Algérie, j'exerce désormais la fonction de modérateur des conversations qui y ont lieu.
Je n'ai pas de projets personnels ou théologiques que j'aimerais promouvoir. Chaque paroisse et chaque pasteur ont leur propre caractère et c'est là une des richesses de notre Église. Je ne pense pas que nous devions avoir une ligne commune. Je préfère chercher les points communs et travailler à partir de là.
Mon district s'étend du Sud-Ouest de la France à l'Alsace, ainsi qu'à quelques paroisses de Suisse alémanique. De plus, je serai plusieurs fois par année en Algérie. Je vais donc couvrir de plus grandes distances que les autres surintendants. Cela va poser des problèmes de temps et là aussi, il faudra bien coordonner.
En tant qu'EEM, nous ne devrions pas nous cacher, mais nous engager pour les êtres humains.
L'avenir de l'EEM est une question difficile. J'ai de la peine à travailler avec des objectifs. Pour moi, être en chemin avec des personnes est plus important. C'est ainsi par exemple que je suis persuadé que le manque de pasteurs ne sera pas résolu avec des pasteurs, mais avec des laïques. Les laïques doivent vivre leur foi chrétienne et ainsi l'Église vivra. Je pense qu'on attend encore beaucoup trop dans les paroisses que le pasteur et l'Église dans son ensemble offrent un lieu où l'on se sente bien. L'avenir réside dans des groupes de personnes qui vivent leur foi en Jésus et qui se mettent en route. Nous, méthodistes, avons quelque chose à dire dans le monde. Il y a beaucoup de problèmes sociaux. En tant qu'EEM, nous ne devrions pas nous cacher, mais nous engager pour les hommes et les femmes et être à leurs côtés.

Jean-Philippe WAECHTER