Éditorial

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NOTRE GRAIN DE SEL

par JP Waechter

La France est un pays riche et pourtant, — les chiffres sont là, éloquents -, 13,4 % de la population vit à ce jour en dessous du seuil de la pauvreté selon l’INSEE : 8 millions disposent de moins de 910 € par mois en 2007, alors que la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 euros par mois. Ainsi tous n’ont pas de revenus suffisants pour sortir de la pauvreté : ce sont des « travailleurs pauvres ». Avec la crise, la pauvreté a pris de nouveaux visages, nous explique Paul Farelly, responsable de l’antenne Emmaüs à Beauvais.  Vous les aurez toujours parmi vous , nous avertissait déjà Jésus. L’heure n’est pas de subir le fléau de la pauvreté par fatalisme mais d’agir par… compassion en faveur de ceux qui sont frappés de plein fouet par la crise. Nous retrouvons là le thème majeur de la Conférence Annuelle 09 de notre Église.

« Que fait une communauté, une église dont le cœur bat passionnément pour le monde ? Elle participe à la mesure de ses moyens à l’édification de la société, en trouvant aussi dans les éclopés, les cabossés et écrasés de la vie les traces de la bonne création de Dieu ; elle agit dans le sens de Dieu, ici et maintenant ; les choses n’ont pas à rester ce qu’elles sont ; elle ose dénoncer l’injustice, aide à résoudre les conflits, met fin aux intrigues, se solidarise avec les nécessiteux. Ainsi agit une personne, une église avec un cœur qui bat passionnément, qui vit la compassion de Dieu pour le monde…  » (pasteur Stefan Zürcher)

À l’échelle du monde, la pauvreté prend une dimension abyssale (600 000 millions d’enfants recensés à ce jour dans le monde, rien que ça), justifiant l’engagement de l’ONU avec ses 8 Objectifs du Millénaire. En partenariat avec Compassion International, le S.E.L. entend réduire la souffrance de ces enfants en élargissant au plus grand nombre son offre de parrainage. À ce jour, 1 million d’enfants ont bénéficié de ce suivi global et ainsi connu un avenir meilleur. Une goutte d’eau dans l’océan de détresse ? Un grain de sel dans la marmite du monde ? Peut-être, mais cette initiative a le mérite d’exister. En route s’en fait l’écho.

Les femmes méthodistes européennes ajoutent leur grain de sel au défi des Objectifs du Millénaire, modestement (cf. l’article de Joseline Waechter) : elles entendent participer localement, globalement, à l’éradication de l’extrême pauvreté qui frappe femmes et enfants, car elles ont compris le rôle que le Seigneur leur a dévolu comme à l’ensemble des chrétiens : « être sel et lumière de la terre  », incarner sur terre la justice de Dieu. En son nom, par sa grâce sublime.

« Nous sommes invités à recevoir les bénédictions de notre Père Céleste. Et d’abord, nous ne sommes pas appelés à faire quelque chose extraordinaire. Nous sommes appelés ni plus ni moins à être les enfants bien-aimés de Dieu. Lorsque nous le faisons, nous reflétons la lumière de Dieu et sa sainteté et les autres verront la différence dans notre vie.

Nous répondons à son appel — collectivement et individuellement — en faisant le bien dans le monde de Dieu. Dieu nous bénisse en ces jours de telle sorte que nous soyons tout à nouveau incités à être ce que nous sommes déjà  » (Rosemarie Wenner, évêque).


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