L’UEEMF et la décision de l'EPUdF

L’UEEMF et la bénédiction de couples de même sexe

A l'issue d'un long processus interne, l'Église Protestante Unie de France (EPUdF) a décidé lors de son dernier Synode d'ouvrir la possibilité pour ses pasteurs en accord avec leur Conseil Presbytéral de bénir des couples de même sexe à l'occasion de leur mariage civil1.

Nous comprenons les interrogations que cette décision a suscitées dans nos Églises locales et plus généralement dans les Églises évangéliques en France.

L'Église évangélique méthodiste affirme (art. 161 du Règlement d'Église):

[...]
« B) Mariage - Nous considérons le mariage comme une alliance sainte qui consiste à ce qu’une femme et un homme vivent dans l’amour et le don de soi, le soutien mutuel et la fidélité. Nous croyons que la bénédiction de Dieu repose sur un tel couple, même si ce dernier demeure sans enfant. Nous rejetons toute norme sociale visant à attribuer un rang différent à la femme et à l’homme au sein du couple. Nous soutenons les lois de la société civile qui définissent le mariage comme l’union entre un homme et une femme.

[...]
F) Sexualité des êtres humains - Nous reconnaissons que la sexualité est un don de Dieu pour tous les êtres humains. Nous demandons à tous les hommes et toutes les femmes d’adopter un comportement responsable face à ce don sacré. Bien que tout être humain, marié ou non, ait une sexualité, nous n’approuvons les relations sexuelles qu’au sein de l’alliance que constitue le mariage monogame et hétérosexuel.
Nous dénonçons toute forme de commercialisation, d’abus et d’exploitation de la sexualité. Nous exigeons une application plus stricte des lois contre l’exploitation sexuelle d’enfants et réclamons d’une part l’introduction de mesures protégeant les enfants des abus sexuels et d’autre part une relation d’aide pour les enfants qui ont subi de tels abus. Nous insistons pour que ni l’âge, ni le sexe, ni la situation familiale, ni l’orientation sexuelle d’une personne ne constitue une raison de limiter ses droits civiques et humains ou ses droits à être protégée de la violence. L’Église devrait soutenir les familles en offrant une éducation sexuelle adaptée à l’âge des enfants, des adolescents et des adultes.

Nous réaffirmons que toute personne revêt une valeur sacrée puisqu’elle a été créée à l’image de Dieu. Chacune et chacun a besoin, pour s’épanouir, de l’aide et de la conduite de l’Église ainsi que de l’accompagnement spirituel et affectif d’une communauté qui lui permette de vivre une relation de réconciliation avec Dieu, avec soi-même et avec les autres. Bien que l’Église Méthodiste Unie n’approuve pas la pratique de l’homosexualité et qu’elle la considère comme inconciliable avec la doctrine chrétienne, nous confirmons que la grâce de Dieu est valable pour tous les hommes et toutes les femmes. Nous vivons ensemble dans une communauté chrétienne au sein de laquelle tous les membres s’accueillent, se pardonnent et s’aiment les uns les autres comme le Christ nous a aimés et acceptés. Nous implorons les familles et les Églises de ne pas rejeter ni condamner leurs membres et amis homosexuels. Nous nous engageons à demeurer au service de tous les êtres humains et à accompagner chacun et chacune d’entre eux ».

Avec les Églises Évangéliques membres de la Fédération Protestante de France, nous nous retrouvons dans les conclusions du document «Aimer mon prochain homosexuel2», publié par la Commission d'Éthique Protestante Évangélique dont voici un extrait : 

« il nous semble que deux attitudes extrêmes sont à exclure, celles des Églises qui rejettent sans autres considérations les personnes homosexuelles et celles qui bénissent leur union. Pourtant, entre ces deux extrêmes, [...] il existe dans l’Église un espace pour l’accueil et l’accompagnement des personnes homosexuelles ». 

Nous travaillons ensemble pour faire entendre cette voix du protestantisme français.

Nous invitons nos communautés à réfléchir avec sérieux à la question de l'accueil inconditionnel et de l'accompagnement de toute personne à l'image de Christ3 qui, après avoir invité celui qui est sans péché à jeter la première pierre, a dit à la femme qu'ils accusaient « va et désormais ne pèche plus ».

Notes

https://www.eglise-protestante-unie.fr/rubrique/decision-du-synode-national-du-17-mai- 2015-184

http://ueem.umc-europe.org/AGCAEEMNI/2013/eemni/document-de-la-commission.html

3 Jn 8.1-11