Éditorial

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Éditorial: retour à la Parole

J.-P. Waechter

Comment se portent nos communautés locales ? À considérer la manière dont elles célèbrent le culte et la part concédée à la Parole de Dieu, nous pouvons parfois déceler une part de pauvreté chez elles.

Sans s’être concertés, l’évêque Patrick Streiff (AG UEEMF 2015) et le pasteur Richard Gelin (Pastorale nationale UEEMF 2015) pointent du doigt quelques faiblesses de l’Église de notre temps : la Parole serait devenue dans bien des cas le parent pauvre des cultes et tout particulièrement des temps de louange souvent vécus comme de simples happenings pour s’échapper du sinistre quotidien. La louange y serait sélective : de Jésus, on ne retiendrait plus que les traits qui arrangent, davantage son Royaume que sa passion à l’image de la foule des Rameaux. Il est en effet si aisé de perdre de vue la croix du Christ. Son évidence est telle que nous pouvons en oublier la saveur, la primauté et même sa nature scandaleuse.

Si l’on n’y prend pas garde, «  la spiritualité chrétienne, tout en revendiquant certains textes bibliques, peut basculer dans un certain radicalisme dangereux et inquiétant**  » .

Et pourtant aujourd’hui comme jamais la croix du Christ s’inscrit au cœur de notre vie de disciple comme du culte de l’Église.

De tout temps, l’Église était tentée de se dérober à la voix de son Maître. A chaque fois, le retour à la Parole s’impose comme une nécessité.

« C'est à l'enseignement et à la parole du SEIGNEUR qu'il faut revenir. Celui qui ne dit pas cela ne verra pas la lumière du matin » (Es 8.20) pour qu’enfin « la parole du Christ habite parmi nous avec toute sa richesse » (Col 3.16).

«  Toi, pauvrette petite Église, n’est-il pas temps que tu entendes à ton époux Christ ?  »*, apostrophe célèbre de Jean Calvin à l’Église de son temps encore valable de nos jours.

* Tiré de « Le visage humain de Jean Calvin », Alain Perrot, p.22

** Thierry Rouquet, Recension de « Au coeur de la louange ». Publicroire


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