Éditorial

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Priorité à l’écoute

par Jean-Philippe Waechter

Partout résonnent paroles et bruits divers, bavardages et rumeurs généralisées. Nous avons envie de fuir ce brouhaha et soif de silence. Comme jamais, nous ressentons le besoin de nous retirer à l'écart. ENroute fait état de diverses offres spirituelles gratifiantes.

Il est temps en effet de faire silence et de se mettre à l’écoute… du Seigneur et des autres : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! », parole du jeune Samuel à qui Dieu se révèle dans son sommeil, parole reprise par le président Bernard Lehmann comme thème majeur de son rapport à l’AG de l’UEEMF 08. Ce numéro y fait référence.

Plutarque laissait entendre l’importance d’une bonne écoute : « le commencement de bien vivre, c’est de bien écouter ». Or nous ne savons pas naturellement bien écouter. Nous avons besoin de l’apprendre. L’apprentissage de l’écoute est de règle pour tout disciple. Le disciple est celui qui écoute le maître et qui s'imprègne de son enseignement. Le Seigneur éveille chaque matin l’oreille d’un Ésaïe (50.4) pour qu’il écoute à la manière des disciples.

Souvent, nous sommes sourds, aveugles et distraits et ne ménageons pas suffisamment de place pour le Seigneur, pour Ses faits et gestes ; nous confondons alors aisément nos vues avec les siennes. Il en résulte de la confusion : nous gobons tout ce qui passe sans le moindre sens critique. À la télévision par exemple. Joseline Waechter relève le danger insidieux de certains programmes. « Parce que notre cervelle n’est pas une poubelle, nous devons choisir qui nous voulons aimer et écouter ! »

L’écoute véritable débouche inévitablement sur l’obéissance (les vocables en hébreu et grec sont d’ailleurs interchangeables). L’histoire du roi Saül nous rappelle à bon escient la primauté de l’obéissance sur toute autre considération. Il avait pourtant tout pour réussir ; Dieu l’avait élu et oint en vue de son ministère. L’avenir lui souriait, mais un jour, il a enfreint l’ordre qui lui avait été adressé. Ce fut pour lui le commencement de la fin : Dieu s’est retiré de lui. L’obéissance vaut mieux que les sacrifices (1Sa 15.22), réplique Samuel, dont la prière nous accompagne encore : Parle, ton serviteur écoute.

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