La vie de l'Église

EDIMBOURG 2010

Par Juan Michel


Dans le monde entier, les Églises vont célébrer les cent ans d’un événement missionnaire.
La Conférence mondiale des missions, organisée à Edimbourg en 1910, rassembla quelque 1 200 personnes, en majorité liées au mouvement missionnaire occidental. À côté de l’évangélisation, cette réunion historique mit l’accent sur la collaboration et l’unité.

Un élément clé des activités du centenaire est le processus d’étude sur neuf thèmesqui se trouvent au centre de la missiologie contemporaine. Lancé en 2005, il dépasse les dénominations et les continents et se fonde sur une approche décentralisée qui permet la participation de nombreux mouvements et organisations.

Les thèmes vont des bases de la mission chrétienne aux formes contemporaines d’engagement missionnaire, sans oublier les contextes interreligieux, postmoderne et autres, dans lesquels se situent les efforts missionnaires des Églises. Les relations entre la mission et le pouvoir, l’unité et la spiritualité figurent également au nombre de ces thèmes.

« Le processus d’étude est incontestablement polycentrique et mondial », affirme Kirsteen Kim, coordinatrice de la recherche. « Sur les neuf groupes de travail, huit rassemblent des participants du monde entier, et presque tous sont représentatifs des diverses confessions ».

Selon Mme Kim, « une large gamme d’institutions et d’organisations des missions et des Églises est représentée dans ces groupes, et dans le monde entier, de nombreux centres d’étude de la mission et du christianisme y participent aussi ».

« À côté du principal processus d’étude, une série de manifestations se déroulent dans le monde, où différentes communautés ecclésiales célèbrent ce centenaire de la manière qu’elles ont choisie, avec pour thème « Témoigner du Christ aujourd’hui », explique Daryl Balia, spécialiste sud-africain de la mission et directeur d’Edimbourg 2010 international. « Ces manifestations sont encouragées par le Conseil général, mais planifiées et mises en place au niveau local ».

« Cette manière de marquer le centenaire reconnaît et proclame l’évolution de l’Église dans le monde au cours des cent dernières années », déclare le pasteur Andrew Anderson, de l’Église d’Écosse, président du Conseil général.

Célébration, repentir, nouvel engagement

Les conclusions du processus d’étude sont tirées au centre de la Conférence de 2010, qui se tient du 2 au 6 juin à la Faculté de théologie (School of Divinity) de l’Université d’Edimbourg. Quelque 150 délégués des organisations concernées s’y rassembleront avec environ 70 délégués issus du processus d’étude.

« Nous devons veiller à ce que les résultats du processus d’étude ne restent pas dans le seul cadre de débats académiques mais qu’on les examine de manière approfondie dans les séances consacrées aux thèmes d’étude », affirme Kirsteen Kim. C’est pourquoi elle demande aux groupes d’étude de se demander « comment leur travail peut être exposé de manière originale aux milieux intéressés par la Conférence et à l’ensemble des Églises ».

Les organisateurs de la Conférence considèrent celle-ci comme l’occasion de célébrer ensemble ce que Dieu a fait pour la croissance de l’Église au cours des cent dernières années, de se repentir de tout ce qui n’a pas été positif dans la mission et de renouveler l’engagement en faveur d’une nouvelle vision commune du présent et de l’avenir de la mission de Dieu dans le monde.

Un projet mobilisant toute la famille chrétienne

« Il y aura de nombreuses manifestations pour marquer le centenaire d’Edimbourg en 2010, et plusieurs grandes organisations chrétiennes tiendront leur Assemblée cette année-là », explique le pasteur suisse Jacques Matthey, directeur du Programme « Unité, mission, évangélisation et spiritualité » du COE. Mais « ce qui distingue la Conférence d’Edimbourg, c’est le large spectre d’Églises, dénominations et traditions missionnaires qui se sont unies autour de ce projet ».

Ce spectre comprend des Églises orthodoxes, anglicanes, luthériennes, réformées, méthodistes, baptistes, adventistes du septième jour, catholique romaine, évangéliques, pentecôtistes et des traditions indépendantes. « Bien que relativement modeste par le nombre de ses participants, la Conférence d’Edimbourg 2010 sera la plus représentative de la diversité du christianisme mondial de nos jours », ajoute le pasteur Matthey, qui participe au projet depuis ses débuts.

La Conférence connaîtra son point culminant le dimanche 6 juin, lorsque les participants se joindront aux membres des Églises locales pour se rassembler dans la grande salle de 1910 pour une célébration que les organisateurs espèrent « exceptionnelle ».

Alors qu’Edimbourg 1910 a donné naissance indirectement au Conseil des missions et au mouvement Œcuménique contemporain, on ne s’attend pas à ce qu’Edimbourg 2010 débouche sur une nouvelle structure ou une nouvelle institution. Cependant, cette réunion de quatre jours ne constituera pas la fin du processus d’Edimbourg 2010.

« De nombreuses organisations ou missions œcuméniques ou interdénominationnelles aux niveaux mondial et régional sont prêtes à reprendre les résultats du processus et de la conférence », explique le pasteur Matthey. « Il leur incombera de poursuivre les discussions fondamentales sur la mission qui seront lancées par Edimbourg 2010 ».

Site web d’Edimbourg 2010:

http://www.edinburgh2010.org

Programme du COE "Unité, mission, évangélisation et spiritualité" :

http://www.oikoumene.org/fr/programmes/unite-mission-evangelisation-et-spiritualite.html

Source : COE