Les laïcs débattent de l'oecuménisme

Elie Funtsch

Du 12 au 17 septembre 2004 Elie Funtsch pu prendre part au 9ème Congrès européen des laïcs de l'Eglise Méthodiste, qui s'est déroulé à Cliff College, près de Sheffield en Angleterre. Il nous rapporte les leçons qu'il a tirées de ce congrès.

Il s'agit d'un rassemblement ayant lieu tous les deux ans, réunissant des laïcs provenant de différents pays européens. Cette année, ce sont 44 délégués de 13 pays qui se sont retrouvés pendant les cinq jours du congrès qui avait pour thème l'oecuménisme. Deux femmes de Macédoine n'ont pas pu nous rejoindre, l'ambassade ne leur ayant pas délivré de visa. 

Les journées commençaient par un culte à 7 heures 30 avant le petit-déjeuner, puis suivaient l'étude biblique et un exposé, toujours en lien avec notre sujet. Différents orateurs intervenaient et nous présentaient divers aspects de la question. La fin de la matinée était consacrée à des discussions en petits groupes, où nous avions l'occasion de connaître la situation spécifique de chaque pays représenté et de nous attarder encore une fois sur tout ce que nous avions entendu. Durant l'après-midi, les participants avaient le choix entre différentes activités proposées par les organisateurs : poterie, peinture, danse et marche (Cliff College est situé dans un parc naturel). Au cours des soirées, les participants présentaient l'Eglise Méthodiste de leur pays d'origine. La diversité des églises, les différents engagements des communautés locales et les défis auxquels elles sont confrontées ressortaient particulièrement. Enfin, une méditation clôturait notre journée.

L'évêque de Moscou Rüdiger Minor ainsi que son épouse Gerlinde participaient également au séjour. C'est lui qui a dirigé l'étude biblique le premier jour sur la prière de Jésus pour ses disciples en Jean 17, en mettant en perspective que l'unité 

entre les chrétiens devait découler de l'unité entre Dieu et son fils Jésus, rassemblés par le lien fondateur de l'amour. L'exposé qui a suivi, de Martyn Atkins, directeur des études du Cliff College, avait pour objectif de définir l'oecuménisme selon John Wesley.

 C'est sur ces bases que se sont tenus les exposés les jours suivants, qui ne concernaient plus stricto sensu l'oecuménisme, mais le dialogue interreligieux de façon plus générale. Les relations entre chrétiens et juifs, et entre chrétiens et musulmans ont été appréhendées de manière plus particulière. Les cours et surtout les discussions qui s'en suivirent témoignaient d'une grande diversité de points de vue.

Au milieu du séjour, nous nous sommes rendus à Epworth, village natal de John et Charles Wesley, où leur père Samuel officiait en tant que pasteur anglican. Les visites de la maison de la famille Wesley et de l'église du village étaient les points forts du programme. Le cimetière jouxtant l'église est certainement plus connu pour un méthodiste que l'église Saint-Andrew elle-même. En effet, Samuel Wesley y repose, et c'est debout sur la tombe de son père que John Wesley prêcha l'évangile, l'accès à la chaire lui étant refusé par la paroisse anglicane.

Ce colloque aura été un enrichissement pour moi. Il y eut bien sûr les différents intervenants, qui chacun à sa façon, nous auront permis d'avancer. Mais il y eut surtout tous les échanges, les discussions, les partages entre frères et surs qui m'ont permis de vivre l'Eglise d'une manière tout à fait particulière ces quelques jours. Il y avait comme un petit parfum d'éternité lorsque, venus d'horizons aussi différents, nous avons chanté et partagé le repas du Seigneur ensemble.

C'est selon ce fondement que Cliff College forme des missionnaires, des évangélistes et des laïcs depuis exactement un siècle. Les formations se déroulent sur deux ou trois années et sont très axées sur la pratique. Les diplômés s'engagent alors principalement comme laïcs au sein de l'Eglise méthodiste dans le cadre de projets missionnaires de façon bénévole ou, bien souvent, en étant comme salariés.

Le Cliff College : Christ for all, all for Christ