COMPTE-RENDU ANNUEL 2004-2005 CONNEXIO

Extraits

Introduction

La transmission des informations et la promotion de rencontres prennent de plus en plus d'importance pour Connexio. Dans le souci de toujours mieux prendre en compte ses différentes tâches, nous avons décidé de regrouper les secteurs 'promotion des rencontres', 'relations publiques', et 'recherches de fonds' en un seul secteur intitulé « Rencontres et Communication ». Nous sommes également en train de clarifier les tâches et les responsabilités du secteur Suisse-France et en particulier de vérifier quelles sont celles qui font double emploi avec celles de la Conférence Annuelle. Cet examen a lieu en étroite collaboration avec le Comité directeur et le Cabinet et donnera certainement lieu encore à quelques «restructurations ».Le rapport annuel vise principalement à clarifier les objectifs et les tâches de Connexio. Sur la base des lignes directrices, nous avons ainsi formulé des objectifs et des tâches pour nos différents domaines d'activités. Le document annexé au présent rapport servira désormais d'instrument de travail et de fil rouge pour nos décisions à venir.

 

des collaborateurs en pleine réflexion stratégique

Nous avons en outre commencé à planifier de manière ciblée des temps de formation au sein du comité et des différents secteurs. L'année passé, ce temps de formation s'est concrétisé par une retraite, au cours de laquelle nous avons étudié l'évolution des églises dans le monde et constaté, en particulier, qu'en termes chiffrés, la chrétienté était depuis longtemps concentrée dans les pays du Sud. Lors d'une séance du comité, nous nous sommes par ailleurs consacrés à la question de savoir si, et le cas échéant comment, Connexio devait conseiller ou aider des paroisses qui planifient et mènent des projets missionnaires et diaconaux de leur propre chef. Notre devise étant "Accomplir ensemble de bonnes choses", nous sommes partis du principe qu'il était du devoir de Connexio de soutenir les paroisses qui accomplissent de bonnes choses, que leur action se cristallise dans le cadre de projets Connexio ou non.

Suisse - France
Dans le secteur Suisse ­ France, l'EEM est tout à la fois donneuse d'ordre et église-partenaire de Connexio. Lorsque dans le cadre des paroisses ou de l'église entière de nouvelles initiatives et stratégies se font jour, alors se pose la question de savoir quelles missions devraient être prises en compte par Connexio et quelles sont les autres missions à reprendre par d'autres structures d'églises existantes.Lors de la Conférence Annuelle 2005 à Bâle sera proposée une telle initiative, le projet « fonder de nouvelles communautés - refonder des communautés ». Si la Conférence Annuelle veut prendre cette orientation, elle prendra alors une décision stratégique, qui dépasse les compétences du comité Connexio. Les moyens en personnel comme les moyens financiers utilisés pour une telle initiative, dépassent les capacités financières de Connexio. Il faut dans ce cas débloquer des fonds dans le budget de l'EEM Suisse et les allouer au compte projets. De ce point de vue, les discussions qui ont eu lieu furent importantes pour mieux clarifier et redéfinir les tâches, les compétences et les responsabilités du secteur. Connexio demeure également dans le futur le partenaire des communautés locales pour le lancement de projets missionnaires et diaconaux.Dans le cadre de la Conférence Annuelle (CA), Connexio a invité des hôtes de nos églises partenaires. Nous nous sommes par exemple posés la question de l'incidence de l'engagement de Lorna Barra sur notre Eglise :L'engagement, pendant dix mois, de la pasteure chilienne Lorna Barra dans notre conférence nous laisse un bon souvenir. Lorna Barra a fait découvrir à nos paroisses la vie de l'Eglise Méthodiste du Chili (IMECH).

Europe Centrale ­ Balkans
Probablement connaissez-vous le jeu « Schoggi-Spiel ». Une tablette de chocolat bien emballée se trouve sur la table. Celui qui joue un 6 avec le dé a le droit de déballer le chocolat avec une fourchette et un couteau jusqu'à ce que le joueur suivant joue un 6 à son tour. Avec un peu de chance, on pourra s'approprier dans la phase finale de ce jeu un morceau de chocolat.Dans une « culture de survie », le risque de se désolidariser des autres est très grand. Chaque paroisse et chaque groupe se contente de se battre pour lui-même et tente de boucher ses propres trous, petits et grands, ou de réaliser ses propres projets. A se battre à la manière de ce jeu, le « Schoggi-Spiel », on n'avance guère à long terme.Les responsables des églises de l'Europe Centrale et des Balkans (MEB) sont pour cela très reconnaissants à Connexio qui, grâce à ses contacts au sein du secteur MEB, connaît et comprend leurs besoins. Accompagnées par Connexio, les églises partenaires apprennent ce dont les églises ont vraiment besoin dans leurs pays pour survivre : formation des responsables, soutien aux salaires des pasteurs parallèlement à la promotion du bénévolat. Le soutien aux camps est chose importante, car pour l'église ils sont propices à la formation et aux rencontres. L'objectif final de ces mesures demeure l'autofinancement.

 

Soupe populaire à Sofia

Les communautés du MEB sont proches les unes des autres sur le plan géographique. Malgré cela, il existe des différences notables, voire des barrières, dans les domaines culturels, linguistiques et sur le plan des mentalités. Les stages de formation de Connexio facilitent l'approche de ces différences et permettent de progresser dans la reconnaissance et l'appréciation réciproques. La contribution de Connexio à l'EEM de l'Europe Centrale et des Balkans atteint environ 45 % de l'aide totale que touchent les églises partenaires à travers le soutien «Aide au Diocèse » en Pologne, Hongrie, Rép. Tchèque, Slovaquie, Bulgarie, Serbie et Macédoine.
La coordination de « Aide au Diocèse », administrée par le bureau de l'évêque, permet d'éviter le jeu du « Schoggi-Spiel » qui lui, nécessite beaucoup d'engagement mais provoque peu d'effet. Les églises du MEB sont reconnaissantes pour le bon partenariat qui leur permet de rester missionnaires et de stabiliser les acquis.

Afrique

La Conférence Générale de l'EEM, en mai 2004 a convenu d'augmenter l'aide destinée à l'Afrique dans les quatre prochaines années. Connexio apporte depuis toujours une contribution élevée à l'Afrique par rapport aux autres secteurs d'activité, et c'est pourquoi le conseil d'administration a décidé de maintenir ce niveau d'engagement, quitte à réduire dans les mêmes proportions l'aide attribuée aux autres pays.En Algérie, plusieurs paroisses sont membres de la Conférence Annuelle de l'EEM Suisse ­ France. L'ensemble du travail de l'EEM en Algérie a lieu sous le couvert de l'Eglise Protestante d'Algérie (EPA). Connexio soutient ce travail en finançant 20% du ministère de Ueli Sennhauser. Celui-ci est mis à disposition de l'EPA pour son soutien à l'organisation de la présidence. Un grand merci à Ueli Sennhauser pour son engagement. Il existe des paroisses à Alger, Oran, Constantine, et depuis peu à Larbaa Nath Irathen grâce à l'impulsion et à la présence d'Abdenour Aït-Abdelmalek. La paroisse à Ouadhia est indépendante de l'EEM depuis début 2005. Erna et Abdel Kader Saïm qui en étaient les dirigeants, travaillent maintenant comme collaborateurs indépendants dans la paroisse de Constantine. Nous sommes toujours pour l'église d'Alger à la recherche d'un pasteur en remplacement de Hugh Johnson parti à la retraite l'année passée.Plusieurs événements sont venus nous rappeler que ­ malgré la reconnaissance par le gouvernement algérien de la minorité chrétienne et le calme relatif qui règne dans le pays après les violences de ces dernières années ­ l'islam reste la religion officielle du pays. L'agression perpétrée sur notre frère le pasteur Hugh Johnson, les ennuis avec la justice d'un frère de l'église d'Oran ainsi que les articles parus dans la presse algérienne sont autant de rappels de cette réalité.Entre l'EEM de la République Démocratique du Congo (RDC) et notre Conférence Annuelle 

 

Evêque Ntambo

(CA) existent de bonnes relations depuis des dizaines d'années. Elles ont évolué avec le temps : alors que par le passé plus de douze collaborateurs de notre église ont par moment travaillé au Congo, on a procédé au cours de l'année écoulée au retour du dernier couple d'envoyés. Béatrice Wittlinger et Claus Nielsen mettront un terme à leur engagement à Mulungwishi en automne 2005. Entre-temps, on nous demande d'envoyer d'autres collaborateurs, mais aucune décision n'a encore été prise. Plutôt que d'envoyer des personnes à partir de l'Europe, nous préférons aujourd'hui soutenir de plus en plus des autochtones. Tout en finançant des projets, Connexio règle aujourd'hui le salaire de six médecins congolais ainsi que les frais de formation de cinq étudiants poursuivant des études dans des universités à l'étranger.
Dans le domaine de la promotion des rencontres, cela bouge également. Le partenariat entre les paroisses de Thoune et de Mulungwishi s'est intensifié au cours de l'année par un échange de courriers entre plusieurs groupes des deux paroisses et par la décision d'initier et de soutenir quatre « projets de paroisses ». Entre les paroisses de Liestal et de Kolwezi se dessine également un projet de coopération.
La coopération avec l'EEM au Zimbabwe s'est elle aussi modifiée ces dernières années : depuis que l'Etat soutient et développe la politique de santé, nos contributions financières ne sont plus employées de la même manière que par le passé. Pour le moment, nous assurons encore le salaire de Claire Meier qui travaille comme infirmière à l'hôpital de Mutambara et finançons partiellement le salaire d'un médecin autochtone. Courant 2005, après le départ à la retraite de Claire Meier, il faudra statuer sur la coopération à mettre en oeuvre dans le futur.

Amérique latine
Le festival de la Foi co-financé par Connexio qui a eu lieu en janvier 2004 a eu un effet positif durable pour la IEMA: il a permis de renforcer la cohésion et remotiver les membres de l'Eglise.Humberto Shikiya, coordinateur de projets au sein de l'EEM d'Argentine (IEMA) écrit que le développement de l'église suivra de près le développement du pays, qui a vécu, il y a trois ans, l'effondrement total de son économie. Le premier objectif du gouvernement est de réduire sa dette extérieure, ce qu'il a réussi à faire aux 3/4. Maintenant, on ne songe qu'à trouver des solutions aux problèmes sociaux, et ceux-ci sont énormes : 47 % de la population, c'est-à-dire 17 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. La situation des jeunes est particulièrement criante : 1.5 millions d'enfants entre 5 et 14 ans doivent travailler et c'est pour cela que 40 % d'entre eux ont abandonné l'école. La majorité de ces enfants, essentiellement les plus petits, collectent et trient les déchets ou préparent de la nourriture qu'ils revendent dans les rues. 30 % de la population en mesure de travailler est sans travail ou sous-employée (les enfants sus-nommés ne sont pas inclus dans ce chiffre). Cette situation conduit tout naturellement à la corruption, à une administration inefficace et au favoritisme.

 

Evêque Nelly Ritchie lors du Festival de la Foi

Dans cet environnement social et économique, les églises essayent d'apporter une réponse aux problèmes urgents de la société. Elles créent des réseaux et mènent un dialogue ouvert et pluraliste entre elles. Dans ce décor où l'éthique, la morale et les repères sont absents, leur devoir principal est la restauration du tissu social.
Le Festival de la Foi de janvier 2004 a, pour une faible part, contribué à refléter la nouvelle société argentine. Alors que dans le passé l'IEMA était une église traditionnelle de classe moyenne, on a pu y rencontrer de nouveaux visages : des personnes issues des classes pauvres et socialement marginalisées. Durant le Festival de la Foi, tous furent témoins de la solidarité missionnaire entre eux. Des initiatives virent le jour visant la création d'emplois et de revenus dans les quartiers pauvres (production de nourriture, de chaussures, de vêtements, d'objets d'art, etc). Des personnes ont présenté leur savoir-faire au cours des ateliers quotidiens avec le souci d'en faire profiter les autres. Mais par-dessus tout, la joie était visible au cours des célébrations communes, des temps de prédication et de prières au milieu des difficultés.
Un an après le Festival de la Foi, les responsables constatent à l'unanimité que ses effets sont encourageants : le travail parmi les enfants et les adolescents est en plein essor, dans plusieurs régions ont été définis de nouveaux secteurs missionnaires qui seront desservis et suivis par des laïcs spécialement mandatés, des communautés existantes s'attaquent à de nouveaux objectifs en matière de diaconie, ou développent des projets existants. Et pour ne pas être en reste, de nouveaux projets qui ont pour objectif de créer de nouvelles sources de revenus ont vu le jour.
« Vamos ­ debout, de nouveaux jours arrivent ! » n'était pas seulement le mot d'ordre du Festival de la Foi, mais plutôt un cri, l'annonce d'imminents changements. L'IEMA s'est donnée pour but de devenir une église différente dans un environnement où les difficultés ne manquent pas, mais où la foi, l'espérance et l'amour qui nous ont été offerts par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ sont présents. Ce sont là ses forces qui lui permettront d'être une église authentiquement missionnaire.
En Bolivie, les changements sont quotidiens. Conformément à la culture des Aymara, la direction de l'église est renouvelée par élection tous les quatre ans. En décembre 2004, l'évêque Carlos Intipampa a été remplacé par l'évêque Carlos Poma et les principales fonctions dans tous les secteurs de l'église ont été renouvelées. Pour nous, cela implique que nous devons à chaque fois reconstruire nos relations. Une délégation de notre secteur de l'Amérique Latine se rendra à cet effet en Bolivie à la fin du mois d'avril afin d'établir les premiers contacts avec la nouvelle direction d'église.
En février 2005, l'évêque attira notre attention par un courrier sur la situation critique de son pays : après l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, depuis 15 mois à peine, les troubles reprirent à nouveau en Bolivie. Le 7 mars 2005, le président Mesa déclara son pays « ingouvernable » et a proposé sa démission que le congrès a cependant refusée. Pour le moment, la direction dans laquelle s'engage la crise est absolument incertaine.

Asie

Au Cambodge, l'Eglise Méthodiste s'est notablement renforcée lors de ces dernières années. Suite à des initiatives de Cambodgiens de retour au pays, les Eglises Méthodistes des USA, de Corée, de Singapour et de Suisse-France se sont engagées dans la construction d'une mission commune au Cambodge. Aujourd'hui, plus de 150 paroisses méthodistes existent dans ce pays, ainsi qu'une école biblique et de nombreux projets sur le plan social et diaconal. La croissance rapide a son prix : l'aspiration à l'indépendance vis-à-vis de l'étranger pour de nombreux Cambodgiens, et le besoin de créer de nombreuses nouvelles paroisses avec leur propre chapelle, sont des vux qui ne peuvent pas tous être réalisés en même temps. A l'instar du monde sociopolitique, il existe également au sein de l'Eglise de fortes tensions qu'il faut contribuer à faire baisser. Pour le moment, il y a encore un manque de dirigeants bien formés et c'est pour cela que l'aide extérieure personnalisée est toujours et encore nécessaire.

Autres soutiens
En plus de contributions financières, Connexio s'engage aussi différemment, en mettant diverses personnes de Suisse et de France pour des missions particulières à la disposition de l'Eglise ou d'églises soeurs. Par exemple Kean Ung dispense des cours pour prédicateurs laïcs, Patrick Streiff a travaillé comme conseiller dans l'élaboration d'un règlement d'église, Daniel Husser et Andreas Stämpfli sont membres du « Coordinating Board », un groupe qui travaille de manière très étroite avec le comité directeur de l'Eglise.Traduction Emile FathDes informations supplémentaires sont disponibles sous www.connexio.ch