La vie de nos églises

Codognan : bilan de la campagne d’évangélisation 2011


Pascal et Nicole Maurin

Nous avons déjà évoqué dans En route le festival de musique 2011 de Codognan, gros succès de l’été ; nous l’avons fait sous l’angle du public. Cette fois, nous donnons la parole aux organisateurs, au pasteur du lieu, Pascal Maurin et à son épouse Nicole pour brosser un bilan de ce festival.


« L’homme fait des projets mais celui qui a le dernier mot, c’est l’Éternel » (Pr 16.1-7).
Nous pouvons le dire clairement, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Comme les années précédentes nous avons demandé à la mairie le terrain du Parcours de Santé de Codognan. Ce refus « appris par les journaux » de notre 3e demande du Parcours de Santé, alors qu’il n’y avait pas eu d’incident, je l’ai vécu comme une douche froide.

Tergiversations

Deux grandes questions sont venues à mon esprit :
- Était-ce dans les voies de Dieu que nous organisions un troisième Festival ?

- Où devions-nous organiser le Festival 2011 ?

Le bon choix ?

Quelques jours après ce refus, à notre grande surprise plusieurs propositions nous ont été faites par différents frères possédant un terrain. Deux d’entre elles ont retenu notre attention. Un grand terrain au Mas-de-Jalot et un autre au Parcours de santé, tout proche du terrain de la mairie mais encore mieux situé. À vue humaine, il n’y avait pas photo, mais… en examinant le terrain privé au Parcours de Santé, le propriétaire d’à côté nous dit clairement que nous ne pourrions mettre que quelques voitures sur son terrain, entre 10 et 15, et que nous devrions le lui rendre avec de l’herbe. « Étrange, non ! ». Pour nous, après avoir examiné les différents facteurs (voisinage, espace, etc.), le choix nous a semblé clair, mais ce n’est jamais simple d’entrer dans les projets conçus par Dieu.

Nous devions donc examiner la 2e proposition : le terrain du Mas-de-Jalot de la communauté Ichtus. Le lieu est très sympathique, mais très mal placé (à mon sens). En effet il se situe aux abords d’une départementale où l’on roule très vite, rendant du coup son accès peu visible super-dangereux. Nous n’étions pas au bout de nos surprises. Alimentation électrique très compliquée, parking trop petit, bref tout pour plaire. « Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon » (Ep 5.10) « Discernez ce qui plaît au Seigneur » (1Th 5.21). Pas simple de trancher dans de telles conditions quand on pense aux défis logistiques imposés par cet endroit.

Certains frères et sœurs bien intentionnés ont enfoncé le clou en nous disant que c’était de la folie, une énorme bêtise de nous mettre à cet endroit, etc… Pour ma part les choses me semblaient très claires : une porte se ferme et une autre s’ouvre, cela vient de Dieu, même si les critères ne sont pas comme on l’avait imaginé.

Appel des Macédoniens

« Ayant été empêchés par le Saint-Esprit d’annoncer la parole dans l’Asie, ils traversèrent la Phrygie et le pays de Galatie » (Ac16.6). Jusque-là nous étions convaincus à 75 %, puis vint, ce que nous appelons « le clin d’œil de Dieu. », à savoir le goudronnage (bizarre) de la route (D1). Ma conviction est alors passée à « 85 % ». J’étais tout heureux car je n’aurais jamais imaginé le revers de la médaille. Qui dit route plus agréable, dit plus de vitesse, donc plus de danger.

Ensuite, il y a eu les hésitations d’artistes « je viens, je ne viens pas, etc… » et pour finir Mary Pierce hésitait à venir car elle avait pris d’autres engagements très loin d’ici.
Prendre la décision la plus juste pour ne pas mettre dans le rouge les comptes du Festival. L’achat du billet de Mary me semblait impossible, car il y avait très peu d’argent sur le compte et pour la première année les fonds ne rentraient pas. Tout cela posait de sérieuses questions. Était-ce utile de continuer ? Pourquoi faire ce festival ? « Car, lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer » (Lc 14.28).

Folie ?

En faisant nos petits calculs « humains », c’était de la pure folie, car le dispositif pour faciliter l’accès des festivaliers et assurer la sécurité des participants présentait d’immenses défis logistiques : compliqué et fastidieux. Mais de l’autre côté on voyait (ce que j’appelle) les clins d’œil de Dieu. Les médias prenant contact avec nous : « F3, Le Midi Libre, les radios », cela tenait du miracle. Pourquoi, avec toutes les festivités qu’il y a au mois d’août, s’intéresseraient-ils aux chrétiens ? Depuis quand ? Et pourquoi ?

Un effort de trop ?

Le défi était immense car le travail en amont était considérable. De nouveau un autre imprévu surgit, les câbles étaient trop courts : pour alimenter toutes les allées. Il fallait de nouveau investir. Quant aux inscriptions pour la campagne elles n’étaient pas nombreuses. Et là, de nouveau, on se pose de nombreuses questions ; ça cogite… Est-ce le festival de trop. C’est peut-être quelque chose que tu fais pour ton ego, etc... « Ne vous inquiétez de rien ; mais en toutes circonstances faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâce » (Ph 4.6).

Le jour J

Arrive le jour J (le mardi 16). Décidément on n’était pas au bout de nos peines. Martin, le chauffeur du camion contenant le chapiteau, marque l’emplacement et nous comprenons que celui-ci est plus grand que prévu ! On réalise très vite que nous aurons de nouveaux frais de câblage… « Ne vous inquiétez donc pas pour le lendemain : le lendemain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine » (Mt 6.34).

Le 16 août, c’est aussi le jour de l’accident mortel, où un cycliste se fait renverser par une voiture juste en sortant du chemin du Mas-Jalot. De sérieuses questions venaient à mon esprit. Est-ce vraiment l’endroit que le Seigneur nous avait montré ou était-ce de notre propre chef que nous avions choisi cet endroit ? Nous savons, du reste, que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8.28).

La soirée de louange prévue avant le début du Festival s’est transformée en moment de prière et d’humiliation car nous étions tous sous le choc du drame vécu l’après-midi.

Comme les années précédentes les journées d’évangélisation étaient assez similaires : tous les matins, moment de chants, prière, partage biblique, bilan et témoignage de nos journées vécues la veille. De 9 heures à 12 heures, nous nous répartissions en plusieurs groupes pour évangéliser de diverses manières et annoncer le Festival.

Débuts incertains

Le premier concert avec le rappeur Manou a été une réussite : bonne fréquentation, bonne ambiance. Mais le 2e concert, malgré une bonne assistance, ne nous a permis qu’une collecte de 45 €. De nouvelles questions surgissent : le choix des artistes n’était pas bon, trop de rap, trop de frais, etc... À nouveau, c’est le festival de trop, mais alors pourquoi tant de tapage de la part des non chrétiens envers le festival ? « Les projets que forme le cœur dépendent de l’être humain, mais la réponse que donne la bouche vient de l’Éternel » (Pr 16.1).

À partir de la 3e soirée, les collectes se sont nettement améliorées ; le public était plus nombreux etc... L’ambiance des concerts était extra. La différence des styles de chaque artiste a permis à chacun (chrétien et non-chrétien) d’entendre l’Évangile et de trouver son « bonheur ».

L’équipe d’évangélisation (30 personnes), avec les autres bénévoles, était très motivée ; un esprit de solidarité régnait entre tous.

Il est aux commandes

Il n’est jamais simple de ne plus contrôler les événements de notre vie, car l’homme aime « contrôler » le lendemain, etc... Pourtant il est clair que si « l’homme propose, seul Dieu dispose, car ses pensées ne sont pas vos pensées… » (Es 55.8,9) « Il est au ciel, nous sommes sur la terre les marchepieds de l’Éternel » (Ac 7.49).

Il y a des événements que l’on ne maîtrise pas et c’est tant mieux. Et si nous nous trompons, Dieu ajuste les circonstances pour nous ramener dans sa volonté à l’exemple d’Abraham, Jonas, Paul empêché par le Saint-Esprit d’aller en Asie (Ac 16.6).

Soli Deo Gloria

Au nom de qui avons-nous fait cette campagne ? Nous avons fait cette campagne au nom de Jésus-Christ, le Roi des Seigneurs de la terre et des cieux, celui qui « a préparé des bonnes œuvres pour nous » (Ep 2.10). Entrer dans Ses œuvres n’est jamais simple, mais nous permet de vivre les bénédictions préparées d’avance.

Aujourd’hui, avec du recul, en prenant en compte les différents facteurs, je peux dire avec certitude que ce n’était pas le festival de trop, bien au contraire car ce fut un festival d’émotions au-delà de toute description.

Nous tenons particulièrement à vous remercier « tous » de tout cœur pour la part que vous avez prise dans l’œuvre de ce festival, car sans vous ce genre de manifestation ne pourrait avoir lieu.

Nicole et mo sommes très reconnaissants, car le Seigneur a pourvu à tous nos besoins. Il a accompli de glorieuses choses, il nous a démontré encore une fois qu’Il était ce Dieu au-dessus de tout.

« Père, Toi qui as créé les cieux et la terre, merci pour Tes bénédictions ».