Méditation

Un message de l’Avent

Marcher là même où Jésus a marché

Deborah Kiesey, évêque


Un pèlerinage aux sources du christianisme a de quoi bouleverser une vie, comme en témoigne dans cette méditation de saison l’évêque Deborah Kiesey.

Je viens de rentrer de mon premier voyage en Terre Sainte. J’avais entendu beaucoup de personnes me dire à quel point cette expérience était forte : j’étais impatiente de voir et de vivre ce pèlerinage à mon tour.

Puissant

Et ce fut puissant. Tout au long des 10 jours passés là-bas, les paroles de la chanson « I Walked Today Where Jesus Walked » (« Je marchais aujourd’hui là même où Jésus a marché »), me revenaient à l’esprit, car je me sentais vraiment marcher sur les traces de Jésus.

  • Me tenir debout sur le mont des Oliviers à regarder la ville de Jérusalem…
  • Voir des oliviers centenaires qui existaient déjà à l’époque de Jésus…
  • Marcher dans les rues étroites de la vieille ville de Jérusalem…
  • Partager un repas sur les rives de la mer de Galilée…
  • Visiter la Basilique de l’Agonie à Gethsémani…
  • Passer du temps à Bethléem…

… C’était, en effet, comme marcher là même où Jésus a marché.

Puissant et dérangeant. C’était puissant. Mais c’était aussi dérangeant.


Le mur me fend le cœur !

Car ce beau pays qui a vu naître Jésus — et la vie — a également été rempli par d’autres images que je n’oublierai pas de sitôt. J’ai vu des points de contrôle, si nombreux, en fait, que je ne pouvais pas les compter. Les postes de contrôle érigés pour simplement maintenir séparés les Israéliens et les Palestiniens. J’ai vu partout des jeunes en uniforme militaire avec des fusils posés négligemment sur leurs épaules.

Et le mur — oh mon Dieu, le mur omniprésent fend en deux cette terre sainte et la ville sainte de Bethléem. Troublant.

Jésus pleure

Cette Terre Sainte, ce berceau de Jésus, Prince de la Paix, n’est pas un lieu de paix. Et je ne pouvais pas m’empêcher de penser que, tout comme Jésus a pleuré sur la ville de Jérusalem (Mt 23.37), je crois qu’il pleure maintenant sur ​​cette belle terre de sa naissance — tout comme il pleure chaque fois qu’il se produit de l’injustice, de l’oppression, des abus ou de la haine. Il pleure en cas de violence ou d’absence de droits de l’homme.

Jésus pleure quand nous construisons des murs pour maintenir les « autres » à l’écart.

Et pourtant, le message du Christ est venu proclamer qu’il en est un qui fait tomber les murs de séparation et ramène les enfants de Dieu dans le giron de son amour. L’apôtre Paul en parle aux Éphésiens : Car c’est le Christ lui-même qui nous a apporté la paix, en faisant des Juifs et des non-Juifs un seul peuple. En donnant son corps, il a abattu le mur qui les séparait et en faisait des ennemis.… Par conséquent, vous les non-Juifs, vous n’êtes plus des étrangers, des gens venus d’ailleurs ; mais vous êtes maintenant concitoyens des membres de la maison de Dieu (Ep 2.12-20).

Et je dois dire que dans toute la Terre Sainte je vois des signes d’espoir, quand des femmes et des hommes de tous bords — juifs, arabes, chrétiens, musulmans — travaillent à briser les barrières entre eux et à la place commencent à construire des ponts.

Et donc, mes chers amis, nous qui nous préparons à célébrer la naissance de notre Sauveur, nous allons chanter nos chants de Noël et décorer nos maisons, et nous nous apprêtons à vivre des retrouvailles en famille ; engageons-nous également à vivre le message que le Christ enfant est venu proclamer :

  • Un message d’espérance.
  • Un message d’amour pour tous.
  • Un message de paix.

Car les paroles d’Ésaïe nous sont adressées en ce Noël 2012 : Le peuple qui marche dans la nuit voit une grande lumière. Sur ceux qui vivent au pays des ténèbres, une lumière se met à luire.… Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. Dieu lui a confié l’autorité. On lui donne ces titres : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la paix (Es 9.2,6).

Tel est notre espoir. Et telle est notre paix.

Traduction eemni (publié en 2011).