Méditation

« Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. » Rm 12.21

Pasteur Robert Gillet


Au même titre que la charité, le ménage bien ordonné commence par soi-même, nous rappelle courageusement le pasteur Robert Gillet en ce début d’année.

Vaincu d’office ?

La chose est-elle seulement possible ? Un chrétien né de nouveau (pour reprendre notre jargon évangélique) peut-il se laisser vaincre par le mal dans sa vie ? Non, Paul, tu dois te tromper. Si tu étais en France actuellement, et que tu fréquentais nos églises évangéliques méthodistes (surtout celles d’Alsace !!!), tu ne dirais certainement pas cela.

Réalité de la lutte

Vous prenez cela sur le ton de l’humour et d’une certaine provocation, et vous avez raison. Mais, ceci dit et blague à part, je ne suis pas certain que parfois nous ne flirtons pas avec de telles pensées au plus profond de notre cœur et de notre âme. Vous en conviendrez : si Dieu nous dit cela par la bouche de l’apôtre Paul, c’est qu’il doit bien y avoir une raison, pour ne pas dire un ensemble de raisons bien justifiées. J’ai plutôt tendance à dire que Dieu ne parle pas pour ne rien dire dans sa Parole !

Zones d’ombre

En fait, serions-nous si blancs et si purs que nous pensons et espérons parfois l’être ? Voilà quatre années que je suis pasteur là où je suis affecté actuellement. Je commence à connaître les églises dans lesquelles Dieu me demande d’être son serviteur et je découvre (et cela n’est pas nouveau pour moi parce que cela est vrai aussi ailleurs) que beaucoup de choses malsaines et puantes traînent ici et là dans les pensées, dans les cœurs, dans les attitudes, au fond de l’âme et de l’esprit, etc. En fait, derrière un vernis bien évangélique (notez que je n’ai pas dit « méthodiste » mais j’aurais pu le dire !) et bien spirituel, il peut se cacher des zones de notre vie où le mal et le péché demeurent paisiblement et tranquillement. Ils peuvent ainsi mener leur œuvre de destruction spirituelle au plus profond de notre vie, bien souvent totalement incognito mais avec un projet de dévastation parfaitement orchestrée.


© Fleurus, Ton bonheur, c’est quelqu’un, Éditions des Béatitudes

Risque de banalisation

La difficulté et le problème sont que nous finissons par nous habituer, au fil du temps, à cette odeur nauséabonde et répugnante du péché au fond de notre cœur. Une fois la porte refermée sur notre péché, nous pensons le maîtriser parce que nous l’avons enfermé. Mais il est toujours là et il agit en nous de l’intérieur de notre vie. Il est à l’image d’un virus (informatique) qui détruit tout de l’intérieur.

Le réflexe du gabelou

Je suis évidemment parfaitement d’accord que nos églises fassent des actions d’évangélisation à plus ou moins grande échelle. Mais avant de s’attaquer à la paille présente chez nos contemporains, ne faudrait-il pas mener une guerre sainte aux poutres qui se trouvent dans nos vies, au fond de nos greniers spirituels ? Et que dire de nos caves spirituelles ?

Je suis toujours, profondément et continuellement troublé et touché par cette prière du publicain qui se présente devant Dieu :

« Le gabelou se tient à distance et ne veut même pas lever les yeux au ciel. Mais il se frappe la poitrine et dit : ‹ Elohim, secours-moi, moi le fauteur ! » Version Chouraqui

«Je nous souhaite une année bénie d’une guerre sainte envers le péché dans nos vies»


Notre réflexe à nous ?

La victoire sur le péché et sur le mal nous est donnée par le Christ mort et ressuscité. Plus je vais apprendre à venir à lui dans le vécu intérieur de cette magnifique prière et confession, plus je vais apprendre à vivre des victoires sur le péché tapis au fond de mon cœur.

En ce début d’année nouvelle, je nous souhaite à chacun et à tous une année bénie d’une guerre sainte envers le péché dans nos vies sous toutes ses formes possibles et imaginables.

PS : Ne me dites pas, Robert, tu es complètement à côté du sujet et tu ne tiens pas compte du contexte immédiat de ce verset dans l’épître aux Romains. Bien sûr que je le sais. J’ai fait quelques petites études en théologie ! Accordez-moi simplement la liberté et la grâce d’avoir laissé parler mon cœur et mon âme. Sans doute, je le concède, parce que Dieu voulait me dire cela… à moi… en premier. Mais au fait, êtes-vous si différent de moi ?

Votre serviteur Robert Gillet.