La vie de l'Église

Le Prix Nobel de la Paix 2011 revient à une Méthodiste


Ellen Johnson Sirleaf, membre de l’Église Méthodiste Unie, Présidente du Liberia, Leymah Gbowee, militante de la paix au Liberia et Tawakkul Karman du Yémen ont reçu le Prix Nobel de la Paix 2011 pour leur engagement en faveur des droits des femmes.

Mme Johnson-Sirleaf, membre de 1re Église Méthodiste Unie de Monrovia, au Liberia, a été en 2006 la première femme à être élue chef de l’État dans l’Afrique moderne. Elle vient de décrocher son second mandat.

L’évêque John Innis, qui dirige les quelque 170 000 Méthodistes Unis du Liberia, a exhorté l’Église à soutenir Ellen Johnson Sirleaf, dès les premiers jours de sa présidence.

« Vous allez être une douce mère pour nous tous », a-t-il dit quand une délégation de Méthodistes Unis des États-Unis et du Liberia a rencontré le nouveau président au 3e jour de son mandat.

Elle se fait appeler « Mama Ellen » et a fait de l’égalité pour les femmes une priorité absolue. Dans son discours d’investiture, elle a dit : « Les femmes ont enduré des injustices et des traitements inhumains, et pourtant, ce sont les femmes qui ont travaillé et plaidé pour la paix ».

Elle a remercié les femmes au Liberia qui « avaient une passion inégalée » pour sa candidature. Elle a dit qu’elle veillerait à assurer aux femmes leur place dans le processus économique.

Ellen Johnson Sirleaf a prononcé un discours à la Conférence générale 2008 de l’Église Méthodiste Unie : « C’est un honneur pour moi », dit-elle. « Je suis le premier leader africain et la première femme présidente à m’adresser à la Conférence générale de l’Église Méthodiste Unie ».

Elle a été la première lauréate du Prix du ‘Bâtisseur de Ponts’ K. James et Eunice Mathews (le « Pont Builder Award ») créé pour honorer une personnalité « ayant joué un rôle important dans la construction de la communauté globale et le démantèlement des barrières séparant les gens ».

Selon Ellen Johnson-Sirleaf, des progrès significatifs ont été réalisés au cours des cinq dernières années de sa présidence au Liberia ; ce pays est en train de se reconstruire sur de nouvelles bases : « Chers Libériens, quand nous regardons le travail qui doit encore être fait, n’oublions pas que nous sommes en paix avec nous-mêmes et nos pays voisins. Le Liberia n’est plus un endroit que les habitants fuient par milliers. Au contraire, le Liberia est un pays où les Libériens et le monde entier reviennent ».

« Je ne vois pas qui d’autre mérite davantage le Prix Nobel de la Paix que Mme Ellen Johnson Sirleaf. Ce prix est un excellent exemple de l’impact des femmes comme bâtisseurs de la paix », a déclaré Thomas Kemper, en charge du Conseil Mondial de la Mission de l’Église Méthodiste Unie (GBGM). « Le Conseil Mondial de l’EMU a une relation forte avec le Liberia sur les questions de paix et nous avons été très encouragés par l’évêque du Liberia, qui est le vice-président de notre conseil. Je me joins aux Méthodistes Unis du monde entier pour féliciter Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee et Tawakul Karman pour cet honneur extraordinaire ».

L’évêque Peter D. Weaver de la région de Boston, a fait partie de la délégation des États-Unis qui a assisté à l’investiture de Mme Ellen Johnson Sirleaf en 2006. Après avoir appris l’attribution du Prix, il a déclaré : « Elle est un excellent exemple de l’influence du Prince de la paix, Jésus, sur une vie consacrée à rassembler les gens, les nations comme un reflet de son propre engagement à être disciple de Jésus-Christ ».

Les trois lauréats partagent le Prix Nobel de la Paix 2011 « pour leur lutte non-violente dans le maintien de la paix et de la démocratie ». Le président du Comité Nobel norvégien Thorbjoern Jagland espère que ce prix « contribuera à mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le grand potentiel que les femmes peuvent représenter pour la paix et la démocratie ».

« Nous ne pourrons pas obtenir la démocratie et une paix durable dans le monde si les femmes n’ont pas la même possibilité que les hommes d’exercer une influence à tous les niveaux de la société » ajoute-t-il.

Karman dirige le groupe de Femmes Journalistes Sans Chaînes attaché à la défense des droits de l’homme. Gbowee a organisé un groupe de femmes chrétiennes et musulmanes pour contester les chefs de guerre du Liberia.

Légende de la photo : © Mike Dubose umns

Eemni/umns