Parabole

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UN PETIT VITRAIL

Yves Boulvin


Chacun de nous est comparable à un petit vitrail comme le montre l’histoire de cet enfant qui, pendant la messe, demande à sa mère : « Qui est-ce ? » en désignant un saint sur un vitrail. La maman, désireuse de suivre l’office, répond un peu hâtivement : « c’est un chrétien ». Le petit garçon renouvelle sa question à trois reprises et obtient à chaque fois la même réponse. Quelques jours plus tard, au catéchisme, on lui demande : « Qu’est-ce qu’un chrétien ? » L’enfant répond alors sans hésitation : « C’est quelqu’un à travers qui on voit la lumière ».

L’important n’est pas d’être parfait, aucun de nous ne le sera. Mais nous pouvons nous améliorer en allant d’imperfections en imperfections acceptées, en laissant la perfection de Dieu nous traverser de sa lumière… Nos peines, nos erreurs font comme des trous en nous. Et si au lieu de nous culpabiliser, maugréer, nous les reprocher, chercher des coupables, nous laissions tout simplement l’amour et la lumière de Dieu s’infiltrer par ces ouvertures ? Il n’est pas demandé à un vitrail d’être parfait, il n’est pas toujours propre. Tout comme nous, il est fait de différentes couleurs plus ou moins nettes. C’est la lumière qui le traverse qui lui donne toute sa beauté.

Quand nous construisons notre maison intérieure, Jésus, le charpentier de Nazareth, vient poser symboliquement des fenêtres et des baies vitrées pour que passe la lumière là où se trouvent nos blessures, nos manques, les événements que nous avons mal vécus, qui nous ont touchés, là où il y a des trous, des déchirures. Si nous nous enfermons dans nos aigreurs, nos regrets ou nos refus, si nous mettons un cadenas sur nos blessures, notre maison sera plongée dans l’obscurité…

Aujourd’hui, tu laisses la lumière de Dieu traverser toutes tes ouvertures.

(D’après un texte de Yves Boulvin, dans « Renaître », Éditions des Béatitudes)