La vie de notre Église

“Week-end interéglises du Landersen (26 au 27 septembre 2008)” par Nicolas Mornet


Ce week-end interéglises était organisé par le Carrefour des femmes — France et animé de façon originale et dynamique par le comité du Carrefour des femmes de Suisse Romande. Échos de ce rassemblement avec Nicolas Mornet.

Rose-May Privet-Tshitenge et les diverses intervenantes qui l’accompagnaient ont parfaitement su rassembler et impliquer les uns et les autres autour du thème du « Profil » de notre église.

Témoignage personnel

Il peut y avoir autant de façons de percevoir et de relater un tel week-end que de participants et de rédacteurs potentiels, d’autant plus que les temps de partage en petits groupes étaient assez nombreux et suffisamment longs pour nous permettre d’approfondir les différents sujets. Chacun a pu vivre quelque chose de différent. C’est donc une vision délibérément personnelle et non objective de cet événement que je vous livre là.

Un profil à usage interne

Avant ce week-end, j’avais cru comprendre que ce « profil » était destiné à un usage plutôt externe, comme un outil pour nous présenter aux personnes extérieures à notre union d’églises. Mais en fait, à mesure que nos réflexions et nos échanges au sein des petits groupes avançaient, j’ai réalisé que ce profil était tout autant à usage interne : il nous donne des directions, il nous place devant de réels défis concernant notre témoignage, notre confiance dans la grâce de Dieu, notre unité et notre implication. Qui peut honnêtement prétendre avoir déjà réussi à réaliser la totalité ou même seulement l’une des missions de ce profil ?

« Si nous ne faisons que rêver, de ce que cela pourrait devenir,

que nous imaginer ce qui devrait être différent,

que réfléchir à ce qui devrait se passer...

Si nous ne nous levons pas,

si nous ne disons pas ce que nous avons à dire,

si nous n'agissons pas selon ce que nous sommes vraiment,

rien ne changera, rien de nouveau se produira ».

D'après Max Feigenwinter

Rêve

Le samedi après midi, nous avons pu donner libre cours à notre imagination. Nous avons été invités à nous demander quel rêve, quelle vision nous avons pour notre église. Certains ont rêvé d’une église qui se laisserait interpeller par les besoins des déshérités et des laissés pour compte, et qui, comme les premières églises méthodistes, accepterait de se mettre en marche pour y répondre.


CMFT / FAQ LANDERSEN SEPT 2008 

- En marge à ce week-end interéglise, rencontre des participants au cours de formation de prédicateurs laïcs. Voici le retour de quelques participants !

- Deuxième rencontre : le but est atteint parce que nous pouvons nous encourager. On voit que nous ne sommes pas tout seuls.

-  … à la prochaine rencontre, j’espère que nous nous raconterons chacun son expérience après cette rencontre de Landersen.

- … avec le souhait que des liens plus fermes se tissent entre tous les participants.

-  Journée très riche en échanges les uns avec les autres, et ouverture les uns aux autres dans nos différentes cultures… que nous puissions garder contact les uns avec les autres en dehors des dates de rencontres.

-  Chacun a eu la possibilité d’exprimer et de s’exprimer. Journée très riche, surtout en échange et en motivation pour continuer.

À l’Est, du nouveau !

Dans sa présentation intitulée « un autre visage de l’église », Regula Stotz, responsable du secteur Europe Centrale et Balkans pour Connexio, nous a présenté le vécu de nos frères et sœurs de Bulgarie, de Serbie et d’Hongrie. Nous avons constaté que certaines communautés se sont engagées courageusement sur ce terrain de l’action sociale, par la distribution de repas, par exemple.

Le rêve des uns rejoint la réalité des autres. Merci Seigneur de m’avoir interpellé.

Remise en cause personnelle

Le samedi soir nous étions invités à nous remettre en question, par rapport aux six affirmations du profil. Dans mon groupe, nous nous sommes arrêtés plus longuement sur l’action libératrice de la Parole de Dieu, et nous nous sommes demandés de quoi nous devions être libérés. Il en est ressorti que, dans notre vécu d’église, nous étions relativement attachés à nos traditions quant aux formes adoptées pour le déroulement des cultes. L’expérience montre d’ailleurs que les « innovations » dans ce domaine sont plus appréciées par les « non initiés » que par les habitués. Que nos traditions ne nous rendent pas hermétiques à nos contemporains !

Graine automatique

En introduction au culte du dimanche matin, Rose-May nous a parlé d’une « graine automatique » qui pousse d’elle-même, après que l’on a fait ce qu’on avait à faire sans que l’on s’en préoccupe (Mc 4.26-32). Puis son message portait sur la parabole d’un semeur fort généreux, mais qui semble manquer un peu de bon sens puisqu’il met des graines n’importe où (Mt 13.1-9). Alors que le peuple juif attendait un sauveur puissant pour le libérer de l’oppresseur romain, Jésus parle d’un agriculteur, d’un paysan négligeant la valeur de sa semence et visiblement dépourvu de stratégie. Ce semeur n’a visiblement pas de projet, pas d’épouvantail contre les oiseaux, pas de ramasseur de cailloux, pas d’arracheur de ronces. Comme la Parole semble faible !

Pour nous aussi, même si notre témoignage — en paroles ou en actes — nous semble faible, n’en soyons pas avares. Cette parabole nous encourage à semer sans préjuger de la qualité du terrain, car le nombre de fruits produits par un seul grain tombé dans une bonne terre est impressionnant.

Le temps de la Cène

Après que le pain et la coupe eurent parcouru le cercle formé tout autour de la grande salle, nous nous sommes remis en petits groupes, cette fois en se rassemblant par église d’origine.

Levier pour l’action

Un poème nous a encouragés à ne pas nous contenter de rêver, d’imaginer, et de réfléchir. Bien que cette première étape soit nécessaire, il est tout aussi indispensable qu’elle soit suivie d’une démarche concrète : se lever, se mettre en route, dire ce que l’on a à dire, agir selon ce que nous sommes.

Nous nous sommes alors demandés comment, dans notre église, nous répondons à cette affirmation du profil : « Animés par la bonté de Dieu, nous transmettons son amour en paroles et en actes », puis nous avons échangé concernant les objectifs que l’on pourrait se fixer, pour mieux y répondre. Nous avons constaté que les idées ne manquent pas et que certaines d’entre elles sont en passe d’être concrétisées (elles le seront déjà quand vous lirez ces lignes) :

- Semaine d’évangélisation à Colmar avec l’aide d’étudiants de l’Institut Biblique de Nogent, journées portes ouvertes et expositions,

- Porte à porte avec distribution de traités à Bischwiller,

- Invitations pour le 125e anniversaire de la chapelle de Muntzenheim…

Lucidité des enfants

Le dimanche après midi, après la traditionnelle promenade digestive, nous nous sommes retrouvés une dernière fois pour faire la mise en commun des synthèses des petits groupes du matin.

Puis le pasteur Martial Deléchat, nous a fait un compte rendu des activités des enfants pendant ce week-end, et il nous a communiqué la vision que les enfants ont pour l’église. Ce fut pour moi un des temps forts de ce week-end.

Les enfants veulent unanimement une église « où il y a toutes sortes de gens, de tous âges, avec un pasteur dirigeant sinon on va n’importe où, une église pour que les gens deviennent croyants, avec des lieux pour se retrouver, pour partager les repas, les prières, les soucis, une église pour s’aider. »

Par contre les enfants ne sont pas tombés d’accord concernant le style de musique et les horaires… Et ils ne savaient pas ce que nous faisions pendant qu’ils étaient ensemble ce week-end. Martial Deléchat nous a dit qu’il s’était senti repris en les entendant dire cela ; assurément il n’était pas le seul.

Pour finir, Martial nous a raconté qu’au début du week-end un des enfants se tenait triste, à l’écart du groupe. Spontanément, les autres enfants sont allés le chercher sans qu’on leur demande, et l’ont inclus dans leur groupe…

enfants.jpg