Éditorial

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Éditorial: Vivre avec le terrorisme



JP Waechter

Deux vagues d’attentats terroristes ont déferlé sur la France en 2015, plongeant le pays dans le désarroi. Le gouvernement décrète aussitôt l’état d’urgence, autorisant des perquisitions et des interdictions de réunions sur tout le territoire et à tout moment du jour et de la nuit.

Sur le coup, la vie était à l’arrêt sur Paris en particulier (comme en témoignent dans ENroute des membres de Paris-Résurrection), mais la vie reprend progressivement, les salles de concert et les terrasses de café retrouvent leur public.

Est-ce à dire que ces attentats ne laissent pas de traces ? Bien sûr que non, les attentats ont de quoi susciter l'émotion, l'indignation, la colère, mais aussi la peur et l’anxiété, et aux dires de la Croix (20 janvier) ils provoquent un déclic spirituel chez un grand nombre, « un questionnement de fond nouveau, des personnes qui ressentent plus fortement la vulnérabilité de la vie, qui s’interrogent devant des actes commis prétendument au nom de Dieu » (P. Jean-Hubert Thieffry) ». Plus d’un s’interroge aussi sur ses racines.

En ces temps d’ébranlement collectif, que faire et comment réagir ?

Prier pour Paris, comme l’ont recommandé les réseaux sociaux.

- Mais encore, être aussi présent aux autres sur le terrain et en priorité entourer ces familles, décimées, cassées, brisées avec amour et compassion au nom même du Seigneur.

C’est en tout cas la démarche que suggère dans ENroute le pasteur Saïd Oujibou : « Il est important qu’on sorte de nos murs, qu’on sorte de ce confort et véritablement que cet Évangile s’incarne comme le Christ s’est incarné, en allant sur le terrain, en ayant de la compassion ».

Dans une méditation de circonstance, le pasteur Joël Déjardin insiste précisément sur le primat de l’amour (1Co 13) : « les kamikazes et les djihadistes, donnent leur vie : mais ce n’est pas de l’amour !  Ici-bas, Nous avons un modèle ! Nous devons donc aimer comme (avec la force) de Jésus ».

En privilégiant cet amour, nous ne donnerons pas prise à la haine et au racisme, nous ne nous laisserons pas vaincre par le mal, mais serons au contraire vainqueurs du mal par le bien (Rm 12.21).

Pas question non plus de laisser la peur hanter nos vies, surtout que le Seigneur ne cesse de nous répéter à l’oreille : « Que votre cœur ne se trouble point, Je vous ai dit tout cela pour que vous ayez la paix en restant unis à moi. Vous aurez à souffrir dans le monde. Mais courage ! J'ai vaincu le monde ! » (Jn 14.1 ; 16.33)



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