La vie de nos églises

Il y avait la fête...

Pierre Pfeiffer
Eglise de Sion, Strasbourg

« Des tables de brasserie recouvertes de nappes colorées, un grand barbecue fleurant bon les grillades, un orchestre et une sonorisation : c’est un vrai pique-nique de rue qui a attiré des centaines de personnes hier midi sous les rangées d’arbres au sud-est de la place de la gare. Pendant quatre jours, à chaque midi, des chrétiens de l’Entente des Eglises Evangéliques de Strasbourg proposent une action barbecue sur les places strasbourgeoises : saucisses ou merguez gratuites et échange d’idées si affinités ». Voilà ce que titraient les Dernières Nouvelles d’Alsace le lendemain du 24 août 2005.
Un barbecue géant
Effectivement les églises de l’Entente avaient organisé pour la première fois un barbecue géant. En général les Eglises s’unissent pour mener des campagnes d’Evangélisation. Mais cette fois-ci, la donne était différente. Nous sommes allés dans la rue à la rencontre de ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur, en leur proposant une saucisse grillée et à ceux qui le souhaitaient une discussion autour de l’Evangile. Bien sûr, le tout était abondamment porté dans la prière, car ceux qui cherchent à gagner des âmes pour le Seigneur savent qu’une saucisse ne suffit pas pour toucher les coeurs et que l’action du Saint-Esprit est indispensable. Le fait de partager autour d’une table un bout de pain avec une saucisse, un fruit et un verre d’eau détendait l’atmosphère. De plus, le groupe de louange mettait une ambiance de fête. Nous, nous attendions que le Seigneur fasse de grandes choses.

Source de multiples échanges
Pluie battante le deuxième jour durant tout le pique-nique, on s’abritait sous les parapluies et autres abris de fortune comme on pouvait. Et on a partagé l’Evangile, souvent à deux sous un parapluie, la plupart étant trempés jusqu’aux os. 570 repas ont été servis ce jour-là. Il en manquait trente pour atteindre le quota journalier fixé. Pas de problème, les autres jours, le soleil a été radieux et le dernier jour presque mille repas furent servis.
La première fois, je me suis assis à table avec un monsieur, et après quelques échanges banals, la discussion porta sur Jésus-Christ. Il me partagea longuement qu’il croyait plutôt à l’hindouisme, que l’homme était mauvais et qu’il lui fallait au moins plusieurs vies pour s’améliorer et atteindre l’homme parfait qui pourrait enfin être près de Dieu. Après l’avoir écouté, je lui ai posé la question suivante : « Savez-vous que ce que vous cherchez, Jésus-Christ veut vous le donner en une seule vie » Silence. Je lui ai partagé comment j’ai accepté Jésus-Christ dans ma vie et comment j’ai continué à cheminer avec lui. Sur ce, il me demanda si c’était par une révélation qu’on pouvait accepter Jésus-Christ. « Pour certains oui, mais pour moi non », lui répondis-je. La discussion se poursuivit mais il revint sur la question, en me demandant si j’avais eu personnellement une révélation. Je lui ai réexpliqué que dans mon cas j’avais réalisé que j’étais pécheur et que j’avais un choix à faire, accepter Jésus dans ma vie pour devenir enfant de Dieu. Et il me demanda : « Et comment c’était après » Je lui partageai quelques épisodes de ma vie chrétienne qui ont suivi ma conversion. Soudain il regarda sa montre et me dit : « Excusez-moi, il faut vraiment que j’y aille ». Cela faisait presque trois quarts d’heure que nous partagions l’évangile. Et des rencontres de ce genre, il y en a eu bon nombre.


La fête au ciel et sur la terre !
Ambiance de fête à la Place de la Bourse et à la Place de la Gare : à l’écoute du groupe de louange, certains passants avaient les larmes aux yeux, quelque chose les avait touchés.
Et il y avait aussi la fête dans le ciel… Une jeune femme a témoigné à une dame dont le visage lui semblait connu. La dame revint le lendemain et poursuivit la discussion avec la même personne. À la fin, elle décida de recevoir le Christ dans sa vie. En prolongeant la discussion, les deux femmes qui avaient le sentiment de s’être déjà rencontrées par le passé, finirent par se rappeler des circonstances. En effet, la dame avait un jour demandé de l’aide pour porter ses courses jusqu’à son appartement, et cette jeune chrétienne lui avait porté ses paquets. Elle avait au fond d’elle-même envie de témoigner, mais n’avait pas osé et s’en était voulue. Il ne lui restait plus qu’à prier… Et le Seigneur avait fait le reste. Et que dire de cette famille de trois personnes qui est venue le premier jour, qui est revenue le lendemain et qui est venue à une soirée, — chaque soir il y avait, comme le soulignaient les DNA, une évangélisation plus classique : musique, prières, témoignages et prédication et là tous se sont avancés pour recevoir Jésus dans leur vie. Et des témoignages, je pourrais vous en raconter encore car durant les repas de midi près de 35 personnes ont donné leur vie au Christ et autant en soirées, même si pour certaines d’entre elles c’était un retour à Christ. Et quelle surprise pour les pasteurs le dimanche matin au culte : il y avait une soixantaine de personnes nouvelles dans les différentes églises participantes. Tous ceux qui s’étaient engagés comprirent qu’ils venaient de vivre un événement exceptionnel, qui a de loin dépassé toute espérance. Mais n’est-il pas écrit que la moisson est grande. Gloire à Dieu !


Jumelage
C’était également une manière de fêter entre chrétiens le jumelage entre la ville de Strasbourg et Leicester. Une trentaine de frères et sœurs en Christ s’étaient déplacés d’Angleterre pour la circonstance, pour soutenir les Strasbourgeois dans cette entreprise.
Et c’était aussi la fête pour ceux qui ne mangent pas toujours à leur faim, une fête largement soutenue par les autorités de la ville de Strasbourg.
En Christ, Pierre Pfeiffer