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L’amour plus fort que la séparation

Témoignage


«Je n’ai pas peur de la mort»

Mazariegos Albert Francisco

Lance Caporal du corps des Marines des Etats-Unis

1947-1967


Voici le témoignage émouvant d’un homme tombé au Vietnam non sans avoir confessé sa foi naissante au Dieu vivant et crié son espérance au cœur de l’enfer du champ de bataille : «je n’ai pas peur de mourir». Francisco est un des quatre enfants dont Mme Hildegard Rougemont (80 ans), membre de l’église de Gennevilliers, a dû se séparer aux lendemains de la seconde guerre mondiale aux Etats-Unis. 51 ans durant, elle était restée sans nouvelles de ses enfants. 51 ans après, elle accueillait à son domicile de Gennevilliers  trois d’entre eux entourés de leurs conjoints. Vous imaginez son émotion et sa joie : sa reconnaissance va tout à Dieu qui a répondu à sa prière secrète et permis ces retrouvailles. Son émotion n’a pas faibli quand elle a pris connaissance du témoignage de Francisco mort au Vietnam. La vôtre ne faiblira pas non plus !

Frank a écrit ceci au Vietnam:

«Regarde, Seigneur, je ne t’ai jamais parlé,

Mais maintenant, je veux te dire, «Comment vas-tu ?»

Vois-tu, ô Dieu, ils m'avaient dit que tu n'existais pas

Et comme un fou, je croyais tout cela...

Hier soir, depuis un trou d'obus, j'ai vu ton ciel.

J'ai pensé tout de suite qu'ils m'avaient dit un mensonge.

Si j'avais pris le temps de voir les choses que tu as faites,
J'aurais su qu'ils n'appelaient pas un chat un chat ;

Je me demande, ô Dieu, si tu peux me serrer la main ;

d'une certaine manière, je pense que tu comprendras.

C'est drôle, j'ai dû venir à cet endroit infernal pour te voir en face.

Eh bien, je suppose qu'il n’y a pas beaucoup plus à dire,

Mais je suis content, ô mon Dieu, de t’avoir rencontré aujourd'hui.

Je suppose que ma dernière heure est pour bientôt,
Mais je n'ai pas peur, car je sais que tu es à proximité.

C’est le moment ! Eh bien, ô Dieu, je vais devoir aller ;
Je t’aime beaucoup, je veux que tu le saches.

Regarde maintenant - ce sera un terrible combat.
Qui sait, il est possible que je regagne ta demeure ce soir,

Bien que je ne me sois pas montré ton ami auparavant,
Je me demande, ô mon Dieu, si tu vas m’attendre à la porte?

Regarde, je pleure, moi - et verse des larmes ;
J’aurais aimé te connaître durant ces nombreuses années !

Eh bien, je dois y aller maintenant, ô Dieu, Good-bye
Strange* - depuis que je t'ai rencontré, je n'ai pas peur de mourir.

Frank Albert Mazariegos


Une balle de sniper a atteint sa cible le 27 juin 1967. La porte est ouverte.

*Salut l’étranger !

Tiré du net 

Photo  © Mary Quinnel - Les enfants de Mme H. Rougemont réunis pour la première fois depuis 51 ans, les retrouvailles sont vécues comme un exaucement à la prière !