Courrier des lecteurs

Actu « Attentat et tuerie en Norvège »


Anne-Marie Beneix

Notre part de responsabilité

J’ai sous les yeux votre article, c’est en tant qu’enfant de Dieu que je vous réponds. De quoi sommes-nous responsables réellement ? Je vais vous parler à titre personnel et individuel.

Chacun a reçu la vie et son existence est la réponse qu’il donne. Réponse a donné le mot responsable. Dieu nous donne la liberté et grâce à cette liberté, il nous est donné la force, l’intelligence et le courage de choisir le chemin le plus conforme à ce que nous savons être justes.

Une histoire de conscience personnelle

Non, je ne me sens pas responsable de l’évolution de notre société occidentale, elle peut aller où elle veut. Par contre je suis responsable d’agir selon ma conscience. ...

La valeur de la croix

Tout le reste est billevesée. Oui, les médias développent la pensée (si c’est une pensée ?) de la croissance, de l’accaparement des richesses, de la consommation. Oui, les philosophes, les psy, les intellectuels développent la pensée qu’il est impossible d’être libre. Pourtant, Jésus est mort pour nous. Ce cadeau est tout simplement nié. La liberté n’intéresse pas. Pour moi, c’est là où est le scandale. De ne pas s’intéresser au cadeau que Dieu nous fait en Jésus. J’ai mis très longtemps à accepter ce sacrifice de la croix. Je lui disais que je n’avais rien demandé, que j’étais capable d’assumer mes actes. Je ne veux pas vous raconter ma vie, mais je crois que c’est dans la contradiction apparente de la foi que se noue la relation avec Dieu. Personne ne peut faire le travail d’approfondissement de la foi, si ce n’est pas nous-même.

Le phrase : « Donne-nous le courage de faire ce que nous savons être juste, et de nous en remettre à toi pour ce que nous ne pouvons pas changer » est juste.

Nature de l’engagement libre et responsable

La seule façon d’agir aux yeux de Dieu, c’est par la liberté. Quand il m’a fait comprendre ça, j’ai été en colère, parce que je ne savais pas ce que signifiait le mot liberté. Puis j’ai cherché et j’ai trouvé. « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Les mots « pouvoir faire » me laissaient la capacité d’agir, mais j’ai immédiatement compris qu’il fallait laisser à autrui la pleine liberté de décision. Donc, ne rien cacher à autrui.

Je me sens pleinement solidaire de la société dans laquelle je vis. Tellement solidaire que je vous envoie une lettre écrite samedi matin. Ce n’est pas un modèle, c’est simplement pour vous faire comprendre qu’en tant qu’enfant de Dieu il nous est loisible de mettre notre sécurité (confort, tranquillité, liberté) au service « de ce que nous croyons juste ».

Du constat lucide à la prière fervente

... Mon vœu est que Dieu mette un terme à l’arrogance politique. Que tout ce qui est de l’ordre de la stratégie, du pouvoir s’effondre et que l’argent disparaisse. Je crois que l’argent a pris les humains en otage, mais là je ne sais rien. Ma prière est de demander à Dieu de m’utiliser comme il le veut. Elle s’arrête là. Par contre je ne cesse de demander aux élus de mettre en place une économie digne de ce nom. Déjà Jean Rostand demandait dans les années cinquante une autre économie : « J’ignore quel sera le système d’économie le plus apte à assurer l’équitable distribution des biens matériels et spirituels ; mais je suis à peu près sûr que l’époque ne peut plus être lointaine où l’on s’étonnera que durant tant de siècles, tant de choses aient pu rester le privilège de si peu de gens, et que la société ait pu se partager en groupes si inégalement traités qu’on y différait, par le quotient intellectuel, par la résistance aux maladies, par le taux de criminalité ». Je croyais que l’Union européenne était créée pour ça !

Je vous souhaite une excellente année 2012. Vous pouvez compter sur le Seigneur, il est fidèle et c’est sa fidélité qui nous garde…

Anne-Marie Beneix, via le net