Du vécu

Témoignage de reconnaissance

Évelyne Otge, pasteure


Dans ce billet, Évelyne Otge rend hommage à deux sœurs qui, en toute discrétion, ont su faciliter les rencontres et les échanges !

De retour de Lasalle, où nous avons accompagné Yvonne Peladan pour la dernière fois, je me remémore les témoignages entendus : le message de Christophe, l’hommage de la Résistance, le souvenir des heures de veillées et d’accueils différents dans le cadre de l'Église et en dehors de celle-ci, en un mot : le rappel de cette grande et ancienne famille cévenole ...Mes « cousinets » par alliance.
Et en plus de tous ces témoignages, je me souviens d’autre chose, moi…

Lorsque - quelque temps après le départ du pasteur Escharavil -, je me suis occupée de l’église de Lasalle, je quittais Nîmes un week-end par mois, pour visites, et cultes. Le pasteur Gorin m’avait donné une liste des membres et amis de « la Chapelle ». Et souvent, Yvonne partageait avec moi le repas du dimanche à midi, parce qu’ensuite, c’est elle qui me dirigeait. Et lorsque j’arguais que tel ou tel nom n’était pas sur ma liste, elle rétorquait : «Je sais, mais ils sont sur notre route. On passe devant leur maison, alors… »

Ou s’il fallait faire un long chemin à travers la montagne, elle affirmait : « Je sais que tu aimes les Cévennes, alors, c’est l’occasion de visiter cette vieille personne qui venait avant »…ou, « ils ont bien connu tes beaux-parents… », « ils ne vont plus nulle part… », « j’ai annoncé ta visite ».

Et j’avoue que toujours, le premier moment de reconnaissance passé, café ou sirop se prolongeaient par un temps de lecture biblique et souvent de prière toujours accueilli avec le respect habituel, parce que lancé par Yvonne : « Avant de vous laisser, Évelyne va nous lire ».

Et cela m’a alors rappelé un autre souvenir, cette fois à Caveirac, des années auparavant… Dans ce village et les environs, c'est Simone qui m’a entraînée chez les uns et les autres. Ma liste de membres n’était pas grande, mais elle, elle connaissait tout le monde, et savait que « cette famille ne va plus nulle part, mais la grand-mère sera si contente». ... «J’avais visité à la Maison de Santé le père ou l’oncle d’une autre…» ; ou « j’avais présidé à l’enterrement d’un parent » ... Là aussi, pour Simone, toutes les raisons étaient bonnes. D’autres ont déballé les photos de leur jeunesse qu'elles gardaient précieusement. À tel point qu’une dame avait proposé de rassembler ces photos, pour faire une sorte d’exposition et renouer dans la Chapelle…

Merci, Simone, pour votre amour pour votre village et ses habitants. Merci, Yvonne, pour ces longues marches
dans nos Cévennes, qui avaient toutes une raison ! Merci pour votre présence discrète à mes côtés.

Entraide féminine ? Pour le Christ ? Désir de répandre “encore” l'Évangile du salut ? Amour pour son Église, même petite ? Amour pour les voisins ?
Oui, tout cela et encore davantage.