La vie de nos églises

Anduze, d’hier à aujourd’hui

Son historique

Ruben Otge (pasteur à Anduze de 1953 à 1974)


Anduze, d’hier à aujourd’hui

Jean-Claude Boisset

ENroute fait découvrir à ses lecteurs la vie de l’église d’Anduze. Retour sur son historique et son vécu actuel.

En 2008, l’église méthodiste d’Anduze compte 58 membres et de nombreux amis. Son rayonnement s’exerce sur environ 20 enfants qui fréquentent les écoles bibliques du mercredi et dimanche. Comme toute autre communauté, sa vie se règle sur un certain nombre de rendez-vous réguliers, cultes, études bibliques et réunions de prière, groupes de dames.

Pendant l’année, deux veillées sont programmées dans des familles. De temps en temps, à l’issue du culte, a lieu une agape fraternelle, notamment le premier dimanche de janvier, qui remplace la longue veille d’autrefois.

Dans le cadre de l’Alliance Évangélique, l’église se réunit avec d’autres églises protestantes d’Anduze et des environs, au moment de la Semaine de Prière, pour un culte en commun, ainsi que pendant la Semaine Sainte, et lors de la Convention Chrétienne des Cévennes au mois d’octobre. En novembre, elle reçoit, au cours d’un dimanche une autre église de l’Union à tour de rôle pour un repas fraternel. Enfin, il faut ajouter que notre église abrite dans ses murs, depuis 1991, la Librairie Certitude, dans laquelle sont impliqués plusieurs membres de l’église et d’autres églises sœurs, pour son fonctionnement.

Si au cours d’un voyage ou de vos prochaines vacances, vous passiez par Anduze, sachez que l’église méthodiste d’Anduze, « la Chapelle », comme on dit par chez nous, serait très heureuse de vous accueillir au cours d’un culte ou d’une de ses activités de semaine. Enfin l’église méthodiste d’Anduze tient à remercier chaleureusement l’Union (UEEMF) pour la collecte qu’elle a reçue l’année dernière du Fonds de construction, et qui a été une aide précieuse pour les travaux de ravalement de la Chapelle et d’une partie du presbytère.

L’église méthodiste d’Anduze salue très fraternellement toutes les autres églises de l’Union au nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et en particulier tous les lecteurs de notre mensuel « ENroute ».


Son historique

Ruben Otge (pasteur à Anduze de 1953 à 1974)


C’est vers 1827 que le méthodisme atteignit la ville d’Anduze et ses environs. Charles Cook, dont le nom fait autorité, effectua, accompagné de son épouse, une tournée d’évangé-lisation dans les Cévennes. Jean-Louis Rostand, James Hocart, Henri de Jersey, Philippe Neel, passèrent successivement à Anduze, procédant eux aussi à des voyages que l’on pourrait appeler « voyages missionnaires ».

Anduze est décrit, de 1834 à 1844, comme étant « un vrai désert spirituel. La mort y régnait ». L’opposition devint souvent persécution avec une violence que nous pouvons difficilement imaginer aujourd’hui.

C’est en 1854, à une réunion d’Alliance Évangélique, que le Commissaire de Police en écharpe fit évacuer la salle de culte, et interdire les réunions qui s’y tenaient. Les Autorités Impériales, excitées par des hommes qui voyaient avec dépit la prospérité de l’église méthodiste, lancèrent un arrêt d’interdiction contre les réunions à Anduze, à Tornac et dans d’autres localités.

Ne pouvant se retrouver publiquement, les Méthodistes se réunirent de maison en maison, par groupes de moins de vingt personnes. Cette persécution, si elle découragea plusieurs personnes mal affermies, fut au contraire, à d’autres égards, en bénédiction à l’église en y développant l’amour fraternel et l’activité 

laïque. Dieu ne tarda pas à sauver de nombreuses âmes et à susciter un peuple vaillant pour le servir à Anduze et dans les environs. L’église méthodiste d’Anduze comptait, en 1857, seize à dix-huit lieux de culte. Deux cents enfants bénéficiaient de son témoignage.

En 1864, le terrain pour l’emplacement de la chapelle actuelle fut acquis. Le dimanche 6 août eut lieu l’inauguration. Dès l’ouverture de la chapelle, le nombre des auditeurs a augmenté. Il s’est élevé assez souvent, dans les jours ordinaires, jusqu’au chiffre de quatre cents personnes. Ainsi s’exprimaient les Actes du Synode de 1866.

En 1939, lors du redoutable courant unificateur, notre église s’est montrée digne d’une église cévenole. Elle a tenu ferme, et par 60 voix contre, et 1 voix pour, elle a rejeté le projet de fusion. Elle a prouvé ainsi que l’héritage de nos pères (1R 21), ne devait être cédé à aucun prix ; Notre héritage spirituel est de proclamer que Dieu aime tous les hommes, que tous les hommes sont perdus (Rm 3,19) et que tous sont appelés par Dieu à croire en Jésus-Christ, seul médiateur entre Dieu et les hommes (1Tm 2.5), qui s’est donné Lui-même en rançon pour tous ; Notre héritage est aussi de connaître individuellement une vie pure, sainte, entièrement consacrée à Dieu selon Sa Volonté. Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification (1Th 4.3). Un bon arbre porte de bons fruits, dit Jésus.

Extraits d’une brochure publiée à l’occasion du centenaire de l’église célébré en 1965