ClinDieu

ClinDieu de Doreen Majaya (1)

pasteure, épouse et mère de famille à Birmingham

Parcours spirituel d’une femme jamaïquaine qui découvre Dieu progressivement à la suite de son grand frère.


Née en Jamaïque où je vécus jusqu’à l’âge de 2 ans avant que nous n’émigrions en Angleterre, je suis issue d’une famille nombreuse. À l’âge de 13 ans, j’étais très introvertie et savais à peine lire : on me diagnostiquerait certainement une forme de dyslexie aujourd’hui.

Conversion précoce

C’est grâce à mon frère de 10 ans mon aîné que je me convertis. En effet, le Seigneur lui avait parlé de manière très forte alors qu’il travaillait comme chanteur dans une boîte de nuit (cela ne se passe pas toujours ainsi, mais c’est déjà arrivé, à un certain Saul de Tarse par exemple !). Ce soir-là, il eut la conviction intérieure que c’était la dernière soirée qu’il passerait là, que Dieu avait autre chose en réserve pour lui ; il ne mit effectivement plus les pieds dans ce lieu. Il rejoignit « l’Église de Dieu de la Prophétie » et se mit à chanter des chants chrétiens, à la maison également, ce qui se révéla un grand bouleversement pour nous tous. Un jour que nous nous moquions de lui, il se tourna tout à coup vers moi en me regardant droit dans les yeux et m’enjoignant : « Toi, Doreen, ne me fais pas ça ». J’étais fâchée. Pourquoi me disait-il cela à moi plutôt qu’à mes autres frères et sœurs ? Mais cela m’alla au cœur comme si le Seigneur Lui-même m’avait adressé ces mots.

Découverte de l’église

Je l’accompagnai donc à son église, et commençai à ressentir une grande soif pour l’Évangile. Mes parents ne voyaient cependant pas cela d’un bon œil et lorsque ma mère annonçait à mon père que je m’étais rendue au culte malgré leur interdiction, il me réveillait à son retour au milieu de la nuit pour me gifler.

Croissance

Mais cela n’éteignait pas ce feu en moi. Tout un monde s’ouvrait devant moi, un monde dans lequel je comptais, où je me sentais aimée… Un univers incroyable.  Oui, il me fallait absolument apprendre à lire pour pouvoir me plonger moi-même dans les Écritures ! Un déclic se produisit : je me mis à écouter en classe, à m’appliquer… Et je fis effectivement de tels progrès que les professeurs se félicitaient en déduisant que leur enseignement n’était finalement pas si mauvais.  Mais moi, je leur répondais que c’était grâce au Seigneur que je progressais ainsi.

Histoire de choix

Je me souviens d’un dimanche où un grand dilemme s’imposa à moi : devant la maison étaient parquées 2 voitures, celle de mon frère qui se rendait à l’église et celle de mon père qui emmenait toute sa petite famille en balade… J’aimais bien ces sorties dominicales.  Ne sachant que faire, j’avais dit mon désarroi à mon frère : « C’est à toi de choisir », m’avait-il répondu.  Mon désir de grandir dans la foi était tel que je me vis traverser la cour et m’engouffrer dans celle de mon frère.  Mon père en fut très blessé, nous étions si proches.  Mais pour moi, ce fut un moment décisif.

Je souhaitais me faire baptiser… mais mes parents, quoique baptistes, s’y opposaient. Finalement, ils donnèrent malgré tout leur accord.  J’avais alors 17 ans.

Le temps des études

Et voilà que la jeune fille que j’étais devenue, non seulement, savait lire mais progressait très bien dans les branches commerciales.  Un jour, l’une de mes professeurs qui me voyait embrasser une carrière d’enseignante prit rendez-vous avec ma mère pour lui proposer de m’inscrire à l’université.  Moi qui avais tellement peiné à apprendre à lire!  Dans ma famille, personne n’avait fait d’études, mais, chose incroyable, après un moment de silence, ma mère acquiesça.  Et tout aussi impensable, les portes de l’école s’ouvrirent alors que d’autres candidates bien meilleures que moi étaient refusées !

Le temps des amitiés

C’était la première fois que je quittais la maison, et le cœur un peu serré, je demandai à Dieu de m’envoyer une amie chrétienne.  Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’une fille rencontrée sur le campus se présenta : « Salut, je m’appelle Claudette, je suis chrétienne ». J’étais pleine de reconnaissance.