Méditation

MESSAGE RECU

Communiquer est un art difficile. Nous ne sommes jamais sûrs de dire les bonnes choses au bon moment, de manière à rejoindre notre interlocuteur dans ses préoccupations. On peut parler pour ne rien dire ou entendre sans écouter. Et ceci quel que soit le mode de communication choisi. Nous nous sentons aussi démunis face aux problèmes du monde et de notre prochain : qui sommes-nous pour dire une parole sage et intelligente ? 
Les contre-exemples ne manquent pas : nous sommes quotidiennement matraqués par des messages publicitaires ou idéologiques visant à nous imposer nos choix de vie ou de pensée, nous sommes manipulés par une information truquée et trompeuse visant à nous présenter le monde et la société tels que certains les désirent (la guerre en Irak n'en est que l'exemple le plus récent), nous butons devant l'autoritarisme de ceux qui nous commandent (c'est vrai aussi au sein de nos propres familles).
Des aspects essentiels qui nous tiennent à coeur
Et pourtant, il y a dans nos vies des aspects essentiels qui nous tiennent à coeur, nous motivent et font notre bonheur, dont nous aimerions pouvoir rayonner pour que d'autres les partagent et en profitent avec nous en toute liberté et authenticité: il s'agit par exemple de l'amour et la présence de Dieu dans nos vies. 
Ce n'est pas nouveau !
Cette difficulté n'est pas nouvelle. Déjà dans les tout premiers temps du christianisme, encore du vivant des disciples de Jésus, s'est posé le problème de transmettre le message de l'Évangile d'une manière pertinente et adéquate. L'écueil était double : les disciples allaient-ils oser? Leurs interlocuteurs les écouteraient-ils?
Les disciples de Jésus n'ont rien pu faire face au complot fomenté contre leur Maître, ils n'ont pu lutter contre l'opportunisme politique des uns («il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple») et la mauvaise foi des autres («quelques-uns se levèrent pour donner un faux témoignage contre lui»). Après la mort de leur Seigneur, ils sont restés comme anéantis. Et même après avoir reçu l'extraordinaire nouvelle de la résurrection de Jésus (pensez: la mort est bafouée, vaincue, c'est la vie qui l'emporte, pour toujours !), ils se cachent : ils ont peur, peur de tout: des autres, d'eux-mêmes, du message dont ils sont porteurs. Nous sommes au stade zéro de la communication.
Dieu nous apporte son aide
Alors Dieu va les aider, il va faire en sorte que son message soit annoncé, qu'il rejoigne les hommes et les femmes auxquels il est destiné. Pour cela Dieu va se servir de ses porte-parole humains, il ne va rien chercher d'extraordinaire. Mais un certain jour de Pentecôte, il va leur donner sa force, celle du Saint-Esprit.

Celle-ci va leur permettre de sortir d'eux-mêmes et de la maison où ils se terraient, pour aller s'adresser à tout homme, toute femme: désormais tous les entendent annoncer dans leur langue les merveilles de Dieu. L'Esprit est celui qui permet de s'adresser à chacun dans son originalité, de le rejoindre là où il se trouve. Ce n'est pas un message passe-partout mais une réalité qui nous touche personnellement. 
Par ailleurs il s'agit d'annoncer les merveilles de Dieu, tout ce que celui-ci, dans l'histoire du peuple d'Israël et par-dessus tout en Jésus, a fait de bon pour les hommes qu'il aime comme ses enfants. Il ne s'agit ni de dominer, ni de manipuler, mais de se laisser rejoindre par la Bonne Nouvelle de l'Évangile.
L'événement de la Pentecôte a secoué ceux qui en furent les témoins, il ne les a pas immédiatement convaincus : «ils étaient tous déconcertés et dans leur perplexité ils se disaient les uns aux autres: "Qu'est-ce que cela veut dire?"» D'autres s'esclaffaient : «ils sont pleins de vin doux.» 
Le message rencontre des résistances Il faudra le discours de Pierre pour que certains (pas tous, malheureusement) soient touchés au plus profond de leur coeur et se convertissent. 
Une communication réussie 
Ce jour-là fut celui du miracle d'une communication réussie: trois mille personnes environ reçurent le message de l'Évangile et en firent le moteur de leur vie.
Ce miracle se reproduit chaque jour lorsque des êtres humains apprennent à s'écouter, à rouvrir un dialogue rompu, à partager ce qui fait l'essence de leur vie et leur foi. A ce propos, saviez-vous que «S'écouter pour se comprendre» est le thème qui a été choisi cette année en Suisse pour la campagne annuelle de Pain pour le prochain & Action de carême (oeuvres d'entraide, de mission et de développement)? Alors, que l'Esprit de Pentecôte souffle sur nos coeurs et nos esprits et fasse de nous les témoins authentiques et respectueux du Christ vivant.

Christine ROUX, Genève, pasteure