Nouvelles internationales

Le Monde est ma paroisse

Une note d'humour et d'amour d'abord
Nous vivons une époque vraiment épique. Le portable est à portée de toutes les mains. Il résonne et vibre à toute heure et en tous lieux, et même au cours d'un service religieux ... méthodiste. Comment réagit alors le prédicateur de service? Avec agacement ou humour ? Interrompu dans son élan par la sonnerie d'un portable, le pasteur de l'" African Methodist Episcopal Church " d'Irvine, Californie, nous rapporte le Los Angeles Times, a fait le choix de l'humour et de l'amour. Du tac au tac, il interpelle le porteur du portable en ces termes: Si c'est Jésus qui appelle, dites-lui que son père est déjà sur la ligne principale". La communauté, de son côté, a répondu à cette interpellation spontanée à sa manière, en entonnant un hymne de louange.
Mise en cause des riches et du mauvais usage de la richesse
A l'heure de la globalisation et des délocalisations à la chaîne, l'évêque méthodiste émérite Aldo ETCHEGOYEN pose un regard caustique sur la pauvreté et la richesse, telles qu'elles se présentent aujourd'hui. Voici des extraits de son texte à méditer en ces temps où on nous rabat les oreilles de mondialisation
"Ne serait-il pas temps de commencer à parler du "problème" de la richesse et des riches? Ne sont-ils pas eux par hasard à l'origine de la pauvreté avec leurs décisions économiques, globales ou nationales Ne sont-ils pas ceux qui très souvent, avec leurs stratégies et pressions, définissent et conditionnent les décisions politiques qui aggravent la pauvreté?
Malheureusement nous avons perdu la capacité de l'étonnement indigné et nous assistons au triste spectacle de riches qui jouent avec les millions obtenus parce qu'ils ont spéculé ou se sont emparés d'un domaine sportif, musical ou cinématographique. Que dire de ces puissantes corporations, ces "groupes qui "mangent littéralement les petites et moyennes entreprises, détruisant des années de travail honnête faites d'efforts et de constance?
Il y a une vingtaine de siècles, un maître juif de Nazareth de Galilée avait déjà dit : "Malheur à vous les riches!" Remettons les choses à leur place, c'est le "problème de la richesse qui a créé ce que nous appelons injustement le "problème de la pauvreté , alors qu'en réalité, nous devrions dire et crier l'injustice et la douleur que les pauvres souffrent.
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Mise en cause de la peine capitale
Le pasteur méthodiste Joseph LOWERY (États-Unis) a marqué son opposition sans équivoque à la peine capitale. "Nous ne pouvons pas défendre la vie en détruisant la vie", a-t-il déclaré au cours d'un forum public. "Nous avons besoin d'une pause dans cette atroce barbarie ", a-t-il affirmé. Le lieu, la race, l'absence d'équité et l'iniquité sont trop souvent à ses yeux les facteurs qui déterminent la sentence: 8 personnes sur 10 exécutées dans le sud sont membres de groupes minoritaires. En Georgie, où vit LOWERY, les Afro-Américains représentent 15 % de la population et 50 % de ceux qui peuplent les couloirs de la mort dans les prisons de l'état. Les pauvres sont "vigoureusement poursuivis et pauvrement défendus ", a dit LOWERY. "La peine capitale est pour les gens qui n'ont pas de capital ", a-t-il souligné. "Quelle ironie que le Bible Belt (la région de la Bible) soit aussi le Killing Belt (la région où l'on tue) ", a-t-il ajouté. "Nous avons perdu le sens du respect de la vieLa communauté religieuse est placée devant le défi de restaurer le respect pour la vie () Vous ne protégez pas la société en faisant de nous tous des tueurs ", ce qui arrive exactement lors d'exécutions capitales, a-t-il encore observé. Les chrétiens ont mieux à faire qu'à aiguiser l'appétit de vengeance. Aussi est-il temps d'en venir à une "révolution morale" sur la question.
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Jean-Philippe WAECHTER



Voyage au Cambodge

Dimanche 26 août, dans l'Église à Bieth So, province de Kampong Speu, notre délégation suisse (Kean UNG, pasteur; Andreas STÄMPFLI, secrétaire de la mission; Patrick STREIFF, pasteur) arrive vers 9h du matin. Dans ce petit village, quelques personnes ont commencé à annoncer l'Évangile il y a un peu plus d'un an. L'année dernière, le culte avait lieu sous un arbre. Cette année, la petite maison existante a été agrandie pour servir comme chapelle. Une quarantaine de personnes y trouvent place et presque autant sont présentes. Un petit groupe d'enfants se réunit dans une annexe. Nous nous réjouissons de voir que la communauté peut célébrer le culte sous un toit ­ chose importante par ces temps pluvieux d'automne où d'autres parties du pays sont déjà sévèrement inondées. Mais d'autres surprises nous attendent. Lors des annonces, le prédicateur laïc responsable de cette communauté nous informe qu'une nouvelle station d'évangélisation a été ouverte récemment par quelques membres. Après la prédication vient un moment de témoignage. Un jeune homme se lève et dit qu'il veut chanter un cantique parce qu'il veut donner sa vie à Christ aujourd'hui. Il raconte qu'il a été tiraillé pendant quatre ans et n'osait pas faire ce pas, qu'il a depuis longtemps fait l'expérience de l'amour que Dieu a pour lui et qu'aujourd'hui il aimerait vraiment consacrer sa vie à Christ. Il nous demande de prier pour lui ce que nous faisons avec grande joie. 
La mission des Églises méthodistes au Cambodge avance. Dans un rapport reçu lors d'une réunion de toutes les oeuvres méthodistes qui travaillent au Cambodge (il s'agit des branches méthodistes suivantes : de Corée, de Singapour, des États-Unis, de Suisse et de France, ainsi que de la fédération mondiale des Églises méthodistes chinoises), les missionnaires nous parlent d'environ 140 communautés méthodistes et de quelques dizaines d'endroits d'évangélisation.

Presque tous les responsables de paroisse sont des laïcs avec peu ou pas de formation. Celle-ci est donc primordiale pour le futur développement de l'Église. Des progrès importants ont été accomplis dans ce domaine. En août 2000, une école biblique a été ouverte et offre un programme de trois ans. Vingt étudiants ont déjà terminé la première année et vingt-cinq nouveaux entreront en octobre. Pour ceux et celles des responsables de paroisse qui ne peuvent pas aller à l'école biblique, un nouveau cours pour prédicateurs laïcs a été créé et la première session a lieu en août avec environ septante personnes à Phnom Penh et trente à Battambang, au nord du pays. Ce nouveau cours comprendra une année introductive et trois années consécutives de formation. Parmi les enseignants, deux viennent de notre conférence annuelle: M. PEOU Chhom, de la communauté cambodgienne de Paris, et pasteur UNG Kean de la Suisse. Nous sommes heureux de pouvoir contribuer ainsi à la formation théologique et offrir deux natifs du pays qui peuvent directement enseigner en khmer. 
D'autres progrès sont à signaler : les différentes branches du méthodisme présentes dans le pays commencent à parler de s'unir pour les premières ordinations; un recueil de cantiques qui inclut quelques liturgies sortira des presses ces prochaines semaines ; des oeuvres sociales et éducatives sont créées; de premières expériences ont été faites avec des micro crédits; des projets de développement durable sont à l'étude. En même temps les besoins sont immenses: des communautés attendent des dons de l'étranger pour pouvoir acheter un terrain et y construire une Église; des écoles d'alphabétisation sont créées mais manquent de bâtiment et de mobilier ; le surintendant de ces Églises aurait besoin d'un comptable pour être déchargé dans ses multiples tâches; un crématoire pour les chrétiens serait nécessaire afin qu'ils ne doivent pas aller à la pagode bouddhiste à l'occasion d'un décès; l'école biblique a besoin d'enseignants supplémentaires; et nous pourrions encore continuer la liste. 
Nous pouvons contribuer à l'oeuvre au Cambodge par notre prière et nos dons. Nous vous assurons que dans les Églises soutenues par la mission franco-suisse, les méthodistes cambodgiens prient également pour nous.

Patrick STREIFF