Méditation

Donner jusqu'à ce que cela fasse du bien

Un matin de la Conférence Générale, lors du culte journalier, l'évêque Bruce P. BLAKE a prêché. Il a partagé combien il a été enrichi dans sa vie de foi par le témoignage d'autres chrétiens, particulièrement lorsqu'il a présidé la conférence missionnaire parmi les Améro-Indiens à Oklahoma. Un des leurs, un surintendant, venait de décéder. Avant le culte funéraire, l'évêque fut invité par la famille du défunt à venir au centre tribal des Poncas. Là, il fut témoin du partage de toutes sortes de biens qui avaient appartenus au défunt selon les besoins des familles venues, la famille du défunt étant la donatrice. En général, nous sommes plutôt habitués à ce que l'assemblée fasse un geste en faveur de ceux qui sont dans le deuil. Une année plus tard, l'évêque était à nouveau invité par la même famille à venir au centre tribal pour la fin de la période de deuil. Et la même chose se répéta. La famille du défunt donna des biens, dont la valeur s'élevait à plusieurs milliers de dollars, à ceux qui en avaient besoin. L'évêque était à nouveau étonné. Il a demandé à un membre de la famille de lui expliquer la raison de leur attitude. La jeune femme Ponca a souri et lui a dit : « Nous sommes convaincus qu'on peut mieux accepter la mort en donnant qu'en recevant. » L'évêque se souvint alors de la parole de Jésus rapportée en Actes 20.5: «Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir».

L'évêque BLAKE a rappelé combien ce message est différent de ce qui est souvent prêché : « qu'il faut donner jusqu'à ce que cela fasse mal » (une tournure bien connue en anglais : « Give until it hurts »). Par contre, il est beaucoup plus biblique de se tenir à cette tradition améro-indienne de donner jusqu'à ce que cela fasse du bien (littéralement « jusqu'à ce qu'on guérisse », en anglais : « Give until it heals »). L'évêque a rappelé qu'il faut se souvenir du lien intime entre la grâce et le don. Au coeur de l'Évangile se trouve l'expérience du pardon, un don que Dieu nous fait. Et l'évêque a raconté une rencontre avec un responsable laïc dans l'Église méthodiste en Angola. L'évêque BLAKE avait essayé de lui expliquer pourquoi il fallait lutter aux États-Unis en faveur des dons pour l'Église et comment les Américains expliquaient le principe de la dîme. L'Angolais n'avait jamais entendu parler de la dîme. L'évêque lui a demandé sa conception des dons matériels. L'Angolais a répondu : «Tout ce que j'ai appartient à Dieu. Je décide de combien j'ai besoin et je donne le reste à l'Église». Ce reste, en fait, s'élève souvent à la moitié! «Pourquoi?», demanda l'évêque et l'Angolais répondit: «Parce que Dieu m'a pardonné».
Pour l'évêque BLAKE il est évident que les méthodistes américains n'ont pas de problèmes d'argent. Mais ils ont un problème de foi. Seule l'expérience du pardon reçu de Dieu libère le chrétien et lui permet de devenir (et de rester) un donneur joyeux. Et ce que l'évêque BLAKE nous a rappelé ce matin de la Conférence Générale est vrai, non seulement pour les Américains, mais également pour nous ! La grâce reçue doit rester le fondement et le moteur de nos actes.
(rapporté par Patrick STREIFF, délégué à la conférence générale)