CA 2011 (1)

Extraits du rapport des surintendants CA 2008 (1)


L’hospitalité radicale

Voici les principales thèses avancées par l’évêque Robert Schnaze dans son livre sur l’Église*. Les églises qui portent du fruit

  • Offrent une hospitalité radicale,
  • Célèbrent les cultes avec passion,
  • Font de la croissance de la foi un objectif essentiel,
  • Prennent des risques en termes de témoignage et de service,
  • Surprennent par une générosité extraordinaire.

Ces termes décrivent les éléments fondamentaux par lesquels Dieu utilise les églises pour conduire des hommes et des femmes à être des disciples. Les pasteurs ont réfléchi à l’ensemble de ces cinq pratiques. En s’exerçant (s’entraînant) sans relâche, en réfléchissant à ce sujet et en s’efforçant de s’améliorer, les églises parviendront à se rapprocher du but et à amener des personnes à devenir disciples de Jésus-Christ et à changer le monde. Dans ce numéro, nous aborderons l’hospitalité radicale dans l’Église de Jésus-Christ.

Les églises qui portent du fruit offrent une hospitalité radicale

L’hospitalité chrétienne est l’une des caractéristiques centrales de notre Eglise et de nos paroisses. Elle consiste à prendre en considération, à saluer et à accueillir les étrangers qui viennent dans nos églises. Les étrangers ont le droit d’être des étrangers et ne doivent pas d’abord devenir tels que nous souhaiterions qu’ils soient ; ils sont acceptés comme ils sont, avec toute la beauté et toutes les difficultés qui font partie de leur personnalité. Peu de témoignages rendus à propos de nos églises sont aussi beaux que ceux des étrangers qui expliquent qu’ils ont pu venir tout simplement tels qu’ils étaient et qu’ils ont été accueillis ainsi. L’hospitalité chrétienne repose sur le fait que Jésus nous accepte lui aussi tels que nous sommes.

Hospitalité sans gêne

Mais il s’agit là d’une hospitalité chrétienne tout à fait normale. L’hospitalité radicale se fonde sur ce même principe, mais elle est orientée sur son application concrète. Il ne suffit plus d’attendre que des gens trouvent le chemin de nos églises, mais bien plutôt d’affirmer haut et fort à l’extérieur que chacune et chacun, quels que soient ses origines, sa race, son sexe, sa vision du monde, sa situation sociale, etc. est bienvenu chez nous. Et plus encore : il ne s’agit pas seulement de l’affirmer, mais de permettre à toutes et à tous de le vivre et de se rendre vraiment compte que nous les acceptons tels qu’ils sont et que nous n’attendons pas qu’ils sentent meilleurs ou donnent une offrande plus importante au bout du deuxième ou du troisième culte. Nous sommes des hôtes du sanctuaire du Christ et Jésus n’aurait aucune gêne à aller à la rencontre de prostituées, de marginaux et de personnes visiblement pécheresses. Cette hospitalité « sans gêne » se manifeste dans le fait qu’une église souffre lorsqu’elle ne reçoit aucun invité. Une église qui vit une hospitalité radicale investit tout son potentiel créatif, financier et personnel pour faire venir des personnes de l’extérieur dans la communauté. Impossible d’être hospitalier lorsqu’il n’y a pas d’invité ! Dans une église qui vit une hospitalité radicale, les invités s’émerveillent de cette hospitalité. Ils en parlent à leurs amis et c’est la meilleure publicité que l’on puisse faire pour attirer d’autres invités dans la paroisse.

Un ministère d’avenir

Ce n’est pas un hasard si l’hospitalité radicale est citée comme étant la première caractéristique d’une paroisse qui porte du fruit. Ce critère nous paraît en effet être typiquement méthodiste et constituer une caractéristique essentielle de l’Église Évangélique Méthodiste. Cette hospitalité fait défaut dans de nombreux modèles de paroisses, ou alors, elle est détournée de son but à des fins de croissance de la communauté ou d’évangélisation. Elle n’est donc pas ciblée sur l’invité, mais sur nous-mêmes. Pourtant, l’aspect particulier de l’hospitalité réside justement dans le fait que c’est l’invité qui est au centre de notre préoccupation. L’objectif pour nous en tant qu'Église et que paroisse consiste donc à être un bon hôte, une hôtesse attentionnée. Le côté radical ou sans gêne ne vise qu’à permettre à l’invité de se sentir à l’aise en tant que tel. Nous avons à cœur de préciser que l’absence de gêne ne signifie pas qu’il faille bombarder l’invité de versets bibliques ou de bons conseils. Par « radical » nous entendons qu’il ne suffit pas d’héberger les hôtes dans notre Eglise, mais qu’il faut aussi les inviter chez nous, à la maison ; les intégrer à nos petits groupes ; leur demander comment ils vont lorsqu’ils traversent des périodes difficiles ou leur envoyer un petit mot. Dans beaucoup d’églises, ces actions sont tout à fait naturelles, mais elles ne s’adressent souvent qu’à des membres et amis de longue date. L’hospitalité radicale n’exclut personne.

* « Five Practices of fruitful Congregations » par Robert Schnaze, évêque, Abingdon Press, 2007


Hospitalité radicale - extraits

L’accueil radical

Robert Schnaze

Le thème de l’hospitalité traverse les Écritures. Dans le Deutéronome, Dieu rappelle au peuple d’Israël la nécessité d’accueillir l’étranger, l’immigré, le sans-abri. Pourquoi ? « Car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte » (Dt 10.19)

Nous aussi, nous étions autrefois étrangers à la foi, nous résidions en dehors de la communauté, où nous trouvons maintenant pleins de ressources, du sens, de la grâce, de l’espérance, de l’amitié et du service. Nous appartenons au Corps du Christ à cause de l’hospitalité dont nous avons été bénéficiaires. Quelqu’un nous a invités, encouragés, reçus et aidés à nous sentir les bienvenus, un parent, un conjoint, un ami, un pasteur, ou même un étranger. Par l’amour de quelqu’un, nous avons été greffés sur le corps de Christ. Si nous ne nous étions pas sentis accueillis et pris en charge dans une certaine mesure, nous ne serions pas restés.

Jésus dit : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25.35). « Tout comme vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont membres de ma famille, vous l’avez fait pour moi » (Mt 25.40) Nous changerions nos comportements envers les étrangers si nous vivions en le croyant vraiment!

Extrait du 1er chapitre, p. 12-13, Robert Schnaze, Five Practices of fruitful Congregations