Cri du coeur

La solitude du célibataire

Isabelle Jones

Pensées en vrac d'une femme esseulée en veine de présence et de relations qui en disent long sur sa souffrance au quotidien et nous éveillent à la compassion.

Dur à vivre !
« Maman, papa, comme c’est dur d’être seule à 42 ans ! »
« Mais tu n’es pas seule, tu as tant d’amis »
« C’est vrai ! Tant d’amis, tant d’adresses, tant de numéros de téléphone… Et pourtant quand je rentre chez moi… C’est la solitude ».
Le plus dur c’est après de belles vacances au bord de mer, en bonne compagnie… Et quand je me retrouve dans mon appartement… C’est le vide, le calme, parfois il fait froid, le retour, c’est difficile.
Mal rongeur
Alors faut-il rester pour ne plus avoir besoin de revenir chez soi ? Mais aller où ? Inviter ? Cela coûte de l’argent, moi je suis seule à gérer mon budget.
L’argent ! Ce mal qui nous ronge… Et si l’on refaisait un monde sans or et sans fioriture ? Non ! C’est impossible, j’aime trop mon salon avec ses belles lampes… Le matériel. Oui, quand on vit seule depuis des années, on finit par se raccrocher à ce que l’on a de solide : le matériel !
Ah ! Mais je pourrais passer mon temps à faire du shopping… Seule ou avec une copine… Mais les copines travaillent, la plupart ont un mari et des enfants… Moi… Non !
Condition souhaitable ?
Suis-je différente d’une femme accomplie ? Faut-il un homme dans sa vie pour être femme ? Est-ce les enfants qui feraient de moi une femme ? Et cela est-il nécessaire ?
Peut-être l’apôtre Paul avait-il raison dans 1 Corinthiens 7 de dire que je suis plus heureuse seule ? Peut-on vraiment être heureuse seule ?
Besoin de présence
« Moi, j’ai la présence de Dieu, je lui parle chez moi, je ne me sens pas seule ! »
« Tu as bien de la chance, parce que moi j’ai l’impression de parler seule, j’ai besoin d’une présence humaine ».
« Achète un chien ! »
« Je n’aime pas l’odeur des animaux domestiques »
« Tu peux partir en vacances »
« Oui mais où aller, seule ? »
« Viendras-tu à Landersen cette année avec les personnes âgées ? »
« Non, je prends mes vacances en juillet »
Pas si simple la liberté de décider seule.
Marie m’a téléphoné, elle va se marier, quelle chance !
Les autres sont-ils supérieurs, parce qu’ils sont à deux ? Ont-ils quelque chose de plus ? Suis-je incapable d’aimer ? Suis-je trop égoïste ? Trop égocentrique ? Pourquoi pas moi ?
Ah ! La vie à deux, à trois… Que cela change-t-il ? Rien !
A vrai dire la vie heureuse c’est d’avoir la sagesse et l’intelligence. C’est Dieu qui l’a dit. Je peux lire ma Bible, prier, mais là encore parfois j’aurais besoin d’une personne avec qui partager. Avoir l’avis de l’autre, une voisine, un membre de la famille, une connaissance. Pourvu qu’il y ait quelqu’un là, maintenant.
Personne à prendre dans les bras à part une vieille dame éplorée ou ma mère.
Cela manque : l’affection, le contact d’un ou une amie à mes côtés… Alors je rêve… Au prince ou à la princesse… Celui ou celle qui pourra venir à mon aide…
Besoin criant de relations
En résumé si j’écris ces quelques lignes c’est pour souligner combien la vie est dure quand on a tout sauf de la compagnie. C’est si pénible le temps esseulée, bien sûr tranquille mais si vide de présence.
Certains verront ici un manque de foi, je devrais trouver la présence de Dieu, de Jésus, du Saint-Esprit. C’est lui le maître de mes décisions, je lui demande conseil et il me répond… Mais je reste seule.
Besoin de Dieu
La souffrance du vide, du manque d’un être humain à mes côtés est indescriptible. C’est peut-être celle du Christ lui-même sur la croix. Ma croix c’est de porter cet espace de vie inoccupée. Je sais, je dois me contenter de ce que j’ai, croire que le Seigneur a un plan de bonheur pour ses enfants. Alors l’espoir est là, l’espoir d’un jour plus beau, d’un avenir meilleur. Celui aussi de savoir que Dieu sait, qu’il m’aime, qu’il est là.