Lettre à Théophile

Du respect de Dieu - Pasteur Samuel Lauber

Excellent Théophile,
Je m’inquiète souvent quant à la réalité du respect de Dieu, du respect des humains et de la création. Je constate et dans ma vie et dans celle de tous ceux qui confessent avec moi le Christ Jésus Seigneur et Sauveur une certaine dissonance quant au respect de Dieu et du prochain. Bien souvent, il y a un décalage entre nos affirmations verbales et notre comportement dans la vie quotidienne. Nous aimons souligner et à juste raison notre obéissance à Dieu. Nous sommes heureux d’être unis au Père des cieux et de jouir du témoignage intérieur du Saint Esprit qui nous affirme ses enfants. Nous nous plaçons sous la main de Dieu, bien que cet acte de foi nous soit ici et là un rude exercice. Toutefois, nous avons de la peine à mener chaque jour la vie nouvelle en Christ qui nous est accordée.
Au bénéfice du renouvellement de notre entendement – de notre conception de vie grâce à Jésus Christ, nous cherchons donc à faire la volonté de Dieu dans le quotidien de nos jours. Par l’Esprit Saint, nous sommes stimulés à vivre cette motivation nouvelle, fournir des efforts et respecter Dieu en nous engageant à lui obéir tout au long des années que nous avons le plaisir de vivre sur terre.
Respecter, oui mais comment ?
Mais de quelle manière pourrons-nous respecter le Dieu souverain ? Tu me diras, excellent Théophile, que nous manifesterons ce respect en lisant régulièrement la Bible et en méditant quotidiennement la parole éternelle. Tu relèveras que par la prière, qui inclut la louange, l’intercession et la supplication, nous nous rendons obéissants à Dieu. Tu mentionneras aussi la participation active et régulière aux cultes et autres événements dans la vie de l’église. Non en dernier, tu souligneras l’amour du prochain que nous avons à vivre concrètement. J’arrête mon énumération que nous pourrions prolonger à l’infini.

Il y a trop souvent une différence entre ce que nous disons et ce que nous faisons. Puis il y a ce que nous voudrions faire et ce que nous parvenons à faire effectivement. Pour Dieu, ce qui compte c’est la vérité.

Depuis longtemps, un autre aspect me suit et me préoccupe. Ce sont nos comportements dans la vie quotidienne. Ils me font réfléchir. Je me trouve ici et là en ‘tension’ par rapport à mon vécu et à celui de ceux et celles qui, comme moi, s’affirment disciples de Jésus. Je prends comme exemple notre comportement ‘motorisé’ sur les routes. Des panneaux nous demandent de limiter la vitesse. Nous laissons cependant le pied sur la pédale d'accélération, nous nous prétendons pressés. Nous aimons la vitesse, notre voiture est puissante et… souvent nous négligeons les personnes. Je me désole ici et là de mes inattentions dans mes relations humaines. Je n’établirais pas une liste culpabilisante. Je sais qu’aussi longtemps nous sommes humains sur cette terre, nous défaillons. Nous pourrions affirmer un perfectionnisme au nom de la sanctification. Cette tendance a souvent surgi au sein des communautés chrétiennes. Nous la refusons, car nous sommes bien conscients de ne pas trouver encore la plénitude du Royaume de Dieu.

Le renouvellement de l’intelligence
Je suis préoccupé par l’exhortation que Paul, l’apôtre, a écrite aux chrétiens de Rome, quant au renouvellement de l’entendement (Rm 12.1-2). Je suis conscient de l’exigence de l’adhérence au Christ. Elle sollicite de notre part un engagement quotidien. Soucieux d’obéir au Christ Jésus, nous vivons son soutien et son renouvellement tout en découvrant les richesses de sa vie nouvelle. Je plaide donc l’obéissance – le respect de Dieu et le respect des humains et de la création.
Fraternellement à toi, excellent Théophile, Samuel Lauber