La vie de nos églises

Solitude approvoisée

Carmen Kern

EEM Mulhouse

Le week-end au féminin organisé par le carrefour des femmes de l’EEM les 4 et 5 juin 2005 à Landersen, a réuni une cinquantaine de participantes. Nicole Debret : psychothérapeute, conseillère conjugale et familiale, a donné trois conférences sur le thème « la solitude apprivoisée ». L’animation musicale a été assurée par Claire-Lise Meissner-Schmidt. Carmen Kern nous résume ici les propos de la conférencière.

Besoin de relations
En s’appuyant sur plusieurs passages bibliques, en nous projetant des images cocasses du quotidien de la personne seule, nous entrons dans ce thème avec (Gn 2.18) : Il est douloureusement regrettable que l’homme soit seul. C’est le constat de Dieu en Eden. Dieu savait que cela ne suffirait pas de vivre pour Lui tout seul ! C’est pourquoi Il a créé des animaux, puis Eve, une aide semblable à Adam. Adam et Eve entrent ainsi dans la dimension sociale.
Nous sommes de nature divine et humaine, c’est pourquoi nous avons besoin de créer des liens avec d’autres. C’est la solitude physique qui nous fait nous attacher à une autre personne. Ce n’est pas forcément que dans le couple, on peut créer des liens avec un parent, un frère, une sœur (Pr 27.10).
Nul n’a besoin de rester seul, il peut tout à nouveau entrer en relation avec d’autres, dans l’église mais aussi dans le quotidien : « faire des courses, communiquer par une parole, un sourire, participer à une œuvre caritative, un club sportif, un atelier créatif, tant de lumières pour sortir de la solitude ».
Solitudes subies
Il y a aussi la solitude psychique, subie. Solitude du célibataire, solitude du deuil, le désir légitime d’être aimé. Cette solitude est pire, la personne est entourée mais elle se sent seule. Désirer ce qui manque produit la souffrance. Il faut abandonner ses frustrations et aller à la rencontre d’autres et non pas l’inverse « personne ne vient me voir » A-t-on le droit d’utiliser quelqu’un pour combler nos manques ? Et si nous pratiquions la sollicitude contraire de la solitude.
Solitudes assumées
Seul celui qui a appris à être seul peut accompagner d’autres. Souffrons-nous d’enfermement relationnel ? Jésus peut nous toucher comme il l’a fait avec le sourd-muet (Mc 7.31). Jésus approche toute sa vie des personnes seules, différentes. (La Samaritaine – Zachée – les prostituées – les possédés.)
Grâce à Dieu
Imprégnons-nous de la parole ; elle est Esprit et Vie, elle guérira. Dieu est là quand il n’y a plus personne : Je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas (Hb 13.5). Face aux séparations, aux pertes, aux renoncements, il faut remplir son cœur des promesses de Dieu. Deviendrons-nous un diamant au travers de ces cheminements ? Dieu se refuse à vivre seul sans nous. Il peut nous comprendre, Lui qui a marché en solitaire toute sa vie et est allé jusqu’au bout, à la croix. C’est pourquoi levons-nous, n’attendons pas de recevoir, il faut s’attendre à soi et non aux autres ; puissions-nous limiter la solitude des autres.
Voilà quelques pistes de réflexions à repasser dans nos cœurs.
Nous nous quittons comblées par les chants, la louange. A toutes un grand merci.