La vie de nos églises (4)

Culte d’installation de Théo Paka et d’Erika Stalcup à l’EEM Lausanne

Katia Paka


C’est le dimanche 1er février 2015 que Théo Paka et Erika Stalcup ont été officiellement installés respectivement comme pasteur à 30% et diacre à 50% de l’Eglise Méthodiste de Lausanne.  Une assemblée nombreuse composée des membres la communauté et de plusieurs proches des 2 nouveaux responsables s’est réunie pour les accueillir.

A cette occasion, nous avons eu la joie d’entendre une méditation dynamisante du surintendant Etienne Rudolph sur le thème du rôle du berger et du troupeau de Dieu : en voici quelques extraits.

« L’Eglise est souvent comparée à un troupeau dont Jésus-Christ est le bon berger. Mais avons-nous envie de ressembler à un mouton, une personne qui suit assez bêtement les autres, sans réfléchir ? L’Eglise serait-elle faite de gens qui ne font que suivre le mouvement sous la surveillance des pasteurs ? Il est vrai qu’elle a trop souvent confondu l’annonce de l’Evangile avec la promulgation d’un règlement dont il ne faudrait pas s’écarter. 

On voudrait que d’autres personnes viennent à l’Église pour en assurer la relève, pour qu’ils continuent de faire et de vivre comme on a toujours fait. Mais ils n’ont pas forcément envie de suivre nos chemins, de courir sur nos routes toutes tracées… Leur laissons-nous assez de liberté ? Le règne du Christ dans nos vies est d’abord un règne de vie et de joie bien plus que de mort, de contraintes et de tristesse.

Si les hommes ont de tout temps élevé des moutons, c’est parce qu’ils faisaient partie des éléments essentiels pour la subsistance et le développement de la société de l’époque. On ne soignait pas l’animal pour lui-même, mais pour qu’il soit utile et profitable pour le village. On avait besoin de sa laine, de son lait, de sa viande. Le chrétien « mouton », ce n’est pas celui qui suit (suivre) mais celui qui sert (servir). Le troupeau dans ce sens-là n’existe pas pour lui-même mais pour le bien des autres, au service des autres. Alors, au lieu de me demander si je suis un bon mouton, c’est-à-dire un bon disciple bien rangé dans le troupeau, je devrais me demander : « Suis-je un bon disciple, serviteur de mon prochain ? » Et l’Eglise, est-elle bien au service des autres ?

Il n’est pas simple pour les responsables de communauté du 21èmesiècle de prêter attention à chacune des brebis dans notre monde individualiste où chacun veille à préserver sa vie des autres. La tâche principale des bergers aujourd’hui est de veiller à renforcer les liens entre nous (cela passe par le partage des joies et des peines que nous traversons, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres) et à rappeler ce qui nous rassemble et qui nous unit (en tant qu’Eglise, c’est le Christ et sa Parole). 

C’est à cela qu’il nous faut nous appliquer : essayer de comprendre le monde d’aujourd’hui, avoir un regard de foi sur la réalité de nos existences et de réfléchir ensemble, avec l’aide de la Parole de Dieu, aux différentes façons dont nous pouvons être effectivement, chacun à sa manière, bénéfiques à notre entourage, comme doivent l’être des moutons, non pas bêlant de peur ou de conformisme traditionnel, mais nourrissant, c’est-à-dire au service des autres. 

Puissions-nous chaque jour de notre vie être en bénédiction les uns pour les autres et pour tous ceux qui nous sont confiés ou que nous côtoyons simplement. Sachons accepter de bon cœur d’être serviteurs de nos prochains, de nos frères et sœurs et de notre Dieu. » ❑