Éditorial

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“Oser le bon choix”

par Jean-Philippe Waechter

La crise choque les Français, avive leur colère et alimente un profond sentiment d’injustice susceptible de déboucher sur une révolte « parce que ceux qui souffrent ont le sentiment de payer à la place des responsables » de la crise, observe avec lucidité Henri Guaino, principal conseiller politique du président Nicolas Sarkozy. Il y a danger car la situation « offre un terreau favorable à tous les extrêmes  ». En outre-mer comme sur le continent.

Depuis des lustres, malheurs, laideurs, injustices et violences traversent notre humanité et notre monde suscitant périodiquement séditions et révoltes. Sont-elles une fatalité ou pouvons-nous les éviter ?

La révolte guette tout homme confronté à un malheur. Un officier comme Naaman s’est révolté suite à la lèpre qui a gangrené son corps. Sur le conseil d’une jeune esclave juive, il fait appel au prophète Élisée qui lui indique les chemins de la délivrance : la foi au Dieu vivant. La méditation de Pierre Geiser sur ce personnage biblique esquisse un chemin de sortie de crise : le Christ Jésus endossant l’injustice du monde sur la croix pour mieux l'éliminer.

Les trois règles de John Wesley citées par notre évêque P. Streiff — ne pas faire le mal, faire le bien, et demeurer dans l’amour de Dieu — sont aussi des conseils de sagesse pertinents en ces temps de crise.

Pareille vie et visée spirituelle ne relèvent pas seulement de l’utopie mais constituent déjà le quotidien de tout enfant de Dieu. Un chrétien se caractérise en effet par l’audace de la foi et de l’espérance : il ose concrétiser les rêves les plus fous, à l’instar d’un Obama accomplissant le rêve d’un Martin Luther King. Merci à Marc Opitz de nous suggérer pareille démarche dans la dépendance du Seigneur.

Pour sa part, la congrégation des Sœurs de Bethesda Strasbourg ose innover : elle s’apprête à créer un Tiers Ordre permettant à des laïques dévoués de mener avec elles une spiritualité active. L’évêque Henri Bolleter donne ici un aperçu de ce projet audacieux.

En toute discrétion, l’église de Lausanne ose aussi traduire sa mission de manière originale en s’engageant auprès des personnes âgées et des enfants du quartier. En participant avec les autres communautés de la cité à l’inauguration du métro M2, elle se montre « sel de la terre » et « lumière de la cité ».

Pareille expérience de vie ne fait pas l’économie du recueillement et du ressourcement spirituel, en convient Sabine Schmitt. 

Face à la révolte qui gronde, osons faire le choix d'un engagement responsable.


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