Éditorial

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BESOIN DE LUMIERE

JP Waechter


A peine sorti du religieux sous l’effet de la sécularisation, notre monde le retrouve comme jamais sous la forme du fondamentalisme et du syncrétisme. Ce monde-là est «désenchanté» selon l’expression du penseur Marchel Gauchet. Ni l’instruction, ni le progrès ne suffisent à eux seuls à délivrer l’humanité de ses maux endémiques (Pascal Gaudin). Sous le laminoir de la critique moderne, les évidences traditionnelles sont contestées, la vérité cesse d’être prisée comme un absolu et l’éthique se relativise au gré de l’individu avec pour conséquences l’éclatement de la famille, le repli sur soi et la peur de l’autre.

Cette situation amplifie le problème du logement, comme le fait remarquer Alexandre Nussbaumer. En guise de parade, il nous engage à réinvestir le domaine sensible du vivre ensemble. Au-delà des pistes qu’il avance, j’en citerai une à marquer d’une croix blanche en ce mois de mai, la fête des voisins (vendredi 28 mai) : « Immeubles en fête »  est l'occasion de rencontrer ses voisins pour développer la convivialité et rompre l'anonymat et l'isolement qui règnent souvent dans nos villes. «Connaître ses voisins permet de mieux vivre ensemble» est le slogan du jour.

Au-delà de ce type de convivialité où nous devrions être les champions, redécouvrons aussi notre besoin des autres dans l’église locale et dans notre Église au sens large : tel est le sens de l’interpellation du mois de notre évêque Patrick Streiff. Mais au-delà de notre besoin relationnel émerge notre besoin, que dis-je, l’impérieuse nécessité pour vous et moi de repères stables et fiables : face au relativisme ambiant et à la « pensée élastique », il importe d’affermir notre connaissance du Christ et d’affirmer sa vérité (voir l’article du professeur Mark L. Y. Chan). Le réenchantement du monde est à ce prix, pour peu que « nous laissions la lumière de Dieu passer à travers toutes nos ouvertures » (Yves Boulvin).


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