Le billet de l’évêque

Soli Deo Gloria

Patrick Streiff, évêque


On ne rend pas gloire à Dieu en cherchant à le venger tout comme en mettant qui que ce soit à mort, contrairement à ce que pensent les extrémistes religieux de tous poils mais par un surcroît d’amour. Démonstration.


À Dieu seul la gloire – une inscription que l’on trouve fréquemment dans les églises. Beaucoup d’hommes et de femmes ont porté et portent encore ce souhait dans leur cœur.

En ce début d’année ont eu lieu à Paris d’horribles attentats, suivis par d’immenses démonstrations de solidarité avec les victimes. Les auteurs des attentats étaient persuadés d’agir au nom de Dieu et à sa gloire.

Peu après les attentats, j’ai lu le témoignage d’un écrivain marocain qui a grandi aux Pays-Bas. Abdelkader Benali raconte que lorsque leur professeur d’histoire leur a parlé de la fatwa contre Salman Rushdie, il s’est énervé en classe comme jamais auparavant ; âgé à l’époque de treize ans, il a été saisi de rage à l’idée que l’honneur du Prophète avait été bafoué. Il écrit : « Pour la première fois, j’ai ressenti ce que c’est d’être musulman ». À l’âge de dix-sept ans, il a lu les Versets sataniques, le livre de Salman Rushdie, dans un coin de la bibliothèque de l’école : « Le livre m’a confirmé ce que j’avais pressenti tout du long : une société libre et ouverte est une menace pour des personnes croyantes. Leur religion est l’objet de railleries et parfois même de répression. Cela attise la colère ».

À Dieu seul la gloire – une expression commune à toutes les religions. Dans le protestantisme, c’était notamment la devise du réformateur Jean Calvin. Mais quelle conception de Dieu, de son action et de son essence, de sa volonté et de son œuvre anime les personnes qui veulent vivre à la gloire de Dieu et sont même persuadées d’avoir à défendre la gloire de Dieu ? Et combien de fois n’assiste-t-on pas, dans notre monde sécularisé, à des engagements pseudo-religieux en faveur de la gloire du pays, la gloire de sa propre nation ou la gloire d’une idée commune !

En tant que chrétiens, nous faisons bien de garder en point de mire le trio que Wesley a énuméré dans les caractéristiques d’un méthodiste :

(1) faire l’expérience de l’amour de Dieu pour nous ;

(2) aimer Dieu de tout notre cœur … ;

(3) et son prochain comme soi-même.

Cela contribue à la gloire de Dieu !

Patrick Streiff, évêque

Frédy Schmid, traducteur

Extrait de l’agenda de l’évêque

  • Pour février : 25.01 – 13.02, Congo (RDC) et Mozambique : Comité permanent des Conférences centrales ; 18 – 22. Rencontre avec les comités directeurs des circuits EEM de Hongrie.
  • Pour mars : 6 – 7 : Comité directeur Suisse-France-Afrique du Nord ; 11- 17 : Comité exécutif de la Conférence centrale et rencontre des surintendants, Varsovie, Pologne ; 28 – 29 : Conférence de district France (UEEMF).