Nouvelles internationales

LE MONDE EST MA PAROISSE

Pour en appeler à la paix les protagonistes du drame israélo-palestinien

Pour un sursaut national et spirituel en Argentine au fond du gouffre

Déclaration d'Aldo M. ETCHEGOYEN, évêque émérite de l'Église Méthodiste

Lettre ouverte de l'évêque méthodiste Nelly RITCHIE

Des voix prophétiques se font entendre
Pour en appeler à la paix les protagonistes du drame israélo-palestinien
Au cours des mois écoulés, la violence n'a pas cessé de s'étendre au Proche Orient: aux attentats suicides répondent aussitôt des représailles. Face à cette escalade intolérable, notre évêque Heinrich BOLLETER lance un appel qu'il est urgent d'entendre.


L'escalade de la violence et des représailles en Palestine et en Israël nous choque. Nous sommes bouleversés d'apprendre le grand nombre de victimes et le grand nombre d'atteintes à l'autonomie et à l'espace vital des Israéliens comme des Palestiniens. En tant qu'Église Évangélique Méthodiste en Europe du Centre et du Sud, nous plaidons pour un départ immédiat de l'armée israélienne des territoires occupés et pour la fin de tous les actes de violence de la part des Palestiniens. Nous faisons appel aux deux parties, aux Israéliens comme aux Palestiniens, pour qu'ils brisent la spirale de la haine et de la vengeance et privilégient la paix que Dieu veut pour tous les hommes.
Nous faisons appel aux forces politiques en Europe et dans le monde entier pour qu'elles s'emploient d'urgence à mettre fin à l'escalade de la violence et de la guerre en dépêchant sur place des observateurs internationaux et des aides humanitaires nécessaires dans cette région en crise. Au cours de la décennie mondiale pour vaincre la violence entamée récemment, les Églises soulignent qu'on ne résout pas des problèmes politiques, sociaux et humains en faisant usage de la violence, en répondant à la violence par la violence.
En tant qu'évêque de l'EEM de l'Europe du Centre et du Sud, j'en appelle à la prière pour la paix. Dans les villes et les lieux d'Europe du Centre et de l'Europe du Sud, nous devrions le faire ensemble avec les autres Églises. Sur ce plan, nous nous savons unis avec les communautés chrétiennes en Israël et en Palestine, qui se sont tournées vers toutes les Églises partenaires dans le monde en lançant un appel émouvant au soutien dans la prière pour la paix. Notre relation particulière avec le judaïsme et notre amour pour toutes les personnes en Israël et en Palestine nous pressent de faire cette déclaration.
Heinrich BOLLETER, évêque de l'Église Évangélique Méthodiste de l'Europe du Centre et du Sud

Pour un sursaut national et spirituel en Argentine au fond du gouffre
46 mois, voilà 46 mois que l'Argentine est en récession. Et la situation loin de s'améliorer se détériore encore de jour en jour. Le gouvernement n'a plus un sous et le pays est en faillite, comme l'a déclaré le président de la République Eduardo DUHALDE. La population survit comme elle le peut. Les fonctionnaires n'ont pas été payés depuis le début de l'année, les retraités ne perçoivent plus leurs pensions, les ménagères n'ont plus un peso pour faire leurs achats quotidiens - les magasins sont d'ailleurs fermés, comme le marché des changes et le marché bancaire. Dans les rues, les rangs des protestataires enflent sans cesse. Ils réclament la possibilité de toucher leurs économies bloquées par le gouvernement. "Ils veulent plus d'argent qu'il y en a dans les banques ", explique le président. Certains déposants sont allés en justice pour récupérer leur dû et la cour suprême leur a donné raison. En quelques jours ce fut la ruée ; 10 milliards de peso ont été retirés. Maintenant les caisses sont vides et plusieurs banques ont mis la clef sous la porte. 
Désespérément le gouvernement cherche un moyen de sortir de la débâcle. Tout l'exécutif en fait est contesté. Le départ du président est lui aussi réclamé par la rue et par les provinces auxquelles il demande de réduire leurs déficits de façon on ne peut plus radicale (il parle de 60%) alors que la crise sociale est à son comble, pour répondre aux exigences du Fonds Monétaire International (FMI). Le FMI demande un plan d'austérité rigoureux, un assainissement véritable des finances comme condition de reprise de son aide. Buenos Aires attend le versement de 9 milliards de dollars pour sortir la tête de l'eau. Mais depuis le moratoire sur la dette décrétée l'an dernier, une dette de 141 milliards de dollars, l'Argentine a bien du mal à restaurer son crédit auprès des instances internationales.
C'est dans ce contexte que les deux évêques méthodistes du pays font entendre leur voix et précisent le sens et l'enjeu spirituel de la grave crise que traverse le pays.

Déclaration d'Aldo M. ETCHEGOYEN, évêque émérite de l'Église Méthodiste
"Un plat de lentilles"
Le récit biblique nous apprend qu'Ésaü était le fils aîné d'Isaac. Un jour, il était revenu des champs fatigué et affamé. Son frère Jacob avait préparé un appétissant plat de lentilles. "Donne-moi à manger de cet excellent plat de lentilles parce que je suis très fatigué", l'a supplié son frère Ésaü. La réponse n'a pas été celle attendue: "Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse." Ésaü avait le choix entre deux possibilités: mourir de faim ou continuer de jouir de son droit d'aînesse. Finalement il s'est décidé pour le plat de lentille et le bout de pain que lui proposait son frère. C'est comme cela qu'il a perdu ses droits.
Toutes proportions gardées, cette vieille histoire peut être comparée avec l'histoire de la dette extérieure de notre cher pays au cours des trois dernières décennies. Nos gouvernements successifs, commençant par un violent processus militaire, ont cédé peu à peu nos droits ainsi que nos libertés politiques en échange de plats de lentilles que nous accordait le FMI en guise de prêt. Le jeu s'est répété des dizaines de fois et aujourd'hui l'empire qui nous dirige et le pouvoir économique qui nous opprime ont décidé de dire: "Stop! On arrête de fournir des lentilles! ... sauf s'ils obéissent au pied de la lettre à nos recommandations.·La faim et la marginalisation importent peu somme toute... nous vivons une époque où les droits de l'argent piétinent la vie"
Au-delà d'être malheureuse aux yeux de la communauté internationale, notre histoire est très triste et douloureuse... et peut aussi être celle d'autres nations dépendantes. Chemin faisant, nous avons perdu nos droits économiques et sociaux ensemble avec notre liberté de décision. Nous savons que tout cela n'est pas un "hasard historique" mais un plan élaboré et très bien exécuté de l'extérieur et de l'intérieur du pays, favorisé par la complicité et la corruption de certaines personnes qui ont étalé et étalent encore leur pouvoir. Quand de telles choses arrivent, la marginalisation et la famine apparaissent.
Dans ce contexte, combien précieux sont les nombreux efforts solidaires mettant du pain dans les mains de tellement d'enfants pauvres! Quelle valeur a le travail d'environ 3 millions de personnes volontaires qui, dans tout le pays, mettent à disposition du temps et même de l'argent pour le service de tellement de personnes nécessiteuses... 
Mais d'un autre côté, quelle indignation de voir que notre Congrès National doit obéir aux ordres de ceux qui s'affirment abusivement et avec tant de violence propriétaires des lentilles! Combien la douleur est vive de voir le mur construit par les banques s'accaparant ainsi de l'argent appartenant au peuple! Quelle indignité qu'une fois de plus notre gouvernement se soit fait utiliser par les mêmes oppresseurs pour punir un pays frère comme Cuba lui imposant un contrôle au sujet des Droits de l'Homme, alors que ces mêmes oppresseurs ne sont pas disposés à accepter ces mêmes contrôles chez eux!
Les connaisseurs et experts en économie et politique pourront toujours indiquer le chemin de la sortie de la crise qui sera certainement long, mais quel que soit ce chemin, s'il n'est pas consolidé par la vérité, la justice et l'éthique, il ne mènera nulle part. 
Pendant ce temps, nous en sommes là, sans droits et sans lentilles... 
Aldo M. ETCHEGOYEN (avril 2002)

Lettre ouverte de l'évêque méthodiste Nelly RITCHIE


"Que se fasse ce que Dieu veut"
Lundi 22 avril 2002, cette phrase a été prononcée par Eduardo DUHALDE, Président de la République en Argentine, quand il constatait que le parlement rejetait une proposition de loi de son gouvernement. Cette loi fixait une nouvelle échéance de 10 ans concernant la possibilité pour les épargnants de retirer leur argent. Beaucoup de commentateurs ont souligné le caractère liberticide de cette loi qui aurait de plus provoqué des évasions bancaires pour les nantis. L'évêque Méthodiste en fonction, le pasteur Nelly RITCHIE a écrit une lettre ouverte au Président de la République. Voici ce qu'elle dit :
"Que se fasse ce que Dieu veut?" Oui, ce que Dieu veut! La phrase a frappé mes oreilles comme une tentative de réponse au manque de réponses. Puis cette phrase a blessé mes yeux quand je l'ai lue à la une d'un grand quotidien en tant qu'affirmation de l'incapacité de voir et d'écouter la clameur du peuple.
Que se fasse ce que Dieu veut. Je ne sais pas si c'est la légèreté avec laquelle on invoque le nom de Dieu qui me fait le plus mal ou si c'est le fait que l'on unit Dieu avec "final", le "fatal", le " terminal ", avec l'incapacité humaine de bien faire et pour le bien. Voulons-nous vraiment que se fasse ce que Dieu veut? Parce que nous savons parfaitement ce que Dieu veut! 
DIEU VEUT que nous n'ayons pas d'autres dieux devant sa face. Par conséquent DIEU NE VEUT PAS que nous déifions le marché, ni que nous fassions un absolu de nos modèles politiques et économiques. 
DIEU VEUT que nous n'ayons pas d'idoles et que nous ne nous inclinions pas devant elles. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS notre soumission au FMI, à la Banque Mondiale, aux pouvoirs " pantins " et aux oligarchies nationales.
DIEU VEUT que nous ne fassions pas de mauvais usage de son nom. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS que nous utilisions son nom pour dissimuler ou soumettre, pour conditionner ou limiter des volontés.
DIEU VEUT que nous travaillions 6 jours et que nous nous reposions le 7e. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS le chômage, ni l'exploitation, ni le manque de possibilité pour créer et re-créer, pour étudier et chercher.
DIEU VEUT que nous honorions nos parents. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS que nos retraités mendient, souffrent et mènent une vie misérable.
DIEU VEUT que nous ne commettions pas de meurtre. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS la mort provoquée par la famine, le manque d'attention médicale, la violence institutionnelle, celle des lois injustes, ni la confrontation du pauvre avec le pauvre.
DIEU VEUT que nous ne commettions pas d'adultère. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS la tromperie, l'exploitation des personnes, la falsification de la vérité et de la justice.

DIEU VEUT que nous ne volions pas. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS le pillage systématique des ressources du peuple, ni des ressources naturelles, ni le vidage du pays. Il ne veut pas non plus que nous volions l'espérance et l'avenir de nos jeunes.
DIEU VEUT que nous ne prononcions pas de faux témoignage contre notre prochain. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS de lois dissimulant l'illégitimité des avantages dont bénéficient quelques uns au nom de tous.
DIEU VEUT que nous ne convoitions pas. Par conséquent, DIEU NE VEUT PAS que spéculions avec la faim et les nécessités de notre peuple, ni que nous oeuvrions de façon mesquine pensant à notre propre bénéfice.
Voilà ce que DIEU VEUT selon sa Parole (Exode 20). Ou encore selon les anciennes paroles du prophète Michée: "On t'a fait connaître, ô homme, ce qui est bien, et ce que l'Éternel demande de toi, c'est que tu pratiques la justice, que tu aimes la miséricorde, que tu marches humblement avec ton Dieu." Si nous voulons connaître la volonté de Dieu, nous la trouverons explicite dans sa Parole écrite et vécue dans la foi par beaucoup de personnes simples et honnêtes de notre peuple. Si nous voulons faire cette volonté, il nous faudra la traduire en actions honnêtes, en gestes solidaires, en lois justes, en justice transparente, en capacité de gouverner, en construisant une société démocratique, pluraliste et juste qui protège nos gens et notre sol. Nous espérons qu'il en soit ainsi pour que nous récupérions la dignité d'un peuple qui vit avec joie et liberté sur sa terre. Que se fasse ce que Dieu veut ? Oui, que se fasse réellement ce que Dieu veut ! 
Nelly RITCHIE, Évêque de l'Église Évangélique Méthodiste Argentine.

Merci à Etienne Rudolph pour la traduction de ces derniers textes.

Jean-Philippe WAECHTER


EEM Aménienne en Bulgarie

Fête à l'Église Évangélique Méthodiste Arménienne à Varna en Bulgarie

L'E.E.M.A à Varna a fêté ses dix ans d'existence le 21 octobre 2001. Un culte spécial de reconnaissance et d'action de grâces fut célébré.
Le pasteur Jean AGOPIAN et son épouse, venant spécialement de Marseille en France, furent nos invités.
Devant une salle comble, le pasteur AGOPIAN nous adressa un message percutant et plein d'encouragements.
Bien sûr, il n'a pas omis de mentionner les débuts de la communauté en honorant ses fondateurs à savoir: G. TCHTRIAN et B. ALTOUNIAN.
Il n'a pas oublié non plus de relater un fait historique important. Il s'agit de Saint Mesrop qui, au cinquième siècle après J.C., inventa l'alphabet national arménien, dans le but de propager la foi. Ensuite il traduisit la Bible. Aujourd'hui encore Saint Mesrop est comparé par les arméniens au soleil levant illuminant le peuple antique.
Le texte de la prédication se trouve dans Deutéronome ch. 6 v. 5:
"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force."
- Aimer Dieu malgré les difficultés, les injustices, la pauvreté et les épreuves,
- garder un coeur pur comme celui d'un petit enfant,
- exercer la générosité et l'hospitalité,
- pratiquer la justice avec honnêteté,
- rester ferme dans la foi malgré les événements d'un monde dangereux et menaçant,
- lutter contre la peur car Dieu est notre trésor le plus précieux,
- en définitive : "Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?" Rom 8.31
Voici un tout petit aperçu d'une journée merveilleuse et importante, durant laquelle l'Église unanime s'est émerveillée de ce que Dieu a accompli dans sa bonté et par sa puissance pour l'E.E.M.A à Varna.
Quant à M. et Mme AGOPIAN, ils ont pris le chemin de retour pour Marseille en passant par quelques-unes de nos belles villes bulgares pour prêcher la bonne Parole : Sofia, Plovdiv, Roussé, Choumen, etc.
Bien à vous mes amis, que j'aimerais rencontrer un jour,
Adrinée KAZASSIAN