Conte de Noël

L'étoile de Noël - Pasteur Martial Deléchat


Naître sous la bonne étoile
On raconte beaucoup de choses sur les étoiles ! On dit par exemple qu’elles sont les lieux d’où nous regardent ceux qui sont morts. On dit aussi que leur position dans le ciel a une influence sur la vie terrestre, et qu’elles nous envoient des « messages ».… Brr ! Ça me fait froid dans le dos d’imaginer que ma vie soit conditionnée par des étoiles !


Mais savez-vous pourquoi elles ont cinq branches et qu’il y en a même une avec six branches ? Cela date d’il y a déjà très longtemps… Mais reprenons au début…

L’homme et la femme vivaient au jardin d’Éden, un jardin magnifique, paisible et riche en fruits, en fleurs, en miel et en eau limpide. C’était le temps où les animaux eux-mêmes vivaient en paix : le loup ne mangeait pas l’agneau, le lion jouait avec la gazelle et même la grenouille n’avalait pas les mouches. Autant dire que l’homme et la femme, eux non plus, ne mangeaient pas la viande des animaux.

L’idéal initial

Dans le jardin d’Éden, il n’y avait pas de ronces et pas d’épines, il ne gelait pas et il ne faisait jamais trop chaud, l’homme et la femme travaillaient à veiller sur ce jardin, à l’embellir et à l’aménager selon leur plaisir. Ils faisaient aussi de la poterie, de la peinture et de la musique. Ils étaient profondément heureux et ils aimaient Dieu, ce Dieu qui avait tout créé, même eux, par amour et pour les aimer.Le soleil, éclatant et rieur donnait sa lumière et sa douce chaleur le jour, et la lune et les étoiles égayaient le rideau bleu sombre et noir de la nuit. Tout était beauté, paix et joie !

Début des désillusions

Or un jour le diable vint tenter l’homme et la femme et leur fit goûter au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal… Quel malheur, mes amis… Un malheur peut-être inévitable, mais un malheur quand même, car depuis cet instant, il faut choisir entre le bien et le mal et ne pas se tromper. Depuis cet instant, c’est comme si l’homme et la femme louchaient et voyaient double, sans savoir ce qui est vrai et ce qui n’est qu’illusion. Il est difficile de ne pas se tromper et plus on se trompe, plus on a de la peine à les différencier les deux : ils se ressemblent mais l’un des deux est empoisonné. C’est pour cela qu’un jour chaque humain doit mourir : c’est le poison du mal en lui qui finit par le terrasser.

Avant que le diable puisse faire encore manger du fruit d’un autre arbre défendu, celui de la vie, Dieu envoya un ange pour vite faire sortir l’homme et la femme du Jardin d’Éden par une porte dérobée : dehors il faisait froid. Aussi l’homme et la femme voulurent rentrer à nouveau. Mais le danger était trop grand et l’ange dut les menacer d’une épée pour les faire sortir en leur disant : « filez, filez vite droit devant vous ! Et n’oubliez jamais : l’étoile ! ». Et il referma derrière eux la porte du jardin, les enfermant dans leur nouvelle liberté, c’est-à-dire dans leur responsabilité.Dans le monde qu’ils découvraient, tout était différent d’avant : il y avait des ronces et des épines, du gel et du désert, et certains animaux en mangeaient d’autres. Pour protéger l’homme et la femme du froid, Dieu leur avait fait un habit en peau d’animal. Ils virent les carcasses des deux animaux à quelques distances de la porte du jardin, en voyant cela, ils découvrirent la mort pour la première fois et ils comprirent qu’elle était la conséquence de leur péché. Ce constat finit de les convaincre que désormais il faudrait avancer en un long combat dans un monde hostile…

Ère des souffrances et des regrets

Dès le début, ça s’est gâté, l’homme accusant la femme et la femme accusant l’homme d’être coupable de cette nouvelle situation. Ils ne s’entendaient que pour accuser Dieu de les avoir punis alors qu’ils ne pouvaient pas se rendre compte de ce qu’il leur coûterait de goûter au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.Leurs souffrances et leurs regrets les faisaient même oublier que Dieu les avait chassés du jardin pour les sauver et non pour les tuer. Bien sûr cela impliquait ce passage par une vie d’épreuves et par la mort. Mais jamais Dieu n’avait cessé d’aimer l’homme et la femme et tout ce qu’il avait créé.. Et surtout, l’ange leur avait dit : « L’étoile ! N’oubliez jamais l’étoile ! »

Méprise sur Dieu

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Avançant à tâtons dans la nuit de leur cœur, les humains comprirent que Dieu était devant eux. Cela leur donna un certain courage et ils résolurent qu’il fallait toujours avancer, progresser, évoluer, améliorer les conditions de vie. C’est ainsi qu’ils firent de géniales inventions. Mais en même temps, à cause justement de la présence du bien et du mal, les meilleures inventions contribuèrent aux pires maux. Les peurs des humains engendraient méfiance et haine, et le mieux vers lequel ils tendaient s’éloignait à mesure qu’ils s’en approchaient. Cela incitait les humains à rechercher du courage et de l’espérance dans des artifices immédiats : plaisirs et laisser-aller pour « se reposer », guerre et violence pour se faire croire qu’ils étaient forts et qu’ils allaient s’en sortir. Les dégâts furent importants : l’injustice se mit à régner partout, fauchant et hachant hommes, femmes, nature et bêtes… Avec l’injustice, la convoitise et la propre justice étaient des maux engendreurs de maux. Dieu dut intervenir et à ces humains qui avaient quitté la marche en avant pour s’enfoncer plus bas que terre, il envoya un déluge. Les humains en pleurèrent tellement en y mourant que les eaux des mers en sont encore salées, afin que l’on se souvienne que l’injustice et la violence n’engendrent que la mort et les pleurs. Du coup, Dieu manifestait que c’est Lui qui est en haut, au-dessus de tout, et qu’il domine aussi sur l’empire des morts, au fond de l’abîme. À partir de quelques humains, Dieu permit que la marche en avant reprît. Il espérait que cette fois la gent humaine se rappellerait que c’est Lui qui est en haut, que c’est Lui qui est en bas, et que c’est Lui qui est en avant, et qu’ils n’ont donc pas à craindre. Cela aurait dû redonner du courage et de la joie aux humains, de l’espoir aussi, mais ceux-ci s’enfermèrent à nouveau dans leurs accusations et dans leurs peurs. Ils ne s’entendaient que pour dire que Dieu est méchant et sévère, probablement injuste aussi puisqu’il leur impose une vie de souffrance, à eux qui n’avaient même pas demandé à vivre… Pour se redonner de l’élan, ils considérèrent qu’il devait y avoir plusieurs dieux : un Dieu bon, là-bas : en avant, un Dieu qu’ils espéraient trouver un jour ; un autre Dieu, juge sévère et violent, en haut, toujours prêt à leur tomber dessus ; et un autre, en bas, au fond de l’abîme, les attendant pour les dévorer…

Les humains se résolurent un jour à se débarrasser du Dieu d’en haut, le juge qui voit tout, et ils construisirent une tour pour aller le renverser de son trône. Mais Dieu s’appuya un jour contre la tour et elle s’effondra. Les humains furent dispersés et ils virent que Dieu était aussi à leur droite et qu’ils n’avaient qu’à bien se tenir. Ils se remirent en marche par groupes plus petits, car Dieu avait confondu leurs langages dans l’espoir que cette fois-ci, ils avanceraient humblement et qu’Il les sauverait. Mais très vite, avant même que Dieu pût se reposer de son travail, les humains se mirent à se battre et à pratiquer l’injustice. Et ils continuaient dans leur obstination d’idée, pensant qu’il y avait plusieurs dieux : un Dieu bon, en-avant, qu’ils espéraient trouver un jour ; un Dieu en haut, juge sévère toujours prêt à leur tomber dessus ; un autre Dieu, en bas, au fond de l’abîme, les attendant pour les dévorer ; un Dieu à droite, qui les divise et les sépare ; et ils pensèrent aussi qu’il y avait un cinquième Dieu, à leur gauche, pour les empêcher de s’échapper du chemin qui leur était imposé et qu’ils comprenaient comme un chemin de vengeance et de colère, de souffrance et de mort. Ils continuèrent à haïr Dieu et Dieu devint très triste.
L’étoile se pointe

Dieu envoya des messagers pour rappeler aux humains qu’il ne fallait pas oublier l’étoile ! Cette magnifique étoile, avec cinq branches pour leur rappeler qu’ils n’ont rien à craindre puisque Dieu est en haut pour les éclairer et les avertir des dangers, qu’il est en bas pour affermir leurs pas et empêcher que le sol ne se dérobe sous leurs pieds, qu’il est devant eux pour les conduire et leur ouvrir le chemin, qu’il est à droite et à gauche pour leur éviter de tomber ou de s’égarer, et pour les protéger des dangers.
Malheureusement, les humains ne comprirent pas les messagers et les rejetèrent même. Ils firent de l’étoile le symbole de l’homme triste et écartelé, soumis à la volonté de toutes les étoiles.
Alors Dieu décida de venir Lui-même chez les humains. Il se choisit un peuple parmi les peuples et promit de les bénir et de les conduire. Ce peuple accepta de voir dans l’étoile le signe du Dieu unique qui est au-dessus et au-dessous, à droite et à gauche, et qu’il est aussi devant l’humain pour le conduire.


En signe d’amitié et de réconciliation

Mais le chemin était long et difficile. Il fallut apprendre à vivre selon une loi qui devait rétablir la justice et la joie, et cela sembla dur… Bien sûr, le peuple avançait, bien sûr il ne perdait pas pied et Dieu le nourrissait d’en haut, bien sûr les ennemis, à droite et à gauche, ne pouvaient pas le détruire, mais le peuple se laissa décourager par… le temps ! Il oublia les misères du passé et voulut retourner en arrière… Mais là encore, Dieu les bloqua net et II fit mourir les inconscients qui voulaient reculer… C’est pour cela que ce peuple sait qu’il y a six branches à une étoile, car il a vu que Dieu est en haut et en bas, à gauche et à droite, en avant et en arrière… Et c’est pour s’en souvenir que ce peuple a mis cette étoile à six branches sur son drapeau.
Ainsi, pour tous ceux qui croient, l’étoile est le signe de l’amitié de Dieu pour les humains, cette amitié qui a conduit les mages jusqu’à l’écurie de Bethléem, où Jésus était né, Emmanuel, Dieu avec nous, pour que nous n’ayons plus à suivre une étoile, mais un homme, l’Homme-Dieu Jésus, qui a mis nos chaussures, pour marcher sur nos chemins, parce qu’il nous aime et qu’il nous montre réellement le chemin qui nous permettra d’arriver dans un nouveau jardin où le diable ne tentera plus personne, plus jamais, un nouveau jardin riche en fruits et en fleurs, en miel et en eau limpide, plein de paix et de joie.


EN MARCHE

par Christine Reinbolt

Nous voici, en marche, sur le chemin de notre vie. La route est rude, escarpée et tortueuse. Il est temps de faire une halte. Osons arrêter nos pas pour élever notre regard. Osons croire qu’aucun obstacle, jamais, n’entravera notre lente avancée vers Celui qui nous trace la route.
Nous voici, en marcher, sur le chemin de notre vie. Le désert est sans fin, aride et désolé. Il est temps de faire une halte. Écoutons la Parole qui nous est donnée. Arrachons-nous à toutes nos obscurités pour regarder le soleil se lever sur nos pas.
Viens avec moi, Seigneur, pour assurer mon pas sur le chemin de ma vie.
Aucun chemin, jamais, ne sera infranchissable pour nous : toi, Seigneur, tu ne nous quittes jamais ! Tu nous ouvres la route et tu marches avec nous. Tu nous guides et nous conduits quand le jour baisse et tu orientes notre regard vers demain.