Méditation

« Sortir d’Égypte pour la terre de Canaan » ou « le sens de la marche vers la terre promise »

Un tableau peint par SAREL © terred’israel.com


Théo Paka, pasteur

Après avoir échappé aux armées de Pharaon et passé la mer Rouge, les Hébreux devaient cheminer dans le désert avant d’atteindre le pays de Canaan que Dieu avait déjà promis à Abraham. La traversée de cette région qui n’est pas tellement vaste, semble-t-il, a pourtant duré 40 ans. Leçons de cette traversée du désert.

Nécessité

Tout ce temps s’est révélé nécessaire pour donner sens à cette marche vers la terre promise « où coulent le lait et le miel ». Dans ces contrées arides, le peuple d’Israël a fait l’expérience de la soif et du manque de nourriture, mais aussi de la provision de Dieu. Dans nos longs voyages à travers les épreuves, nous pouvons aussi apprendre la sobriété et la confiance en Dieu.

1- Changer de nourriture

Les Écritures rapportent que dans le désert, poussée par la faim, la communauté d’Israël s’était mise à protester contre Moïse et Aaron en disant : « Si seulement le Seigneur nous avait fait mourir en Égypte quand nous nous réunissions autour des marmites de viande et que nous avions assez à manger ! Mais vous nous avez conduits dans ce désert pour nous y laisser mourir de faim ! » (Ex 16.3)  L’Éternel entendit ces plaintes : « Le soir, des cailles arrivèrent et se posèrent sur tout le champ ; et le matin, tout autour du camp, il y avait une couche de rosée. Lorsque la rosée s’évapora, quelque chose de granuleux, fin comme le givre, restait par terre. » (Ex 16.13) Et Moïse dit aux enfants d’Israël : « C’est le pain que l’Éternel vous donne comme nourriture ». Ils reçurent le pain céleste auquel ils donnèrent le nom de manne, elle était blanche et avait un goût de gâteau de miel. (Ex 16.31) Ils en mangèrent pendant quarante ans, jusqu’à ce qu’ils aient franchi la frontière du pays de Canaan.

Ce beau tableau présente un changement de nourriture : l’abandon des viandes en faveur de la manne du ciel. Il s’agit d’une réelle transition vers une nouvelle période : dans le désert, le peuple apprend que la marche vers la terre promise nécessite que l’on renonce aux  nourritures grossières symbolisées par les viandes pour des aliments plus spirituels dont la manne est l’image.

Pour nous, cette manne représente l’amour de Dieu et sa sagesse qui se renouvellent chaque jour et suscitent de nouvelles habitudes. L’homme a besoin de ce pain à chaque instant de sa vie s’il veut continuer la route vers la terre de Canaan.

Si certains parmi les Hébreux se sont mis à se plaindre et à regretter leur vie en Égypte : « Nos yeux ne voient que la manne », c’est parce qu’ils n’arrivaient pas à apprécier cette nourriture spirituelle et les bienfaits qu’elle apportait, et qu’ils avaient ainsi l’impression de jeûner !

2- Éviter d’accumuler

Le don de la manne fait aux Hébreux dans le désert était accompagné d’une recommandation de la part de Dieu : « Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire » (Ex 16.16). Tous ceux qui désobéissaient à cette injonction retrouvaient leur provision infestée de vers (Ex 16.20).

Cette règle n’est évidemment pas à prendre à la lettre, même s’il y a beaucoup à dire sur le besoin qu’ont certains d’entre nous de remplir leurs placards plus que nécessaire, mais elle a un sens très profond. Certes il n’y a rien de mal à faire des provisions de nourriture pour quelques jours, mais, en ne prenant que ce dont nous avons besoin pour la journée, nous montrons que nous avons une confiance absolue dans le Père céleste qui ne nous laissera jamais sans nourriture. En perdant cette foi en lui, nous ressentons le besoin d’accumuler toutes sortes de choses pour apaiser notre faim ; cette avidité ressemble aux vers qui commencent à proliférer dans la manne.

Apprécier le pain du ciel représente une expérience permanente, une invitation de tous les jours à marcher vers « cette terre promise où des sources jaillissent, où coulent des rivières d’eaux vives, où les arbres sont chargés de fruits mûrs, où les oiseaux chantent… Et où les hommes vivent en frères ».

La terre de Canaan « où coulent le lait et le miel » n’est pas seulement une promesse faite par Dieu à un peuple, c’est à tous les hommes qu’il l’a promise.