Billet d’évangélisation Groupe de Travail

"Mission et Evangélisation" Conférence Centrale du Centre et du Sud de l'Europe (CCCSE)

Chers frères et soeurs en Christ,
Le Groupe de Travail « Mission et Evangélisation CSE » s'est réuni du 7 au 10 octobre 2004 à Zurich.
Nous avons été encouragés à éditer une nouvelle fois la lettre d'évangélisation et c'est ce que nous allons faire en présentant des projets paroissiaux de différents pays de la Conférence Centrale, afin de transmettre plus loin des idées et des réflexions concernant la Mission et l'Evangélisation. Vous tous, vous pouvez faire en sorte que cette lettre soit vivante ! Nous prions les responsables d'évangélisation dans les différents pays de nous écrire et de nous informer quant à des projets d'évangélisation avec lesquels ils ont vécu de bonnes expériences.
Dans la présente lettre, vous trouverez deux projets, l'un nous vient d'Autriche, l'autre de Suisse. Markus Fellinger écrit sur le travail avec les réfugiés qui se fait dans le cadre de la communauté de Salzbourg (Lukasgemeinde).
Accueil des réfugiés dans la Lukasgemeinde de Salzbourg
« La communauté de Salzbourg de l'Eglise Evangélique Méthodiste a choisi comme objectif d'être une communauté où des êtres de toutes nations, de toutes races, de toutes couches sociales ou culturelles puissent trouver une place. Une des priorités est de créer pour les réfugiés, dans un quotidien qui est souvent vécu comme raciste, un environnement chaleureux et accueillant.
Le travail avec les réfugiés est à ce point complexe, que toujours à nouveau, nous sommes confrontés à des réfugiés qui passent à ce point au travers du filet social qu'il n'y a plus aucune organisation qui puisse en être responsable et aider. Dans cette situation, il faut être capable de beaucoup de flexibilité et ne pas craindre un engagement intense. En tant que communauté, nous voulons être ouverts pour ces gens-là. Dans la mesure du possible, le soutien se fait de telle façon que les personnes concernées peuvent y répondre par une petite contrepartie. Le but est toujours la garantie de la survie, de l'attention personnelle et du maintien de la dignité de chacun.
Un exemple : Jennifer A. a fui la guerre civile du Sierra Leone. Elle est très timide et semblait très perturbée à son arrivée. Elle pouvait à peine s'exprimer lors de son interview dans les services concernés. On ne la crut pas et elle fut mise à la rue sans aucune prise en charge ni perspective. Elle trouva refuge chez un ami du Libéria qui avait déjà eu recours à notre église alors qu'il était dans le besoin.
C'est ainsi qu'elle entra en contact avec notre communauté et qu'elle y trouva l'acceptation et la compréhension. Elle s'est chargée du nettoyage. Nous avons contribué à ce qu'elle puisse gagner sa vie, pris en charge les frais d'assurance, lui avons donné des cours de langue et avons travaillé avec un avocat, afin d'obtenir pour elle - malgré tous les obstacles - un statut décent. Une année plus tard, Jennifer attendait un enfant. Il nous paraissait important que cet évènement se vive dans la joie. Mais pour cela, il fallait un grand soutien, tant social que spirituel. Elle reçut les deux. Entre - temps, son statut s'est confirmé et un deuxième enfant est né durant l'été. Cette famille appartient au noyau de notre communauté. Nous apprenons beaucoup au contact de leur foi simple, de leur joie et de leur reconnaissance.
C'est avec un certain étonnement que nous constatons qu'on nous envoie régulièrement des gens auxquels nous pouvons fournir un support matériel, spirituel, et dont l'entrée dans notre société est facilitée par l'attention que nous leur accordons. Il n'y en a jamais trop à la fois, de sorte que nous ne sommes pas débordés et l'enrichissement est réciproque. Il est important pour nous que l'intégration se fasse réellement, et ceci n'est possible que si tous les participants vont les uns vers les autres. Pour les gens d'ici, cela signifie se passer parfois de privilèges, comme par exemple, de toujours s'exprimer en dialecte. Les cultes se déroulent souvent dans les deux langues, allemand et anglais.
En résumé, on pourrait dire que notre travail parmi les réfugiés ­ en coopération avec d'autres organisations - est un engagement ciblé et personnalisé pour des personnes qui, sans nous, seraient livrées à elles-mêmes, sans aide.

L'expérience de la communauté d'Embrachertal
C'est un tout autre projet qu'a développé la communauté évangélique méthodiste d'Embrachertal, avec Matthias Fankhauser : « 40 jours ­ une vision pour vivre ». Ce projet est une action qui se fait dans le monde entier dans le cadre de l'évangélisation personnelle et pour la création de communautés. La question la plus importante du cours est : « mais pour quoi donc est-ce que je vis ? » Le cours « 40 jours ­ une vision pour vivre » est constitué de 3 points forts :
1. le livre de Rick Warren dont un chapitre est lu chaque jour
2. des échanges lors de réunions hebdomadaires en petits cercles
3. un culte très vivant qui commence la semaine, sur les thèmes suivants :
- mais pour quoi donc est-ce que je vis ?
- comment Dieu peut-il influencer ma vie ?
- où trouver des amis sur lesquels je peux compter ?
- comment faire pour ressembler de plus en plus à Christ ?
- comment faire pour être là pour les autres ? 
- quelle mission pour ma vie ?
Ce sont 52 personnes qui, au sein de la petite communauté (63 membres) d'Embrachertal, se sont mises en route pour 40 jours. Un quart de ces participants n'appartenait pas à la communauté. Tous ont persévéré les 40 jours. 6 petits cercles se sont retrouvés toutes les semaines, un groupe a fonctionné comme groupe de prière. Ils ont tous fait de nombreuses bonnes expériences.
Matthias Fankhauser écrit : « Je suis très étonné de tout ce qui peut se passer en 40 jours. Ce fut un temps très intensif et précieux qui a donné un nouvel élan à notre communauté. Je ne peux que recommander ce cours. C'est avec un esprit critique que nous avons lu le livre, il a indubitablement une connotation américaine, et cela a provoqué des discussions personnelles et ouvertes au sein des groupes. »
Ce qui ressort d'un feedback après le cours, c'est que de la joie, un courage nouveau et la proximité de Dieu ont été vécus, que les relations au sein de la communauté sont devenues plus intenses, plus personnelles et plus ouvertes, qu'un nouveau cercle de maison a été créé et que le nombre de participants au culte a augmenté, avec 10 à 15 % de gens extérieurs à l'église.
Voilà les exemples de deux communautés qui se sont mises en chemin. L'une s'est ouverte pour des êtres en détresse, l'autre a recherché et vécu en 40 jours le renouvellement et l'approfondissement de sa foi. Ces deux rapports constituent un réel encouragement.
Oberglatt, le 2 décembre 2004 
Martha Bolleter, Bedros Altunian, Wilfried Bolay, Daniel Nussbaumer, Radomir Skaloud