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Actu: Suaire de Turin, miroir de l’Évangile ?

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« Suaire de Turin » par Photo by Giuseppe Enrie, 1931 —  Sous licence Domaine public via Wikimedia Commons 

JP Waechter

On a vite fait de traiter le suaire de Turin comme un faux et même s’il remontait au premier siècle on s’en méfie comme de la peste à cause du culte dont il fait régulièrement l’objet : l’objet est suspect. Et si l’on creusait un peu ce sujet controversé et si le Seigneur faisait un clin d’œil à la génération incrédule du moment ? La chronique est partagée par Christ Seul et En route.

Signe et clin d’œil

Autant la mort de Jésus ne fait pas l’ombre d’un doute pour un croyant, autant sa résurrection non plus ! Ceux qui y croient sans voir, sans avoir de preuve significative, sont déclarés heureux. En principe, notre foi n’a effectivement pas besoin d’être étayée par des preuves ; en réalité, un apôtre de la trempe de Jean a ressenti le besoin de voir le linceul (« il vit et il crut ») et un Thomas a ressenti le besoin non seulement de voir mais aussi de passer son doigt dans les plaies du Christ.

Toile d’un homme martyrisé

Le saint suaire n’est vraisemblablement pas un artefact mais bel et bien la toile qui a enveloppé le corps d’un homme martyrisé par la crucifixion, selon les modalités décrites dans les évangiles. C’est donc peut-être du Christ qu’il s’agit. Tant de gens craignent de découvrir sur cette toile mystérieuse l’empreinte de Jésus-Christ peut-être parce qu’ils craignent de devoir admettre qu’il y a deux mille ans un homme a été disposé à se sacrifier pour l’humanité…

Nello Balossino, sous-directeur du Centre international de recherche sur le Saint suaire

Alors qu’en est-il de l’homme moderne pétri de rationalisme et de scepticisme ? Et si le Seigneur avait laissé à l’incrédule de notre temps un signe insigne établissant d’une manière éclatante la réalité historique de la résurrection du Christ ? Telle est mon impression. Mais scrutons l’histoire et les caractéristiques de l’objet insolite.

Mystère passionnant

Nous songeons au suaire de Turin. Mais de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un bout de tissu de lin portant l’empreinte d’un homme. Mais à quel homme nous renvoie le linceul ? L’image qui y figure est-elle la « photo » en négatif du Christ ?

Ce bout de tissu a été exposé pour la première fois en 1357 dans la collégiale de Lirey, en Champagne. Le portrait se présente comme un négatif photographique portant la trace d’un supplicié.

Contestations

Polémiques et contestations autour du linceul seront de mise jusqu’à la datation C14 en 1988 qui en fait une relique moyenâgeuse. La controverse sur l’authenticité du suaire de Turin rebondit de plus belle avec l’entrée en scène de nombreux scientifiques qui par leurs expertises jetteront le discrédit sur la validité du test au Carbone 14 et réussiront à relancer l’hypothèse de l’authenticité du suaire.

Similitudes troublantes

Les scientifiques constatent une indéniable similitude entre ce qui est advenu à l’homme du suaire et Jésus de Nazareth tel que les Évangiles nous le décrivent, autant d’éléments plaidant en faveur de l’authenticité du tissu en lin.

Le tissage correspond à l’époque du Christ et les pollens retrouvés concordent avec ceux de la Palestine de l’époque. Par ailleurs, le linceul montre de très nombreuses traces de blessures qui correspondent au récit de la Passion.

Les empreintes de sang contiennent une substance sécrétée par le foie en cas de grande souffrance. L’homme du suaire a reçu plus d’une centaine de coups de fouet ; il a été frappé au visage ; il a porté sur la tête une couronne d’épines et sur les épaules un objet très lourd ; il s’est blessé en tombant à terre. Il a été crucifié aux deux mains — les clous ayant été plantés dans les poignets, blessure provoquant la rétraction des pouces — et les deux pieds l’un sur l’autre. Avant de mourir, il a lutté contre l’asphyxie, et il a reçu au côté droit un coup porté par un objet tranchant et pointu. Enfin le contact entre le corps et le linceul a duré moins de quarante-huit heures. Tout se passe comme si le corps du supplicié s’était miraculeusement échappé de son tombeau…

Effet sismique ?

Sur la nature de la figure incrustée dans le tissu, l’énigme est levée en février dernier par le professeur Alberto Carpinteri, de l’Institut polytechnique de Turin et son équipe pour qui l’image de Jésus-Christ reflétée sur le suaire serait le résultat d’une émission de neutrons provoquée par un séisme qui se serait produit à la mort de Jésus. Selon ces chercheurs, la fracturation de roches comprimées libérant des neutrons, un séisme catastrophique, aurait pu créer un flux de neutrons suffisant pour imprimer l’image du supplicié dans le tissu.

Leur hypothèse est soutenue par le fait que l’on a des traces historiques d’un séisme à Jérusalem à l’époque présumée de la mort de Jésus, vers l’an 33.

Selon cette dernière découverte, le linceul de Turin serait donc authentique et le corps que l’on peut y observer serait réellement celui du Christ. Voilà du moins l’hypothèse avancée par cette équipe de scientifiques turinois.

Conclusion

Mais gardons raison, une hypothèse ne tient jamais lieu de preuve et de preuve irréfutable, nous n’en détiendrons jamais ici-bas. Le suaire ne sera jamais une preuve des écrits des apôtres. Mais tel un miroir, le suaire reflétera à jamais les souffrances que Jésus a endurées et que nous rapportent fidèlement les Évangiles. Il n’est pas interdit d’être convaincu comme Paul Claudel que « c’était Lui, c’était son visage ». Il n’est pas interdit de penser que ce bout de tissu servira d’indice probant et de signe sérieux à l’incrédule moderne en quête de vérité.

Sans être un article de foi, le suaire est peut-être un signe, un clin d’œil du Seigneur à l’incrédule du siècle présent. Quant à nous, nous ajouterons foi sans conteste au tombeau vide, aux nombreuses apparitions du Ressuscité à ses disciples comme nous l’atteste l’Écriture Sainte et que nous confirme le Saint-Esprit. Oui, il n’y a pas de doute, le Christ est vraiment ressuscité!

Notes:

 1. Rapporté par Le Point, article de Frédéric Lewino du11/05/03

 2. Cité par Jean Sévillia [27 mars 2004] dans le Figaro, cf En route janvier 2007 http://goo.gl/YvqkB4

3. Parmi les médias qui en ont parlé, Le HuffPost http://goo.gl/vfd7q1/Le Monde http://goo.gl/oaOxIl/Le Fait Religieux http://goo.gl/7mOcLR/Le Point http://goo.gl/y1p7Pc/Direct Matin http://goo.gl/LR6rQy/slate.fr http://goo.gl/1TBick