Interview

Waisale Serevi

waisale

Depuis plus d'un an, l'EEM de Mont-de-Marsan compte parmi ses membres une star du rugby international, Waisale SEREVI (il fait partie des dix meilleurs joueurs du monde). Il nous vient des îles Fidji, pays où le rugby est le sport national. Il a trente-deux ans, marié et père de trois jeunes enfants. SEREVI est demi d'ouverture dans l'équipe de rugby du Stade Montois. Bien que célèbre, SEREVI reste humble et simple, facile d'approche. Cette humilité et cette simplicité lui viennent de sa foi en Jésus-Christ. Le pasteur René 

LAMEY a voulu en savoir un plus sur sa foi et sur la manière de la vivre quand on est mondialement connu. Armé d'un bon dictionnaire anglais-français, (SEREVI et sa famille parlent anglais), il s'est rendu chez lui. Voici une interview de SEREVI. René (R) : Comment et quand as-tu découvert le rugby? 
Waisale (W) : J'ai découvert le rugby à l'école, à l'âge de 10 ans ; et cette passion pour ce sport ne m'a plus jamais quitté!
R : Tu as voulu en faire ton métier?
W : Oui, mais c'est plus qu'un métier, c'est une joie : j'aime jouer au rugby ! 
R : Un autre aspect important de ta vie est le fait d'être chrétien ; comment est-tu devenu chrétien?
W : J'ai grandi dans une famille chrétienne où j'ai eu l'enseignement chrétien. 
R : Grandir dans une famille chrétienne ne signifie pas qu'on devienne automatiquement chrétien.
W : Non ; je me souviens du jour où j'ai choisi personnellement et volontairement de devenir chrétien; c'était le 3 décembre 1995; j'étais à ce moment-là au Japon, je lisais la Bible dans ma chambre et j'ai été touché par ces paroles de Jésus: "Pour entrer dans le Royaume de Dieu, il ne suffit pas de me dire: "Seigneur, Seigneur ", il faut accomplir la volonté de Dieu." (Matthieu 7.21). Ce jour-là, j'ai décidé de suivre Jésus-Christ et d'accomplir sa volonté.
R : Qui est Jésus pour toi? 
W : Le Fils de Dieu.
R : Tu es un rugbyman chrétien. Le fait d'être chrétien change-t-il quelque chose à ta façon de jouer? 
W : Oui, j'essaye de me donner à fond, de jouer le mieux possible, de jouer avec joie. De manière générale, j'essaie de donner le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais.
R : Et sur le terrain, quand il y a tension ou violence?
W : Je dis "stop" ; j'essaie de calmer le jeu, d'apaiser les joueurs.
R : A quoi penses-tu quand tu as gagné?
W : Je remercie Dieu ; de toute façon, je prie avant, pendant, et après le match!
R : A quoi penses-tu quand tu as perdu?
W : Que ce soit victoire ou défaite, je remercie le Seigneur pour ce qu'il donne.
R : En tant que chrétien, que penses-tu du monde sportif, avec tous les problèmes d'argent et de doping? 
W : Qu'il y ait des professionnels dans le monde sportif, c'est normal ; on travaille dur, on s'engage à fond, c'est normal d'être payé pour notre effort. Mais quand l'argent devient l'objectif principal, alors, pour gagner plus d'argent, on est tenté de recourir aux drogues (pour le dopage), et ça, ce n'est pas normal ; en tous cas, moi, je refuse de me laisser entraîner dans ce piège : argent ­ drogue.
R : Tu es classé parmi les dix meilleurs joueurs de rugby du monde; quel effet cela te fait-il?
W : Ça me donne de la joie ; mais ensuite j'oublie ; je remercie le Seigneur ; la gloire, c'est pour lui!
R : Les journalistes t'interviewent, tu passes à la télé, cette notoriété influence-t-elle ta vie?
W : Non, j'essaie d'être un homme normal, un homme comme les autres.
R : Quelles sont les choses les plus importantes pour toi?
W : Ma famille et ma relation avec Dieu.
R : As-tu un secret pour mener de front ta carrière et ta vie de famille?
W : Oui, ce secret, c'est la prière. Chaque jour, que je sois ici ou dans d'autres pays, je prie avec ma famille, à 7 h du matin et à 7 h du soir. Quand je suis loin, je règle ma montre pour prier en même temps que mon épouse et mes enfants. La prière est ce qui nous maintient unis ; prier ensemble, c'est rester ensemble (en anglais, le jeu de mot est plus expressif : "Pray together, stay together.") 
R : Tu es en France depuis deux ans; quel est l'aspect de la vie française qui te plaît le plus? 
W : La nourriture française !
R : Le moins? 
W : La pluie et le froid!
R : Quel est ton plat français préféré? 
W : Aucune préférence: j'aime tout!
R : Quelle est la qualité que tu admires le plus chez un homme? 
W : L'amabilité, la bienveillance, la gentillesse.
R : Quel est le trait de caractère que tu détestes le plus?
W : L'arrogance.
R : De quoi es-tu le plus fier?
W : De la naissance de mon fils (nous avons beaucoup prié et jeûné pour avoir un fils)!
R : Qu'aimerais-tu transmettre à ton "Junior"?
W : Qu'il soit meilleur que papa ! Qu'il soit un homme bon, qu'il soit respectueux envers les autres.
R : Aimerais-tu posséder quelque chose de plus?
W : Non. Je suis heureux avec ce que j'ai.
R : Quand ça ne va pas, quel est ton truc pour aller mieux?
W : Comme l'apôtre Paul, je dis: "En oubliant ce qui est derrière moi, je tends toute mon énergie vers ce qui est devant moi." (Phil 3.13)
R : Qu'est-ce qui te donne le moral?
W : Connaître Jésus-Christ et suivre son enseignement.
R : Quel est ton principal objectif dans l'existence?
W : Jouir de la vie avec ma famille.
R : Où aimerais-tu le plus vivre?
W : Que ce soit ici ou ailleurs, il n'y a pas de meilleur endroit que chez soi ! ("There's no place like home"
R : Quel est le compliment qui te fais le plus plaisir?
W : Quand on me dit : "Ta famille est heureuse."
R : Quand arrêteras-tu de jouer, et que feras-tu ensuite?
W : Je n'ai pas fixé de limite d'âge: tant que le sport me procurera de la joie, je continuerai de jouer. Ensuite, je retournerai chez moi, aux îles Fidji, et j'entraînerai les jeunes.
R : Merci, Wais', pour ta franchise. Que le Seigneur te bénisse, toi et ta famille.

René LAMEY