Le billet d'humeur

Le prix de la solidarité !

par le pasteur Bernard Lehmann

A partir du spectacle des supporters du club de football messin sous sa fenêtre, le pasteur Bernard Lehmann réfléchit à notre engagement et notre zèle de chrétiens pour l’avancement du Royaume de Dieu. Prenons-en tous de la graine...

Un des chemins menant au stade St Symphorien de Metz passe juste sous mes fenêtres.
Quel spectacle, les soirées de match ! Une vague discontinue de jeunes et vieux, de couples et de célibataires, d’enfants et de parents… afflue vers le stade pour soutenir leur équipe favorite. Le défilé commence déjà 45 minutes avant le coup d’envoi du match. Après ces 3 quarts d’heure ajoutés à la durée des deux mi-temps, voilà que cette vague discontinue reflue en sens inverse, joyeuse ou triste suivant le résultat, mais fière d’avoir été présente pour encourager les joueurs. Je les regarde défiler du haut de ma fenêtre. J’éprouve alors un sentiment de jalousie pour le Royaume de Dieu. Les chrétiens — le chrétien méthodiste que je suis — sont-ils prêts à payer un tel prix d’entrée pour leur famille ? Sont-ils prêts à offrir autant de temps pour une cause qui, elle, est éternelle et en pleine croissance ?


Pardon Seigneur !
Pardon pour ton peuple qui a perdu la notion de l’essentiel.
Pardon pour ton peuple qui ne sait plus jeter la semence de l’essentiel dans sa famille.
Je bénis cette « vague continue » en priant le ciel de lui ouvrir le cœur afin que demain ces mêmes hommes, femmes et enfants, puissent louer le Nom du Seigneur pour son salut.
Au mois de novembre, j’étais à Bregenz pour des soirées d’évangélisation et d’édification. Un bruit et de l’excitation attirent mon attention. Des cris et des exclamations en langue française parviennent à mes oreilles. Quelque 75 supporters du club de handball de la ville de Poitiers se sont déplacés en car pour soutenir leur équipe en Autriche.
Pardon Seigneur !
Pardon pour ton peuple qui a perdu la notion de la solidarité !
Pardon Seigneur pour l’absence de ceux qui se réclament de ton Nom !
L’indifférence tue à petit feu !

L’indifférence, comme un champignon vénéneux, empoisonne l’esprit de communion fraternelle et conduit, de manière sûre, à la mort par « étouffement ».
Je suis subjugué du prix que les « fans » de telle ou telle star sont prêts à payer : ils sont prêts à offrir de leur temps, de leur fatigue et de leur argent, etc. Dépensons-nous autant d’énergie pour faire descendre la bénédiction de Dieu sur nos communautés ?
Et ce ne sont que des « fans » ! Leur vie n’a pas changé. Nous chrétiens, nous prétendons être passés à la Vie Nouvelle ! A quel moment le monde qui nous entoure remarque-t-il que notre vie a été régénérée,… que nous sommes passés de la mort à la vie ?
Ne devons-nous pas nous interroger ? Ne faisons-nous pas plus de publicité pour le royaume économique du « qu’est-ce que cela me rapporte à moi ? »… qu’au Royaume du Dieu vivant ? Quel changement dois-je apporter à ma discipline personnelle pour relancer l’évangélisation du monde : voyez de quel amour ils s’aiment !
Je donne rendez-vous aux uns et aux autres qui, en lisant mon billet d’humeur, sont prêts à revoir leur conduite et à renouveler leur engagement … pour la Gloire de notre Dieu !
Le commandement ne dit-il pas : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de TOUT ton cœur ; de TOUTE ton âme, de TOUTES tes pensées et de TOUTE ta force… Pardon Seigneur chaque fois que je me place au-dessus de toi pour juger, moi, de la quantité raisonnable du « TOUT » !
Après la journée de la Mission UEEMF à l'Ascension, rendez-vous au Week-end interéglises en septembre.