Au-delà de nos frontières

République Démocratique du Congo
Les échos des IMMER

Lubumbashi, le 12 juin 2000
Je proclame bien haut combien tu es fidèle et que tu m'as sauvé. Ton amour, ta fidélité sans cesse me protégeront
Psaume 40 versets 11 et 12

Entre-temps, Céline est rentrée en France en juillet avec les enfants (pour " retaper " Siméon), Éric les a rejoints en août, et ils seront repartis au Congo à l'heure où vous lirez ces lignes (le 11/9). Cette circulaire est un peu périmée, mais nous avons essayé de remettre les informations à jour, d'après un coup de téléphone à Éric et Céline le 15/8.

Bien chers tous,
Un séminaire sur le développement agricole rural est en préparation. Il se tiendra à Lubumbashi du 18 au 24 juin. Ce séminaire est soutenu financièrement par la branche américaine de la mission. Des personnes de l'Église, responsables de petits projets agricoles et ayant la volonté de transmettre leur savoir, viendront de tout "le Congo libre". Ce sera en tout, près de quarante personnes qui pourront y participer.
Les buts sont d'analyser les projets déjà existants, donner une formation complémentaire pour dynamiser et repartir avec des bases nouvelles, en espérant que le savoir et l'expérience servent à d'autres.
Il y a eu de nombreuses réunions de préparation, il a fallu travailler en collaboration et informer le plus souvent possible le responsable principal qui est aux États Unis. Ceci a été possible grâce au courrier électronique. L'enseignement sera apporté par des personnes locales et étrangères. Éric est un des organisateurs, il donnera aussi une journée d'enseignement sur l'analyse du développement et des projets dans l'Église Méthodiste du Congo.
Nous espérons que tout sera en place pour la date prévue et pourra être profitable à beaucoup. C'est un grand challenge dans la situation que traverse le Congo (NDLR: ce séminaire s'est très bien passé, des représentants de tout le Congo étaient là).
Les projets de développement à Kamina avancent. L'élevage de poulets, dernier projet mis en route, est déjà autonome après une année. C'est un exemple stimulant et un encouragement pour les autres. Une des deux fermes parviendra à être autonome financièrement vers le mois de juillet (NDLR: cela ne s'est pas encore fait pour des raisons climatiques ­ sécheresse ­ mais cette ferme sera peut-être autonome en fin août ou début septembre 2000); par contre l'autre n'a pas donné les résultats escomptés. Il y a eu un problème de mauvaise gestion du personnel par le responsable qui n'a pu être corrigé à temps malgré les conseils de plusieurs. Il nous faut maintenant envisager le changement du directeur de projet.
L'hôpital de Kabongo connaît une rupture de stock de médicaments dû au retard pris par le container venant d'Europe (NDLR : il est arrivé depuis!). Nous avons pu faire des achats sur place, les dépannant ainsi pour quelques temps. Il a été aussi très bien soutenu par la Croix Rouge et par l'UNICEF avec des dons importants de médicaments pour les réfugiés. Les centres de santé plus proches des zones de conflits ont pu aussi en profiter. Nous avons joué le rôle d'intermédiaires et de partenaires pour ces transactions. Cela fait maintenant six wagons qui ont pu être ainsi expédiés dans les zones à risque pour le soutien des déplacés de guerre.
L'année ecclésiastique se termine traditionnellement par la conférence annuelle à Kamina. Ce sera mi-juillet. C'est le temps des rapports, des nouveaux objectifs, des mutations de pasteurs et missionnaires etc. Une décision quant à notre avenir pourrait être prise. Resterons-nous pour l'année qui vient encore à Lubumbashi ou retournerons-nous vivre à Kamina? (NDLR : il n'y a pas de changement, la famille IMMER reste à Lubumbashi)
Cette année est un peu particulière pour notre diocèse. Notre évêque congolais, l'évêque NTAMBO Nkulu, a été élu il y a quatre ans. En août, lors de la Conférence Centrale, il y aura des élections. Si l'évêque NTAMBO est à nouveau élu, il sera évêque à vie sur la région Nord Katanga / Tanzanie (NDLR : cette Conférence Centrale était encore en cours lors de notre appel).
Il s'agit donc d'élections très importantes. Nous vous remercions de prier pour que Dieu conduise toute chose.
On entend de temps en temps des nouvelles à la radio concernant la guerre ici. Les combats inter rebelles sont très meurtriers en ce moment autour de Kisangani au Centre-Nord du pays.
Autour de Lubumbashi, le calme se maintient. Les déplacements sont de plus en plus faciles. Les barrages de contrôle se lèvent peu à peu le long de la route. Le passage de la frontière Congo-Zambie est redevenu normal.
Pour le problème de circulation de l'argent dont nous parlions dans notre dernière lettre, ce n'est toujours pas l'idéal mais il y a beaucoup de progrès.
Concernant notre petite famille!
Nous avons déménagé le 2 juin dans un quartier plus populaire de Lubumbashi. Les amis qui nous prêtaient leur maison ont décidé d'arrêter la location. On nous a offert de reprendre la maison d'autres missionnaires qui partaient définitivement nous avons accepté. Nous sommes reconnaissants pour la façon dont les événements se sont présentés et pour cette nouvelle habitation très agréable.

Les cours de musique que donnait Céline à l'école anglaise de notre Église touchent à leur fin. Il y a eu une fête où chaque élève a pu jouer de la flûte à bec et les deux classes ont interprété des chants français. Les enfants et leur professeur étaient très contents !
Nous avons été invités l'un et l'autre à prêcher dans la paroisse de notre ancien quartier. Nous avons répondu avec beaucoup de joie à ces invitations.
Pour terminer, nous aimerions évoquer un souci que nous avons eu ces derniers temps.
Siméon a été malade depuis un mois et demi enchaînant un problème sérieux sur l'autre. 
Il y a eu sur Lubumbashi une épidémie de diarrhée aiguë que les médias ont appelée choléra et nos deux enfants ont attrapé cette mauvaise diarrhée. L'épidémie est maintenant enrayée mais de nombreuses personnes sont décédées. Clara s'est remise rapidement. Siméon, lui, a traîné pour récupérer. Lubumbashi est connue pour ses moustiques porteurs de malaria. Siméon, qui semble vouloir goûter à tout ces derniers temps, a eu une mauvaise crise. Nous sommes reconnaissants car tout rentre dans l'ordre mais il reste affaibli par ces différents problèmes de santé. Merci de prier pour la protection de nos enfants (NDLR : Siméon va beaucoup mieux, il a repris du poids. Remercions Dieu et continuons de prier pour la protection de toute la famille). 
Nous vous remercions pour votre soutien. Quand vous avez une pensée pour nous, n'hésitez pas à envoyer un petit mot; nous sommes toujours encouragés et heureux de vous lire.
Nous vous envoyons toutes nos affectueuses salutations,

Éric, Céline, Clara et Siméon IMMER


Argentine
Des nouvelles de Rahel STREIFF
Mai Juin 2000


Ces derniers mois, les différents événements se sont suivis comme les maillons d'une chaîne, un élément entraînant le suivant.

Le 4 avril, Julio AGÜERO, le directeur, fut hospitalisé durant plusieurs jours, à cause d'un infarctus. Une semaine plus tard il fut hospitalisé une seconde fois, en raison d'un deuxième infarctus. Ce fut un temps très difficile, surtout pour les enfants. Malgré tout je me suis beaucoup réjouie de la visite de Corinne, avec qui j'ai pu passer 2 semaines géniales, qui m'ont fait beaucoup de bien. Pendant mon absence fut décidé que la famille AGÜERO, qui avait donné la démission pour août 2000, allait déjà déménager, vus les circonstances et l'état de santé de Julio, en mai 2000. Les événements se sont alors précipités. Comment expliquer aux enfants que leur "parents de remplacement" Julio et Irma, n'allaient pas les abandonner mais se séparer d'eux Ou leur expliquer que Julio et Irma ne partent pas parce qu'ils n'aiment plus les enfants de l'Institut ? Et à peine commençait ce difficile travail de séparation, que vinrent les nouveaux directeurs, début mai, pour un mois d'observation du travail avant de prendre les rênes. Les AGÜERO ont commencé à prendre de plus en plus de distances, laissant place à Daniel et Elsa BARTH et leurs deux fils, Esteban (11) et Javier (15).
Le 21 mai, Daniel entra officiellement dans sa fonction de directeur, et le 27 mai au matin eut lieu le moment le plus douloureux de tout ce mois de transition. La famille AGÜERO déménagea à General Alvear (Pcia.de Mendoza), où Julio allait reprendre sa fonction de pasteur.
Pour tout le monde il y a eu non seulement un changement de direction, mais aussi une énorme différence dans la manière de travailler et d'organiser la vie de l'Institut. Personnellement je souffre de l'absence de mes meilleurs amis, Natalia, Lorena et Emanuel AGÜERO, qui m'offraient aussi toujours un soutien moral. Heureusement, beaucoup de tâches m'absorbent et me laissent peu de temps pour me morfondre. Il y a pour une part la collaboration à l'Institut et la continuelle présence des enfants, et d'autre part la collaboration avec l'Église de Mercedes. 
Depuis le début du mois d'avril, cette collaboration est très grande. Par exemple: en Argentine, l'École du Dimanche est organisée en classes selon l'âge des participants, comme à l'école. Étant donné que la communauté de Mercedes a plus ou moins 42 élèves par dimanche (dont la plupart sont de l'Institut), il y a 7 différentes classes, et toutes nécessitent un(e) enseignant(e). C'est ainsi que je me suis proposée pour la classe des 7-10 ans. De plus j'ai la chance de participer au groupe liturgique et une fois par mois, c'est mon tour d'organiser la liturgie du dimanche. Ce qui m'enthousiasme le plus est notre groupe de jeunes, qui s'agrandit presque constamment, et qui a lancé une idée nouvelle : former un groupe de guitare que Hugo, notre pasteur dirige.
Vraiment, je peux dire que je me sens très bien intégrée à la vie argentine, cela inclut une passion pour le foot et pour le mate (sorte de thé local), et je me dis souvent que le temps a passé vite, malgré les difficultés de ces derniers mois. Je me réjouis des mois à venir et je souhaite que les nouveaux directeurs de l'Institut puissent s'intégrer à leur travail chaque jour d'avantage, ce qui est aussi un grand sujet de prière.
(La suite vous attend au prochain épisode...)
Un beso argentino y chau,

Rahel STREIFF


ÉGLISE DE SOVETSK (RUSSIE)

L'Église Évangélique Méthodiste en Russie a célébré l'inauguration d'un Centre Paroissial à Sovetsk (Communication de I'évêque R. MINOR - lue dans "Unterwegs", l'hebdomadaire de l'EEM d'Allemagne). Église Immanuel - voici ce que vous lisez sur le panneau d'affichage qui se trouve à Sovetsk, rue de la Forêt. Autrefois la ville s'appelait Tilsit aujourd'hui elle fait partie du territoire de Kaliningrad qui est intégré dans la fédération russe. Elle se situe à la frontière Litauienne. Le pont " Reine Louise " enjambe la Memel (sur l'Atlas disponible, l'auteur n'as pas trouvé le nom actuel de la Memel - merci d'aider!); il est un des rares témoins historiques qui a survécu à la deuxième guerre mondiale et les décennies suivantes. Ce nom rappelle donc la reine Louise qui jadis s'est rendue auprès de Napoléon 1er, l'implorant d'accorder sa bienveillance à la population éprouvée.Dans la ville de Tilsit (Sovetsk aujourd'hui) fleurissaient deux Églises vivantes l'une faisant partie de l'Evangelische Gemeinschaft, l'autre de la Methodistenkirche. (Église de l'Évangile, Église méthodiste), L'Église Immanuel était une des plus grandes et plus belles Églises de l'Evangelische Gemeinschaft. Elle accueillait à plusieurs reprises des Conférences Annuelles. Depuis le 21 mai 2000, nous trouvons à Sovetsk à nouveau une Église qui porte le nom Immanuel. Immanuel - Dieu est avec nous - c'est ce que souligne la femme pasteur Natalia BOTOWA lors de l'inauguration. Le nouveau centre paroissial est bien plus modeste que l'ancien bâtiment. En été 1999, l'Église a acquis une maison en construction. Des mains habiles en ont fait un chef-d'oeuvre. La salle de culte offre de la place à 40 personnes; lorsque les participants sont plus nombreux (comme à l'inauguration), les chaises du vestibule sont ajoutées. A l'étage supérieur, les enfants et les jeunes disposent de séjours aérés qui leur sont destinées. Le couple pastoral habite également la maison. Eduard, l'époux de Natalia, est pasteur de l'autre communauté méthodiste de la région; il oeuvre à Melnikowo qui se situe à 140 km.La communauté Immanuel a été fondée il y a deux ans. Elle est très active. Au centre de la vie communautaire est le culte dominical. Les enfants se rassemblent à la même heure pour l'École du Dimanche. Des clubs d'enfants et de jeunes s'organisent dans la joie. Au foyer des jeunes, il faudrait des murs plus spacieux pour y exposer les dessins et aquarelles représentants des scènes bibliques, peints par les jeunes. Natalia, la femme pasteur est très soucieuse de transmettre les fondements de la foi chrétienne, Elle anime de manière originale les études bibliques : elle propose "l'anglais et la Bible". Un professeur de langues offre la lecture de la Bible en anglais. Ce faisant, les participants apprennent à connaître le texte biblique. Les explications de Natalia permettent alors de mieux comprendre la Bible. La communauté est en relation avec les institutions sociales de la ville. Elle s'investit dans les domaines sociaux et d'entraide. Elle soutient quelques familles nombreuses qui vivent à proximité.Lors de l'inauguration, deux représentants de l'Église Évangélique Méthodiste de Lituanie ont rejoint la communauté Immanuel et ceci pour la première fois. L'un des délégués est venu de Taurage, distant de 30 km mais qui est séparé de Sovetsk par la frontière. Toutefois, les deux Églises Méthodistes se proposent une coopération concrète.Nous vous remercions de prier pour l'Église Immanuel à Sovetsk. Dans la joie de la communion fraternelle qui est Jésus-Christ, pourquoi ne pas soutenir le projet "nouvelles Églises en Russie" en faisait parvenir votre don à "fonds de mission en Europe" par l'intermédiaire du trésorier de notre UEEM.


Rassemblement oecuménique

AVEC LE CHRIST FRANCHIR DES FRONTIERES

Réaliser concrètement cet objectif et relever ce défi était le but du rassemblement qui a réuni plus de 5 000 chrétiens protestants et catholiques, le lundi de Pentecôte 12 juin 2000 à Strasbourg.
De Lorraine, d'Alsace, du pays de Belfort - Montbéliard, du Canton de Bâle, du pays de Bade, du Wurtemberg, de la Sarre, du Palatinat, de Rhénanie et du Luxembourg, ils sont venus dans la ville où les pays de l'Europe se rencontrent, ...
- pour vivre pendant une journée la communion dans la diversité au souffle de l'Esprit ;
- pour témoigner ensemble que l'Évangile reste une formidable nouvelle pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui, comme il le fut hier et comme il le sera demain.
Cette communion et ce témoignage se sont exprimés lors des célébrations à la cathédrale et sur la place Kléber, lors du jeu scénique des jeunes, dans les lieux de prière et à travers les stands d'exposition.
L'Entente des Églises Évangéliques Libres de la Communauté Urbaine de Strasbourg (dont font partie les Églises Évangéliques Méthodistes) a participé aux diverses parties de ce rassemblement.
A l'issue de ce rassemblement, caractérisé par une ferveur joyeuse et un soleil radieux, un message commun a été proclamé sur la place publique.
Le voici :
1. Venus de peuples divers et de différentes Églises, nous sommes aujourd'hui rassemblés à Strasbourg. Nous en rendons grâces à Dieu et nous louons son nom. Nous croyons que Dieu nous a créés différents, avec une grande variété de dons pour que nous soyons complémentaires et au service les uns des autres. Nous croyons que Christ est notre paix. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, il a renversé les barrières qui séparent les peuples et fait de nous des ambassadeurs de la réconciliation. Nous croyons à l'Esprit Saint. Lors de la première rencontre de Pentecôte à Jérusalem, il a réuni des hommes et des femmes issus de peuples nombreux et divers. Forts de cet Esprit, nous cherchons l'Église une dans des confessions séparées. Par notre engagement pour l'unité, l'Esprit de Dieu nous encourage à apporter une contribution crédible à l'union des peuples européens.

2. Nous jetons un regard rétrospectif sur le millénaire qui s'achève. Nous sommes reconnaissants pour l'Évangile et les fruits qu'il a portés. Mais nous avons aussi des raisons de nous repentir : on a opprimé, persécuté et exploité au nom du christianisme. Nous pensons avant tout aux torts que les chrétiens ont fait subir aux Juifs. Nous confessons qu'en Occident, nous avons ignoré nos frères orientaux après la séparation survenue il y a mille ans. Nous voulons prendre conscience que les Églises orientales font partie intégrante de la chrétienté de notre continent.

3. Nous sommes reconnaissants pour les relations et les liens d'amitié tissés par de nombreuses personnes dans nos peuples respectifs. Nous voulons cultiver la confiance qui en est issue et vivre plus intensément les relations de partenariat entre nos communautés ecclésiales. Il importe de renforcer la coopération entre les institutions oecuméniques existantes.

4. La foi chrétienne nous appelle à prendre nos responsabilités pour le bien-être des personnes et des peuples ainsi que pour la sauvegarde des bases indispensables à la vie. Nous voulons nous acquitter de cet engagement. Nous demandons à nos gouvernements de s'engager pour la justice en Europe: pour que le travail soit équitablement réparti dans les différentes régions, que le sort de groupes entiers de personnes défavorisées soit amélioré, qu'une politique d'immigration et du droit d'asile juste soit mise en place, que les droits de l'homme soient respectés, que la violence soit surmontée et que la dette des pays les plus pauvres soit remise.
Sûrs de ses promesses, nous prions Dieu de bénir notre engagement en faveur de la communauté des peuples européens.
Strasbourg, le 12 juin 2000

Daniel HUSSER